En bref
- Le statut d’auto-entrepreneur est adapté à la création d’un site de vente en ligne. Il permet de créer simplement et rapidement son activité.
- L’ouverture d’une boutique en ligne entraîne des frais. Prévoyez le budget pour la création du site, son hébergement, sa maintenance, votre communication et la gestion de stocks.
- Le e-commerce est soumis à une réglementation précise, notamment concernant les droits des consommateurs et le traitement de leurs données.
Vous souhaitez ouvrir une boutique en ligne en tant qu’auto-entrepreneur ? Bonne idée ! Le secteur de l’e-commerce est en effet florissant depuis la crise sanitaire et les Français sont de plus en plus nombreux à faire des achats sur internet. Le statut d’auto-entrepreneur est quant à lui idéal pour se lancer rapidement. Pour vous aider, voici les démarches à respecter et nos conseils pour créer un site de vente en ligne.
Créer un site de vente en ligne en auto-entrepreneur : les options possibles
Pour créer une boutique en ligne, vous avez 3 options : créer un site de A à Z, utiliser une plateforme clé en main ou passer par une marketplace. Votre choix dépendra de vos compétences en informatique, de votre budget et du temps que vous souhaitez consacrer personnellement à cette étape de votre projet.
Option 1 : créer vous-même votre boutique en ligne
Première option : vous lancer seul et créer votre boutique en ligne de A à Z. C’est la solution la plus flexible car vous pourrez entièrement personnaliser votre site. En revanche, vous devrez prévoir d’y passer beaucoup de temps, surtout si vous n’avez aucune connaissance en informatique.
Les solutions de gestion de contenu (CMS) tel que WordPress permettent de créer des sites internet personnalisés et uniques un peu plus rapidement.
Pour gagner du temps et obtenir un résultat à la hauteur de vos attentes, vous pouvez également confier la création et la maintenance de votre site internet à un indépendant ou une agence web. De nombreux développeurs web freelances sont par exemple spécialisés dans la création de boutique en ligne. Cette solution est certes plus coûteuse, mais elle vous fera aussi gagner du temps.
Option 2 : utiliser une solution clé en main
Spécialistes de la vente en ligne, les plateformes d’e-commerce sont accessibles par tous et proposent quant à elles une solution complète pour créer, gérer et administrer une boutique en ligne moyennant un abonnement.
Shopify, Wix ou Prestashop sont parmi les plus connues mais il en existe d’autres.
Un site vitrine a pour objectif de présenter une entreprise, ses prestations, son équipe. Ces deux types de site adoptent donc des stratégies différentes et ne font pas appel aux mêmes outils de développement.
Option 3 : s’inscrire sur une marketplace
Pour diversifier vos canaux de vente, proposer vos produits sur les marketplaces est indispensable. Le principe consiste à lister vos produits sur la marketplace, gérer les expéditions et la relation client. La marketplace prend en charge le paiement de vos commandes en déduisant une commission.
C’est un environnement souvent très compétitif mais qui vous apporte de la visibilité et certainement de nouveaux clients.
Les marketplaces les plus connues sont Amazon, Ebay, CDiscount, Etsy, … Mais il existe aussi des marketplaces spécialisées dans la mode, l’électronique, les services ou encore l’alimentation, des marketplaces locales ou nationales… Et d’autres grands commerces s’y mettent aussi puisqu’il s’agit d’une des tendances e-commerce les plus porteuses ces dernières années.
Pour optimiser au mieux ce canal de distribution, pensez à choisir une ou des marketplaces qui ciblent votre clientèle !
Option 4 : le dropshipping, une solution simplifiée pour faire du e-commerce
Nous vous parlions de 3 options, mais il existe en réalité une quatrième solution : le dropshipping.
Le dropshipping est une option simple pour se lancer dans la vente en ligne puisqu’elle vous évite toute la logistique liée à la vente de marchandises.
Concrètement, avec le dropshipping, vous ne vous chargez que de la commercialisation et de la vente de vos biens. C’est votre fournisseur qui les livre ensuite à votre client. Vous n’avez donc aucun stock à gérer, ce qui vous permet en plus de proposer une très large gamme de produits. Vous disposez également de plus de temps pour la promotion de votre boutique et les échanges avec votre clientèle.
Cette option comporte tout de même quelques inconvénients. En effet, c’est vous qui serez tenu responsable si le produit est défectueux ou en cas de problème sur la livraison.
