En bref
- Le bilan social individuel (BSI) est un outil de communication sur la politique de rémunération de l’entreprise, à titre individuel.
- Le BSI est facultatif, mais fortement recommandé pour motiver, engager vos talents et améliorer l’expérience collaborateur.
- Un BSI efficace et pertinent doit être claire, lisible, mettre en avant des informations fiables et être facilement accessible.
65, c’est le pourcentage de candidats qui déclarent que le salaire est leur principale motivation pour changer d’entreprise (Baromètre “Ce que veulent les candidats” du cabinet de recrutement Robert Half de 2024), d’où l’importance de communiquer sur votre politique de rémunération en interne. Avez-vous déjà entendu parler du bilan social individuel ?
Si vous connaissez peu ou pas du tout cet outil, notre article complet vous aidera à y voir plus clair et pourquoi pas à intégrer le bilan social individuel à vos pratiques de gestion des ressources humaines. Qu’est-ce que le bilan social individuel ? Pourquoi le mettre en place ? Comment l’élaborer ? Suivez-nous, on vous explique tout.
Qu’est-ce que le bilan social individuel ?
Le bilan social individuel est peu connu. En effet, on parle généralement du bilan social, lequel figure parmi les obligations des entreprises au niveau collectif. Le bilan social individuel n’est pas une obligation mais peut se révéler être un outil utile et pertinent au service d’une meilleure gestion des ressources humaines.
Le bilan social individuel est différent d’un bilan social
Bien que facultatif, contrairement au bilan social, la réalisation d’un bilan social individuel (BSI) séduit de plus en plus d’entreprises. Il permet, en effet, de faire le point sur la rémunération globale, les divers avantages constitutifs de celle-ci et la politique sociale de l’entreprise, et ce, de manière individuelle. Il est recommandé de réaliser ce document une fois par an et de le remettre à chaque salarié.
En revanche, le bilan social est un outil de pilotage de l’activité de l’entreprise et ne concerne pas le salarié, à la différence du BSI. Il est obligatoire pour les entreprises de plus de 300 salariés. L’article L2323-70 du Code du travail en donne la définition suivante : “Le bilan social récapitule en un document unique les principales données chiffrées permettant d’apprécier la situation de l’entreprise dans le domaine social, d’enregistrer les réalisations effectuées et de mesurer les changements intervenus au cours de l’année écoulée et des deux années précédentes.” Il permet donc à la fois de faire un état des lieux des diverses actions menées dans l’entreprise pendant une période donnée puis de poser de nouvelles actions pour l’année à venir.
Les salariés concernés par le BSI
À l’inverse du bilan social, le BSI concerne chaque salarié individuellement. Le BSI est entièrement individualisé pour ne concerner que des éléments relatifs au salarié comme les formations suivies, son niveau de rémunération, le dispositif d’épargne salariale, etc. Il s’agit d’un document confidentiel.
Puisqu’il ne s’agit pas d’une obligation légale, l’employeur est libre de l’élaborer ou non, même si cela est fortement recommandé.
Les différents formats d’un BSI
Le BSI peut prendre différentes formes. Il peut être au format papier ou au format électronique. Le plus important reste surtout d’avoir des informations fiables et qu’il puisse être facilement utilisé, tout au long de la vie du salarié dans l’entreprise. Pour cela, nous vous recommandons de vous appuyer sur des logiciels RH qui vous permettront de traiter vos tâches de manière efficace et efficiente.
Si vous hésitez encore à passer par un logiciel pour la gestion de vos ressources humaines, nous vous conseillons de jeter un œil à notre article sur les avantages de la digitalisation RH.
Pourquoi mettre en place un bilan social individuel ?
Pour l’entreprise
L’utilisation du BSI présente quatre avantages principaux :
- Améliorer la relation employeur-salarié : les salariés sont de plus en plus en demande d’horizontalité dans les rapports hiérarchiques. Le BSI permet donc d’impliquer avec plus de transparence le salarié dans les choix faits par l’entreprise en s’appuyant sur des données objectives.
- Promouvoir la marque employeur : attirer, retenir et fidéliser les meilleurs talents s’apparente à un véritable chemin de croix pour certaines entreprises. Développer une marque employeur forte et impactante à travers un marketing RH bien ficelé peut être un levier efficace. Le BSI s’inscrit donc dans cette logique en permettant de mieux penser l’expérience collaborateur et donc l’image de marque de l’entreprise.
- Motiver les collaborateurs : le BSI répertorie de façon pédagogique les actions et dispositifs mis en place par l’entreprise. Ainsi, le salarié a une vision d’ensemble de son environnement de travail, ce qui a pour effet d’améliorer son engagement et sa motivation.
- Valoriser la politique sociale de l’entreprise : grâce au BSI, l’entreprise peut expliciter l’intérêt de certains points de sa politique sociale. Par exemple, en matière d’épargne salariale, elle peut reprendre l’évolution de celle-ci et l’impact individuel pour le salarié. Autre exemple, le BSI peut être l’occasion de lister les avantages parfois méconnus dont peut bénéficier le salarié par l’intermédiaire du CSE (anciennement attribués par le comité d’entreprise).
Pour le salarié
Au niveau du salarié, le BSI a un impact majeur sur l’expérience collaborateur et permet de :
- Comprendre sa rémunération : la rémunération du salarié peut parfois sembler nébuleuse. Le BSI est donc un outil privilégié pour mieux comprendre ce qui la compose et éventuellement poser des questions à ce sujet.
