En France, on recense un peu plus de 10 000 start-ups. Cette estimation est en constante évolution et ce domaine enregistre plus de 20% d’augmentation de création chaque année. Vous avez une idée innovante et vous souhaitez rejoindre l’aventure start-up ? De la création au développement, en passant par le financement et les outils indispensables… Nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir pour créer une start-up !
Définition : qu’est-ce qu’une start-up ?
Avant de vous lancer dans cette nouvelle aventure, il est important de comprendre ce qu’est une start-up.
Les principaux éléments qui caractérisent la start-up sont d’abord, son fonctionnement et son « statut ». La start-up n’est autre qu’une entreprise en phase d’expérimentation, elle est donc soumise à un fonctionnement moins conventionnel qu’une entreprise « classique ». Pour la plupart des start-up, le projet part d’une idée dont le marché n’est pas ou peu établi. L’objectif sera donc de faire évoluer le concept de façon à se positionner comme un acteur incontournable d’un domaine particulier afin de devenir une entreprise à proprement parler ou une licorne (start-up non cotée en Bourse et non affiliée d’un grand groupé qui est valorisée à plus d’un milliard de dollars).
Pourquoi créer une startup ?
La création d’une start-up, aussi incertaine et risquée soit elle, apporte un lot d’avantages non négligeables ! Nous le rappelons, le fonctionnement d’une start-up n’est pas aussi conventionnel qu’une organisation traditionnelle. En tant que créateur ou acteur au sein d’une start-up vous aurez la possibilité de laisser parler votre créativité. Le développement d’un service ou d’un produit innovant nécessite l’implication de toute l’équipe, toutes les idées seront à considérer !
Du côté financier, la France encourage la création de start-up par la mise en place de subventions et de solutions de financement (publiques et privées) accessibles et très variées. Vous disposerez alors d’un large choix de ressources et de support pour vous aider à réaliser votre projet.
Créer une start-up : quelle forme juridique choisir ?
La SARL
A priori, nous ne recommandons pas ou peu la SARL pour une start-up. Cependant, elle peut correspondre dans certains cas, notamment si vous n’avez pas besoin de faire entrer beaucoup de personnes au capital.
En effet, le capital de la SARL n’a pas de minimum et les apports peuvent être faits en numéraires ou en nature. En revanche, la répartition des parts sociales rend impossible la création de différentes catégories. Dans une start-up, le mélange des associés, actionnaires et investisseurs peut poser problème.
De même, la gestion est très rigide, avec un gérant personne physique, l’obligation de tenir des assemblées générales régies par le Code du commerce pour prendre des décisions et il n’est pas possible de créer d’organe de contrôle.
Enfin, la cession de parts sociales est très encadrée et demande un certain nombre de formalités longues et coûteuses.
La SAS
La SAS est sans conteste la forme privilégiée pour les start-up. Composée de 2 associés minimum et sans maximum, elle offre la souplesse de gestion indispensable au développement de ces entreprises. Le capital social de départ ne peut être que d’un euro symbolique et se décomposer en différentes catégories d’actions :
- des actions de préférence telles qu’un droit de vote supplémentaire, droit au dividende plus élevé, etc. ;
- des actions sans droit de vote ;
- des actions classiques.
La direction et la gestion de la start-up se font « à la carte » : au moins un président, puis un directeur général, un conseil d’administration, un comité, etc. Tous les organes sont possibles à mettre en place selon les besoins et évolutions de votre structure. De même, les décisions à prendre en assemblée sont déterminées par les statuts.
Enfin, la SAS facilite l’arrivée et le départ de nouveaux associés au capital de la start-up. Sauf disposition contraire dans les statuts, aucune autorisation préalable des autres associés ou d’un conseil n’est requise. Idéal pour lever des fonds et accueillir ponctuellement des investisseurs !
Tout cela offre une vraie flexibilité aux créateurs de start-up qui disposent avec la SAS d’une structure adaptée à leurs besoins et leurs ambitions.
La SA
Nettement plus souple que la SARL, la SA est une bonne option pour les start-up de grande envergure. En effet, le capital minimum de 37 000 € et la création d’organes de gestion peuvent être un frein en début de projet. En revanche, il est possible de créer plusieurs catégories d’actions pour les différents profils qui composent capital. La procédure d’entrée et de sortie des actionnaires est aussi simple qu’en SAS, mais sa mise en œuvre demande plus de formalisme.
La prise de décision est dictée par le Code du commerce et la direction peut se faire de 2 façons :
- un directeur général et un conseil d’administration ;
- ou un directoire et un conseil de surveillance.
