En bref
- Être consultant indépendant offre une grande liberté dans le choix des missions et la direction de votre activité, mais exige aussi une gestion rigoureuse et une communication efficace pour réussir.
- Il est essentiel de sélectionner un domaine précis pour se spécialiser en fonction de vos compétences, expériences et appétences. Trop vous diversifier risquerait de diminuer la perception de valeur par les clients.
- Préparer efficacement votre lancement d’activité est primordial : choisir le bon statut juridique, réaliser une étude de marché et un business plan simplifié pour estimer le Taux Journalier Moyen (TJM) et mieux démarcher vos futurs prospects.
Le marché du conseil n’a jamais été aussi attractif, et devenir consultant indépendant est un choix de carrière qui peut rapidement porter ses fruits. Mais à tout avantage sa peine : l’offre en consultants devenant de plus en plus abondante, vous différencier devient une nécessité ! Alors pour bien entamer l’aventure du consulting freelance, voici quelques étapes clés et de bons conseils qui vous aiguilleront dans votre réflexion.
Consultant indépendant, c’est quoi ?
L’ONISEP (Office National d’Information Sur les Enseignements et les Professions) décrit le métier de consultant comme “un facilitateur doublé d’un expert”, auquel l’entreprise cliente fait appel pour identifier et analyser ses problèmes et rechercher des solutions.
En tant que consultant indépendant, vous serez donc amené à agir auprès de vos clients afin de solutionner des problèmes d’ordre stratégique ou exécutif relatifs à votre domaine d’expertise.
Nous reparlerons de la notion d’expertise car elle doit être primordiale dans votre démarche. Mais sachez qu’il existe des acteurs du consulting dans à peu près tous les domaines imaginables. Et ce sur des types de structures divers et variés, des grandes agences prestigieuses aux freelances agiles.
Pourquoi devenir consultant indépendant ?
D’abord parce que c’est un marché porteur. Ayant connu une croissance robuste ces dernières années, le secteur frôlait les 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Et tout porte à croire que les entreprises vont continuer à être en demande de conseils en stratégie, gestion, RSE et bien d’autres domaines d’expertise.
Le deuxième critère d’attractivité à nos yeux réside dans la liberté que ce métier peut vous apporter. En effet, le conseil est une activité qui peut tout à fait être réalisée à son propre compte, on parle alors de consultant indépendant ou freelance.
Vous bénéficierez ainsi des avantages d’être indépendant, à savoir :
- la liberté dans le choix des missions et des clients ;
- la possibilité de diriger l’orientation de votre activité comme bon vous semble.
Mais évidemment, tout n’est pas si simple, et cette liberté s’acquiert au prix d’un travail de qualité qui vous permettra de trouver plus facilement des clients ainsi que des missions intéressantes. La fonction de consultant indépendant n’est donc pas sans demander quelques prérequis.
Comment devenir consultant indépendant ?
Officiellement, rien ne vous empêche demain de devenir consultant indépendant. En effet, la profession n’est pas réglementée ni encadrée. Ce qui signifie qu’il n’existe aucun diplôme ou formation officielle qui agit comme barrière à l’entrée vers cette activité.
Une bonne nouvelle ? Oui et non.
En effet, l’avantage est que vous pourrez passer le pas et démarrer votre activité très rapidement. Mais n’importe qui pourrait donc le faire aussi. Et c’est ce qui nous amène à un point important à considérer dans votre réflexion : on ne s’improvise pas consultant, et encore moins consultant indépendant.
Les qualités requises pour un consultant indépendant
L’expertise
Pour un consultant freelance, l’expertise n’est pas simplement un atout, elle est cruciale.
Elle vous permettra non seulement de proposer des solutions adaptées et efficaces, qui répondent aux besoins spécifiques de vos futurs clients, mais aussi de bâtir une réputation solide qui vous facilitera la tâche pour trouver de nouveaux contrats ou fidéliser vos clients existants. Enfin, en tant que freelance, posséder une expertise pointue dans un domaine spécifique peut justifier des tarifs plus élevés et donc vous garantir un meilleur résultat.