Créer une boutique en ligne : les étapes à respecter
Créer son auto-entreprise
Pour vendre vos produits ou services sur internet, vous devez tout d’abord créer votre micro-entreprise.
Vous avez le choix entre effectuer ces démarches de création seul ou vous faire accompagner par une plateforme juridique. Dans tous les cas, ces formalités se font exclusivement en ligne.
Si vous décidez de créer votre micro-entreprise en ligne vous-même, vous devez vous rendre sur le site du Guichet unique.
Différentes informations vous seront demandées, notamment la nature de votre activité. Ce choix est important puisqu’il doit correspondre le plus précisément possible avec votre activité, tout en vous laissant des perspectives d’évolution. Vous complétez ensuite les informations sociales et fiscales de votre auto-entreprise et déclarez la date de début d’activité.
Une fois votre dossier traité et validé, vous recevrez votre certificat d’immatriculation au Registre national des entreprises (RNE) sous 1 à 4 semaines. Ce document comporte plusieurs informations importantes, dont votre numéro Siret à faire figurer sur vos documents commerciaux.
Si vous préférez vous faire accompagner, vous pouvez vous tourner vers les plateformes juridiques en ligne. Ces Legaltechs assistent les créateurs d’entreprise dans toutes leurs démarches (création, modification et cessation). Certaines proposent également des logiciels de comptabilité. Il vous suffira alors de remplir un formulaire simplifié en ligne. La plateforme se chargera du reste des formalités à votre place.
Portail Auto-Entrepreneur
Choisir une solution de paiement en ligne
Votre site e-commerce doit être capable d’accepter les paiements en ligne.
Pour cela, vous devez mettre en place une solution de paiement dématérialisée :
- via une banque traditionnelle : vous négociez un Contrat de Vente à Distance (VAD) afin d’obtenir un terminal de paiement électronique, plutôt adapté pour les boutiques qui réalisent un volume de chiffre d’affaires important ;
- via une solution de paiement en ligne, tels que Square, SumUp, Stripe ou encore Revolut : elles proposent des offres compétitives et complètes pour encaisser vos clients en ligne.
Dans tous les cas, vous devez définir quels moyens de paiement vous souhaitez proposer et bien évidemment comparer les différentes offres (tarifs mais aussi fonctionnalités) avant de faire votre choix.
Faire connaître votre site de vente en ligne
Une fois ces formalités effectuées et votre boutique e-commerce créée, vous devrez attirer vos prospects, les transformer en clients puis les fidéliser.
Pour cela, vous pouvez utiliser plusieurs techniques propres au marketing digital. Ainsi, pour attirer votre cible, vous pouvez :
- être présent sur les réseaux sociaux et créer une communauté ;
- optimiser le référencement naturel de votre site pour être visible dans les premiers résultats de Google ;
- faire de la publicité payante sur les moteurs de recherche et les réseaux sociaux.
Vos pages de vente et fiches produits devront inciter à l’achat. Pensez également à fidéliser votre clientèle pour qu’elle revienne régulièrement sur votre site.
Pourquoi ouvrir une boutique en ligne en tant qu’auto-entrepreneur ?
Les avantages du e-commerçant auto-entrepreneur
Le statut d’auto-entrepreneur est très intéressant pour ouvrir une boutique en ligne :
- les formalités de création de la micro-entreprise sont simples et rapides ;
- la gestion administrative de la micro-entreprise est facilitée grâce à des obligations comptables allégées : vous devez simplement tenir un livre de recettes, un registre des dépenses et faire une déclaration mensuelle ou trimestrielle de votre chiffre d’affaires à l’Urssaf ;
- les cotisations sociales sont proportionnelles à votre chiffre d’affaires, elles sont nulles si le chiffre d’affaires est nul ;
- vous pouvez bénéficier de la franchise de TVA si vous respectez certains plafonds de chiffre d’affaires, vous permettant ainsi de vendre vos produits ou services à des prix plus bas/plus compétitifs ;
- le régime fiscal est aussi simplifié puisque vous bénéficiez automatiquement d’un abattement forfaitaire au titre de vos charges professionnelles (71 % pour la vente en ligne). Vous pouvez également opter pour le versement libératoire et ainsi payer votre impôt sur le revenu en même temps que vos cotisations sociales ;
- le cumul du statut d’auto-entrepreneur avec une activité salariée est possible.