En bref, la SA n’est pas vraiment l’idéal pour la création de start-up, à moins que ces dernières envisagent de faire appel aux marchés financiers, ce qui est interdit aux SAS et SARL.
Les formalités pour créer une start-up ?
Pour pouvoir créer une start-up, vous devez avant tout créer votre structure juridique. Et les formalités vont dépendre de la forme choisie : SARL, SA ou SAS
En commun : la rédaction de statuts
Peu importe le statut juridique, le point commun de toute création de société est la rédaction des statuts. Ces derniers sont à étudier et écrire soigneusement puisqu’ils vont régir la vie entière de votre start-up et donc ses possibilités d’un point de vue légal.
Pour vous aider, vous pouvez vous faire accompagner par un professionnel du droit, une Legaltech, ou utiliser un de notre modèle de statut SARL ou notre modèle de statuts SAS (mais nous vous recommandons plutôt l’accompagnement !).
La publication d’une annonce légale
Pour annoncer au monde entier la naissance de votre société, vous devez publier une annonce de création dans un JAL ou un SHAL (Journal ou Support Habilité d’Annonces Légales). Pour en savoir plus sur cette étape indispensable, vous pouvez consulter notre article dédié à ce sujet.
Déposer votre dossier au greffe
La composition de votre dossier à déposer au greffe dépend de la forme juridique pour laquelle vous opter pour créer votre start-up. Dans tous les cas, vous devrez fournir :
- deux exemplaires du formulaire M0 ;
- la copie des statuts certifiés conformes ;
- l’avis de parution du JAL ou du SHAL ;
- la copie d’une pièce d’identité des associés et des gérants ;
- l’attestation sur l’honneur de non-condamnation et de filiation.
Retrouvez en détail tous les éléments que vous devez réunir pour créer votre SARL ou créer votre SAS dans nos articles dédiés.
Comment financer la création et le développement d’une start-up ?
L’une des étapes incontournables à la création de votre start-up est de trouver un moyen de financement. De la création au développement de votre projet, il existe plusieurs possibilités pour trouver des fonds mais il vous faudra avant tout établir un business plan viable et rassurant pour les potentiels investisseurs.
Vous pourrez trouver des modèles de business plan qu’il vous suffira de remplir avec vos propres informations. Vous pouvez considérer votre business plan comme le CV de votre projet, il doit être attrayant, rassurant et surtout le plus complet possible. Une fois le business plan réalisé, vous disposez désormais des éléments nécessaires pour commencer à chercher un ou plusieurs moyens de financements pour votre start-up.
Si les apports personnels constituent une possibilité de financement, il se pourrait qu’ils ne soient pas suffisants pour prendre en charge le lancement et le développement de votre start-up. En France, les financements destinés au lancement d’une start-up sont très divers. La BPI (Banque Publique d’Investissements) par exemple, a mis en place des subventions comme :
- la bourse French Tech ;
- l’AFI (Aide à la Faisabilité de l’Innovation) ;
- les PRI (Partenariats Régionaux d’Innovation).
Parmi les solutions de financement possibles pour votre start-up vous pourrez également vous tourner vers la Love Money. C’est-à-dire faire appel à vos proches afin qu’ils investissent dans votre projet en devenant des actionnaires potentiels. Deuxième option intéressante pour financer votre start-up, la royalty-based-finance (RBF), qui est un mode de financement pensé par les entreprises, pour les entreprises.
Beaucoup de start-ups comme PayFit ou encore Qonto et Legalstart ont aussi bien évidemment eu recours à des levées de fonds. Cette méthode consiste à solliciter des investisseurs extérieurs pour faire augmenter le capital de votre start-up et permettre son démarrage et son développement.
Enfin, vous pourrez également faire appel à votre banque pour discuter des différentes solutions de financement qui s’offrent à vous.
5 conseils pour réussir le lancement de sa start-up
1 – Choisissez un concept
La première étape pour créer votre start-up est de trouver un concept innovant. Difficile de créer aujourd’hui un produit ou un service qui n’est pas déjà existant. L’une des clés de la réussite de votre start-up sera l’innovation. Une idée peut être déclinée sous plusieurs concepts et le tout sera de choisir la solution la plus novatrice qui saura répondre à un besoin ou à le créer ! La plupart des start-ups se démarquent aujourd’hui par l’aspect technologique d’un produit ou d’un service.