La communication
Les qualités de communicant sont essentielles pour un consultant freelance. Vous devrez non seulement savoir vous vendre, mais également gérer efficacement les interactions avec vos clients, voire parfois même manager des équipes !
Votre capacité à vous présenter et à valoriser votre expertise sera en effet une porte d’entrée pour convaincre vos prospects. Une fois votre contrat signé, votre manière de communiquer influera aussi sur la clarté de vos recommandations, sur votre gestion des problèmes, des relations interpersonnelles, etc. En résumé, une bonne communication augmentera drastiquement la qualité perçue de votre travail.
La gestion
Si vous choisissez la voie du consulting freelance, vous devenez également entrepreneur par la force des choses. Cette double casquette vous demandera donc quelques compétences en gestion d’entreprise (ou auto-entreprise). Pas de panique, aujourd’hui gérer une entreprise individuelle est tout à fait jouable grâce à de nombreux outils et logiciels qui vous faciliteront tous types de tâches au quotidien : comptabilité, facturation, gestion de projet, etc.
Mais votre efficacité tient néanmoins beaucoup à votre capacité d’organisation et à votre attention sur la santé financière de votre activité. Vous devrez apprendre à optimiser vos tâches et planifier votre temps de travail pour jongler avec la prospection commerciale, la gestion d’entreprise et bien sûr le cœur de votre métier : le conseil.
Quelles démarches juridiques pour devenir consultant indépendant ?
Le choix du statut juridique
Il existe plusieurs statuts juridiques pour se lancer en tant que consultant indépendant. Pour faire votre choix, vous pouvez notamment tenir compte de votre budget, de l’évolution envisagée de votre activité et de vos souhaits concernant votre statut fiscal et social.
L’entreprise individuelle (EI)
Si vous voulez de la simplicité, vous pouvez vous tourner vers l’entreprise individuelle. Cette forme juridique entraîne moins d’obligations qu’une société. Les formalités de création sont également plus simples.
Vous aurez le choix entre le l’EI au régime réel et l’EI au régime de la micro-entreprise.
EI au régime réel | EI au régime de la micro-entreprise | |
---|---|---|
Démarches de création | Simples | Simples |
Cotisations sociales | Environ 45 % du revenu d’activité | Entre 12,3 % et 23,2 % du CA |
Régime social | TNS | TNS |
TVA | Redevable par défaut | Franchise par défaut |
Comptabilité | Complète | Allégée |
Plafonds de CA | ||
Régime d’imposition | IR, avec option possible pour l’IS | IR |
Déduction des frais professionnels |
En auto-entreprise, vous ne pourrez pas dépasser un certain plafond de chiffre d’affaires annuel : 188 700 € pour les commerçants et 77 700 € pour les prestations de services et les libéraux.
La société unipersonnelle
Si vous souhaitez plus de sécurité et renvoyer une image plus solide, vous pouvez opter pour la création d’une société. La société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) et l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) vous permettent de vous lancer seul.
Ouvrir une société nécessite de créer une personne morale. Les démarches seront donc plus lourdes et plus coûteuses.
La rédaction des statuts est une étape importante et va déterminer le fonctionnement de votre société. Il peut être intéressant de vous faire accompagner par un professionnel du droit (avocat, expert-comptable), une Legaltech ou un expert-comptable en ligne.
Portail Auto-Entrepreneur
Voici les principales différences à connaître entre SASU et EURL.
EURL | SASU | |
---|---|---|
Formalités de création | Complexes | Complexes |
Capital social minimum | 1 € | 1 € |
Organe de direction | Gérant | Président |
Rédaction des statuts | Encadrée | Libre |
Régime fiscal | IR (option IS) | IS (option IR) |
Régime social | TNS | Assimilé-salarié |
Taux de cotisations | Moyen | Élevé si rémunération |
Conjoint collaborateur |
Créer une SASU ou une EURL vous permet de vous associer facilement. Ainsi, vous pourrez passer en SAS ou SARL.