Au-delà de la micro-entreprise, la vente en ligne comporte plusieurs avantages. Votre boutique en ligne est ouverte 24 h / 24 (contrairement à une boutique physique). Vous touchez également des clients présents n’importe où dans le monde.
Les inconvénients du e-commerçant auto-entrepreneur
La micro-entreprise connaît aussi des limites :
- le chiffre d’affaires est plafonné : pour continuer à profiter des avantages de la micro-entreprise, votre chiffre d’affaires annuel ne doit pas excéder 188 700 € / an ;
- si vous ne facturez pas la TVA (et êtes donc en franchise de TVA), vous ne pouvez pas non plus la déduire de vos dépenses ;
- vos cotisations sociales sont proportionnelles à votre chiffre d’affaires et non à votre bénéfice : l’Urssaf se base donc sur la somme totale que vous avez encaissée, avant déduction des dépenses et charges.
Quel budget prévoir pour ouvrir un site en ligne ?
Devenir auto-entrepreneur est en principe gratuit. Principale dépense à prévoir en tant qu’auto-entrepreneur : vous êtes redevable de la Cotisation foncière des entreprises (CFE). Cet impôt est à payer chaque année à partir de l’année suivant celle de la création. Son montant varie selon votre commune de domiciliation et la surface de votre lieu d’activité.
En revanche, la création d’une boutique en ligne engendre des coûts qu’il vous faudra anticiper.
Les coûts liés au site web
Pour créer votre site marchand en ligne, vous devrez acheter un nom de domaine. Le prix varie en fonction de l’extension choisie. Comptez entre 5 € et 50 € HT par an, à renouveler chaque année.
Vous devez également héberger votre site sur un serveur en ligne. Les prix varient selon la taille de votre site, vos besoins et la durée de votre abonnement. Comptez entre 5 € et 200 € par mois selon l’étendue de votre catalogue produit.
Vous pouvez également avoir besoin d’investir dans des logiciels pour mettre en place des campagnes d’emailing par exemple. Votre système de paiement en ligne peut aussi être plus ou moins coûteux selon l’option choisie.
Enfin, comme nous vous le disions, l’intervention d’un développeur web pour la création et la maintenance de votre site est également payante.
Les coûts liés à la gestion de vos marchandises
Si vous ne faites pas de dropshipping, vous devrez gérer votre stock et éventuellement louer ou acheter un local pour l’entreposer.
N’oubliez pas non plus les frais d’assurance, si vous décidez d’assurer votre local et les produits que vous vendez.
Les obligations légales pour ouvrir une boutique en ligne
Même si le statut de micro-entrepreneur est simple et adapté à la vente en ligne, il existe plusieurs obligations à connaître et respecter avant de vous lancer.
La protection du consommateur
Pour protéger le consommateur, plusieurs règles ont été publiées dans le Code de la Consommation.
La première concerne le délai de rétractation. Le consommateur dispose d’un délai minimum de 14 jours pour annuler sa commande, sans motif requis, et obtenir un échange ou un remboursement. Ce droit de rétractation doit être indiqué dans les CGV et un formulaire de rétractation doit être mis à disposition des clients.
La seconde porte sur le délai de livraison. Vous êtes dans l’obligation d’indiquer une date de livraison maximale lors de la commande et de procéder à un remboursement si la commande n’a pas été livrée sous ce délai.
Le RGPD
Lors de sa commande, votre client indique son nom, prénom, adresse, coordonnées téléphoniques et mail, moyens de paiement, etc. Vous détenez donc des informations personnelles sur vos clients. De ce fait, vous devez respecter les règles de collecte et de traitement de ces données imposées par le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
Généralement, le respect du RGPD se décompose en :
- une politique de confidentialité des données qui fait partie des mentions obligatoires de votre boutique en ligne et inclut la durée de conservation des données, les personnes qui y ont accès, le but de la conservation des données, … ;
- des formulaires de consentement afin de renseigner clairement le client sur les modalités et le traitement des données (qui peuvent renvoyer vers une page dédiée et plus complète si besoin) ;
- un formulaire de contact afin que vos clients puissent vous contacter et exercer leurs droits concernant leurs données (rectifier, opposer, supprimer les données, …).