Si vous développez un produit innovant, ne négligez pas la réalisation d’un ou plusieurs prototypes. Réalisez des tests en interne mais aussi auprès de testeurs volontaires ! Il n’y a rien de tel pour des futurs investisseurs ou futurs clients que de pouvoir essayer un produit innovant en avant-première. Vous devrez également penser à protéger votre idée afin de vous éviter des complications liées à de potentiels plagiats !
2 – Etudiez le marché
Vous avez établi votre concept, vos idées sont en place, il vous faut maintenant étudier la concurrence (s’il y en a). Certaines start-ups développent des idées totalement inédites dont le marché est très peu voire pas du tout établi.
Faire une étude de marché signifie repérer les acteurs présents dans votre domaine d’activité et les analyser afin d’ajuster votre champ d’action. Savoir dégager les faiblesses et les forces de vos concurrents vous permettra de prendre conscience de vos axes d’amélioration mais aussi de la viabilité et de la pérennité de votre projet. C’est une étape de protection de votre innovation indispensable pour vous démarquer de la concurrence.
Une fois que les grandes lignes du projet seront définies, vous devrez vous préparer à présenter votre solution face à des investisseurs. Cette étape est un incontournable pour les porteurs de projets, nous vous conseillons de vous documenter et peut-être même de vous former sur les bonnes pratiques pour bien pitcher son projet !
3 – Constituez votre équipe
Que vous décidiez de vous lancer seul ou à plusieurs, vous serez amenés à faire appel aux expertises d’ingénieurs, de développeurs web ou encore de commerciaux pour assurer le bon déroulement de votre start-up.
La constitution de votre équipe est un point essentiel à ne négliger sous aucun prétexte. Entourez-vous de personnes fiables et autonomes dotées de l’esprit start-up ou du moins qui peuvent s’y adapter. Avoir l’esprit start-up, c’est être conscient d’évoluer dans un cadre peu conventionnel soumis à une situation en constante évolution. Dans l’idéal, il vous faudra alors vous entourer d’une équipe avec des personnalités et des expertises complémentaires, et instaurer un climat d’innovation dans l’entreprise.
4 – Définissez une stratégie de communication
ll est aujourd’hui assez difficile de parler d’une stratégie de communication sans faire appel à une stratégie de communication digitale, surtout dans l’univers des start-ups.
Si les réseaux sociaux sont très sollicités dans le digital, ils ne sont pas forcément adaptés à tous les produits et services. Pour choisir les meilleurs leviers de communication il faudra vous appuyer sur votre étude de marché. Vous pourrez alors avoir une vision claire de votre audience et adapter votre stratégie selon ses habitudes de consommation. Parmi les différents leviers de communication il y a :
- les newsletters ;
- les réseaux sociaux ;
- la réalisation d’un site internet professionnel ;
- le marketing d’influence (faire appel à des personnalités influentes pour communiquer sur le lancement de votre start-up).
À vous maintenant de faire les choix les plus stratégiques pour votre start-up !
5 – Equipez-vous des bons outils
Le lancement de votre activité professionnelle, qu’importe la structure de votre entreprise implique quelques obligations. Parmi ces obligations vous devrez :
- souscrire à des assurances professionnelles dédiées aux start-ups ;
- choisir un compte bancaire professionnel.
Nous vous recommandons aussi de vous équiper de quelques outils comme un logiciel de gestion de trésorerie ou directement un logiciel de comptabilité afin de garantir la bonne gestion de vos finances et de votre projet ! Enfin, comme la plupart des start-ups ont des enjeux de vente, jetez aussi un œil du côté des outils de prospection commerciale ou des logiciels plus généralistes comme un outil de gestion d’entreprise.
FAQ
Quel budget pour créer une startup ?
Le budget d’une start-up se base généralement sur un MVP (minimum viable product). On estime environ 70 000€ pour la création d’une start-up mais ces chiffres restent néanmoins assez variables selon le concept que vous développez. Dans de nombreux cas, c’est beaucoup moins et dans d’autres beaucoup plus !
Quelles sont les caractéristiques d’une startup ?
On reconnaît une start-up grâce à trois grandes caractéristiques. Elle part d’un concept innovant, elle est scalable et elle est soumise à un besoin de financement assuré par des investisseurs.
Quel statut juridique pour une startup ?
Le statut idéal pour une start-up est la SAS. Elle facilite l’arrivée et le départ de nouveaux associés au capital de la start-up. Sauf disposition contraire dans les statuts, aucune autorisation préalable des autres associés ou d’un conseil n’est requise. Idéal pour lever des fonds et accueillir ponctuellement des investisseurs !