- Avoir une vision sur sa carrière : de manière générale, il est plus aisé de s’impliquer dans sa carrière si le salarié sait où il va. C’est précisément ce que le BSI lui permettra de faire en ayant une meilleure vision des possibilités qui s’offrent à lui. Il pourra donc à terme utiliser les meilleurs leviers pour faire évoluer sa carrière.
- Se sentir valorisé : les entreprises ont besoin de salariés impliqués dans leurs missions. La communication joue donc un rôle essentiel à travers l’élaboration du BSI. En effet, ce dernier est une occasion d’échanger sur ce qui convient ou non et ainsi de se sentir plus reconnu dans son travail.
- Comprendre son évolution : le BSI fait l’historique de l’évolution globale de la carrière du salarié. Ainsi, le salarié accède aux détails de cette évolution et en comprend mieux les tenants et les aboutissants.
Comment élaborer un bilan social individuel ?
Puisqu’il ne s’agit pas d’un document obligatoire, il n’existe pas de modèle unique ou précis de ce que doit contenir un BSI. Il est donc spécifique à chaque entreprise. Cependant, il existe des modèles, proposés par certains logiciels RH, qui vous seront d’une aide précieuse. Vous trouverez ci-dessous les quatre principales étapes à suivre pour élaborer votre BSI de façon pertinente et efficace.
1. Identifier la personne en charge du BSI
En amont, vous devrez identifier quelles sont les personnes les plus à même d’élaborer ce BSI. Il peut s’agir du N+1 ou bien d’un collaborateur paie ou RH. L’idée générale consiste à identifier ceux qui sont les plus à même de fournir les informations pertinentes et fiables à intégrer au BSI. Ce dernier s’apparente à un tableau de bord RH, c’est donc bien souvent les collaborateurs RH qui en sont chargés.
2. Lister les éléments du BSI
En fonction du contexte de votre entreprise et des objectifs fixés, plusieurs éléments peuvent constituer le BSI. Il peut s’agir de détailler des éléments tels que :
- les composantes de la rémunération (salaire, prime, avantages en nature, etc.) ;
- les horaires de travail (le calcul des RTT, la prise de congés, congés exceptionnels, etc.) ;
- le niveau des cotisations sociales qui impacte la rémunération nette globale ;
- l’intéressement et la participation aux bénéfices ;
- les avantages en nature (participation au transport, tickets-restaurants, restaurant d’entreprise, logement ou voiture de fonction, chèques cadeaux, voyage, abonnement sportif, crèche collective, etc.) ;
- la prise en charge de la complémentaire santé et la prévoyance ;
- la participation à un plan épargne retraite ;
- un dispositif d’épargne salariale ;
- les formations suivies et leur impact sur l’employabilité ;
- les actions mises en place pour préserver la santé mentale dans le cadre d’une démarche de prévention des risques psychosociaux et d’amélioration de la qualité de vie au travail.
À vous de déterminer les dispositifs, les avantages et les prestations sociales que vous souhaitez mettre en valeur. L’idée est de communiquer en toute transparence avec vos collaborateurs et de leur faire prendre conscience de l’investissement réalisé par l’entreprise en faveur de leur pouvoir d’achat. Chaque bilan est unique et personnalisé.
Enfin, gardez en tête que le bilan social individueI doit être aligné sur la politique RH de l’entreprise.
3. Choisir le support pour élaborer le BSI
L’employeur dispose d’une grande liberté quant au support pour élaborer le BSI.
Cependant, si vous souhaitez disposer d’un bilan lisible et claire pour vos collaborateurs, misez sur un support visuel, en intégrant des graphiques par exemple, permettant de mettre en valeur certains éléments. Veillez également à ce que votre document respecte la charte graphique et mette en avant la culture d’entreprise. N’hésitez pas à solliciter votre service communication, si vous en disposez d’un.
De plus, les informations contenues doivent être fiables et accessibles.
C’est pourquoi nous vous recommandons d’opter pour une version dématérialisée de vos BSI. Pour cela, les SIRH sont donc à privilégier. Outre l’actualisation régulière des données, vous disposerez d’une solution de stockage conforme à la réglementation. En plus, vous pourrez partager la version dématérialisée du bilan social individuel facilement aux personnes concernées.
4. Distribuer le BSI
Il convient donc de le réaliser et de le distribuer à des moments stratégiques tels que :
- à l’occasion de l’entretien annuel ;
- à l’occasion des négociations annuelles de salaire ;
- ou bien, lors de l’évaluation professionnelle.
Pour un onboarding réussi, l’élaboration d’un bilan social individualisé est également recommandée. Ce document remis au salarié lui permettra de savoir avec précision les éléments importants constituant sa rémunération, les divers avantages auxquels il a le droit et enfin, en apprendre davantage sur sa nouvelle entreprise.
FAQ
Qui est responsable de la réalisation d’un bilan social individuel ?
Le BSI est, la plupart du temps, réalisé par les RH mais il est possible de recourir à un prestataire RH externe pour ce type de mission.
Quels sont les avantages d’un bilan social individuel ?
Les principaux avantages d’un BSI sont l’amélioration de la transparence de l’entreprise en matière de compréhension de la politique sociale et de rémunération, une plus grande adhésion et motivation des salariés tout au long de leurs parcours collaborateurs et enfin, une valorisation de la marque employeur.
Quels éléments figurent dans un bilan social individuel ?
Les éléments qui figurent dans le BSI sont les éléments constitutifs de la rémunération, les horaires de travail, le niveau des cotisations sociales, les divers avantages en nature, la prise en charge mutuelle et prévoyance, la participation à un plan épargne retraite, les formations suivies et leur impact sur l’employabilité du salarié, les actions mises en place pour préserver la santé mentale et améliorer la qualité de vie au travail.