Le portage salarial
Le portage salarial est une option parfois utilisée par les consultants indépendants. Elle comporte en effet des avantages certains et convient particulièrement à ce type de profil.
Le rôle de la société de portage est la gestion de la comptabilité et des diverses tâches administratives liées à votre entreprise. Vous avez les mêmes droits qu’un salarié d’entreprise classique : congés payés, cotisation au chômage, affiliation au régime général de la sécurité sociale, etc. C’est la société de portage qui encaisse les paiements de vos clients, et qui, après déduction de commissions (environ 15%) et autres frais de gestion, vous reverse une somme sous forme de salaire.
Vous pouvez le constater par vous-même, il nous serait difficile de vous conseiller un statut en particulier car chacun sera plus ou moins pertinent selon votre profil et votre projet. Néanmoins, on peut affirmer que choisir l’auto-entreprise est particulièrement conseillé si vous souhaitez tester votre activité, grâce aux nombreux avantages du statut comme ses démarches administratives et comptable simplifiées.
Le régime social : un critère parfois crucial
Le régime social, inhérent à chaque forme juridique, peut être un critère décisif dans votre orientation au vu de ses implications, même si avec le temps, les différences s’amenuisent entre les 2 régimes principaux qui pourraient vous concerner.
En effet, vous pourrez être rattaché à 2 régimes sociaux selon votre activité de consultant :
- le régime des Travailleurs non-salariés (TNS), qui concerne l’ensemble des statuts inhérents aux entrepreneurs individuels (micro, EI) et aux gérants majoritaires (ce serait votre cas dans le cadre d’une activité de consultant freelance) de SARL / EURL ;
- le régime des assimilés salariés (AS), qui concerne principalement les dirigeants de SAS / SASU ainsi que les actionnaires minoritaires de SARL / EURL
En termes de prestations sociales, la différence réside principalement dans le fait qu’un assimilé-salarié bénéficiera d’une meilleure couverture retraite, prévoyance et indemnités journalières, car il cotisera plus à revenu égal. Aussi, l’assimilé-salarié dirigeant de SASU pourra effectuer des arbitrages plus judicieux en matière de revenus, entre salaire et dividende.
Celles-ci sont en effet presque deux fois plus hautes que celles d’un Travailleur non-salarié. En effet, en articulant les sources de revenus pour baisser la partie salaire, l’assimilé-salarié pourra atténuer un peu le poids des cotisations.
En résumé, si vous privilégiez une meilleure couverture sociale et planifiez une entreprise qui génère des dividendes, la SASU pourrait être le bon choix. Si vous privilégiez l’optimisation de vos charges avec des cotisations plus basses, et gérez votre épargne-retraite autrement qu’avec les cotisations (immo, investissements…), le régime des TNS est peut-être plus judicieux.
Avant de démarrer votre activité de consulting indépendant
Vous l’aurez compris, devenir consultant est une démarche relativement simple une fois que vous aurez estimé si vous possédez les compétences nécessaires. Néanmoins, si vous souhaitez mettre toutes les chances de votre côté, assurez-vous de suivre ces 3 conseils.
1. Identifiez un domaine d’expertise
S’il peut sembler évident de déterminer un domaine d’expertise, en réalité vos expériences professionnelles et vos intérêts personnels ne coïncident pas toujours parfaitement. Au cours de votre carrière, vous avez probablement touché à divers domaines et développé une gamme étendue de compétences. Toutefois, se présenter comme un expert dans tous ces domaines pourrait affaiblir la perception de votre valeur ajoutée par vos clients. Il est donc essentiel de sélectionner avec soin un secteur précis dans lequel vous spécialiser, pour lequel vous ayez assez de connaissances et d’appétence pour continuer à vous développer.