Les Conditions Générales de Vente (CGV)
Les Conditions Générales de Vente (CGV) encadrent la relation entre un vendeur et un client particulier (elles ne sont pas obligatoires si vous travaillez en BtoB, mais restent recommandées). Elles doivent être disponibles sur votre site et facilement accessibles par vos clients. Elles comportent des mentions obligatoires :
- les informations relatives à votre micro-entreprise : nom, coordonnées, SIREN, SIRET, n° TVA (si applicable), n° RCS, gérant et hébergement du site, … ;
- les modalités des prix (HT ou TTC, réduction, …), les moyens de paiement et les conditions de livraison ;
- les délais de rétraction, les conditions de livraison et de retour ;
- les garanties du client.
La rédaction de vos CGV peut être réalisée par vous-même (il existe des modèles en ligne, mais attention au risque d’erreur), par un professionnel du droit (avocat ou juriste) ou par une Legaltech.
Votre site doit également comporter une rubrique « Mentions légales » où vous indiquez notamment vos coordonnées ainsi que celles de votre hébergeur.
Les assurances
En théorie, rien ne vous oblige à souscrire une assurance pour faire de la vente en ligne.
Néanmoins, pour protéger votre personne et votre activité, vous pouvez souscrire les assurances suivantes :
- Une responsabilité civile professionnelle (RC Pro) : elle vous couvre en cas de dommage causé à un tiers dans le cadre de votre activité professionnelle (lors du stockage de votre marchandise par exemple).
- Une protection juridique : elle peut notamment vous être utile si vous connaissez un litige avec un client.
- Une assurance perte d’exploitation : elle vous couvre si votre local ou votre stock subit un sinistre et que vous ne pouvez plus exercer votre activité.
Si vous disposez d’un box de stockage, notez que vous avez l’obligation de le faire assurer.
Quelques conseils pour bien démarrer son e-commerce
Maintenant que vous connaissez les démarches de création et les obligations à respecter pour créer votre boutique en ligne, voici nos derniers conseils pour mener à bien votre projet.
Assurez-vous de réaliser un business plan détaillé et convaincant !
Avant même de procéder à la création de votre micro-entreprise, voire dès les premières réflexions sur votre projet, vous devez établir un business plan. Il comprend une première partie sur la présentation de votre projet et une seconde partie sur l’analyse financière de celui-ci.
Cet outil est indispensable pour vous aider à évaluer la viabilité de votre projet. Il vous sera également demandé par les banques pour e-commerce ou tout autre investisseur.
Votre boutique en ligne doit être visible, vivante et rassurante
Avant le lancement de votre boutique en ligne, vous pouvez déjà commencer à communiquer sur votre projet via une campagne de crowdfunding ou vos réseaux sociaux.
Animer un blog est également une excellente façon de renforcer votre visibilité sur les moteurs de recherche et continuer à capter l’attention de votre audience. L’essentiel est de rédiger régulièrement des articles, que ceux-ci parlent à votre cible et qu’ils soient qualitatifs.
Vous pouvez aussi ajouter des avis produits, des témoignages clients (et profiter de ces retours pour continuer d’améliorer votre offre !), un programme de fidélité, de parrainage.
Pour vous aider, des formations au marketing digital en ligne apprennent les bases aux novices ou perfectionnent les plus expérimentés avec des cours généralistes ou spécialisés selon vos besoins. De même, une formation SEO pourrait être utile afin de mieux comprendre le référencement naturel et mieux positionner votre site internet sur les moteurs de recherche.
N’hésitez pas aussi à jeter un œil aux formations pour auto-entrepreneur aux contenus variés et adaptés pour vous aider à démarrer en tant qu’auto-entrepreneur.
FAQ
Le régime de la micro-entreprise est-il adapté pour faire de la vente en ligne ?
Oui, l’activité de vente en ligne est compatible avec le statut d’auto-entrepreneur. De plus, vous profitez de formalités de création et gestion simplifiées. En revanche, notez bien que vous ne pouvez pas déduire vos frais professionnels et que vous êtes soumis à un plafond de chiffre d’affaires annuel.
Comment ouvrir une boutique en ligne ?
Vous avez le choix : faire votre site e-commerce tout seul, faire appel à un prestataire, utiliser une solution clé en main ou encore vous inscrire sur une marketplace. Dans tous les cas, il est conseillé de faire une étude de marché, et plus largement un business plan afin de tester la viabilité financière de votre projet.
Peut-on créer une boutique en ligne gratuitement ?
Non. Vous devrez au minimum payer l’hébergement du site (environ 10€/mois). Ensuite, les solutions gratuites de création de boutique en ligne sont limitées. Il est préférable de s’orienter vers des logiciels open source qui restent abordables mais requièrent du temps.