Voici quelques secteurs reconnus dans le consulting où vous pourriez envisager de vous spécialiser :
- Transformation digitale
- RSE (Responsabilité sociale et environnementale)
- Communication
- Ressources humaines et recrutement
- Management de l’innovation
- Stratégie d’entreprise
- Systèmes d’information
- Conduite du changement
2. Étude de marché, business plan et TJM
Avant de vous lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat, nous vous recommandons de réaliser une petite étude de marché ainsi qu’un business plan, même basique. Une étude de marché vous permettra deux choses :
- identifier plus facilement vos clients cibles pour mieux aborder la phase de démarchage commercial ;
- mieux connaître les pratiques de vos concurrents (secteur, clients, tarifs), ce qui vous assurera par exemple de ne pas être totalement hors des clous lorsque vous déterminerez votre TJM (Taux journalier moyen), c’est-à-dire votre tarif de prestation à la journée.
Quant au business plan, il vous permettra justement d’affiner l’estimation de votre TJM pour que celui-ci vous assure de couvrir les charges que vous aurez alors estimées, et de vous rémunérer à la hauteur souhaitée une fois votre potentiel de clients atteint.
Pour aller plus loin sur la notion de TJM : si vous souhaitiez connaître le montant de votre futur TJM en recherchant sur Google, vous risquez d’être déçu.
Mais justement, c’est parce qu’il n’existe aucun barème officiel pour fixer vos tarifs, que ces derniers peuvent varier du tout au tout selon le domaine d’expertise, votre niveau de compétence et d’expérience. C’est pourquoi nous préférons ne pas vous donner d’estimation faussée, et vous conseillons de passer par cette phase de benchmark et d’analyse de vos charges.
3. Démarcher vos futurs clients
Le démarchage de prospects est crucial pour un consultant indépendant : sans client, pas de revenus ! Or trouver de nouveaux clients est un travail quasi quotidien.
Pour démarrer, n’hésitez pas à communiquer au sein de votre réseau personnel et professionnel. Les réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn sont également très recommandés pour ce type de communication, et mettre en place une stratégie de “personal branding”, quoique chronophage, est souvent très efficace pour générer des acquisitions clients.
Enfin, vous pouvez cibler les événements pertinents pour votre activité : les salons professionnels spécialisés sont par exemple une mine d’or en termes de démarchage. Faites votre stock de cartes de visites et foncez !
Pour gagner du temps sur le suivi et la gestion de vos prospects et clients, un logiciel de facturation et CRM est à envisager !
Quelles sont les autres obligations en tant que consultant indépendant ?
Dernier point important, il n’existe pas de lien de subordination entre un consultant indépendant et ses clients.
Cependant, les contrats qui les lient doivent mentionner certains éléments. Par exemple, le consultant a un devoir de conseil, de formation et de loyauté envers son client. En général, il est tenu à une obligation de moyen, ce qui signifie qu’il s’engage à tout mettre en œuvre pour mener à bien la mission qui lui est confiée.
Certains contrats peuvent également inclure des obligations de confidentialité ou encore intégrer une clause de non-concurrence.
FAQ
Quel salaire pour un consultant indépendant ?
Il n’existe pas de salaire fixe pour un consultant indépendant. Cela dépend du nombre de missions que vous décrochez, de votre secteur d’expertise et des tarifs que vous pratiquez.
Peut-on devenir consultant sans diplôme ?
Il n’y a pas de diplôme obligatoire avant de se lancer comme consultant indépendant. Cependant, votre réussite dépendra entre autres de votre formation et de vos précédentes expériences professionnelles.
Comment trouver des clients en tant que consultant indépendant ?
Le réseautage est la clé ! Communication sur les réseaux sociaux appropriés, appel au réseau personnel et professionnel, networking lors d’évènements ciblés… Ne craignez pas d’aller au contact et soyez proactif pour trouver de nouveaux clients.