En bref
- Le statut de micro-entreprise est le plus accessible et le plus rapide pour créer son entreprise.
- Les démarches de création d’une auto-entreprise peuvent s’effecturer entièrement en ligne, seul ou accompagné.
- Vous pouvez bénéficier d’aides pour créer une micro-entreprise.
- Devenir auto-entrepreneur ne s’arrête à la création de son entreprise : il faut penser aux autres démarches et au lancement de son activité.
Vous souhaitez devenir micro-entrepreneur ? Le statut de micro-entreprise (anciennement auto-entrepreneur) attire de plus en plus de personnes qui ont envie de devenir indépendantes. Mais de quoi parle-t-on exactement, et surtout que faut-il faire pour passer le cap et créer votre activité ? Retrouvez tout ce que vous devez savoir pour devenir auto-entrepreneur sereinement !
Pourquoi devenir micro-entrepreneur ?
Vous pouvez avoir envie de devenir auto-entrepreneur pour plusieurs raisons : besoin de liberté, volonté de porter un projet, idée de création d’entreprise innovante, etc. Quelle que soit votre motivation, voici quelques rappels sur le statut d’auto-entrepreneur.
Choisir de devenir micro-entrepreneur
Pourquoi devenir micro-entrepreneur ? Bien souvent, c’est la forme juridique la plus accessible et la plus pratique pour lancer votre entreprise à moindre coût. En effet, créer une micro-entreprise ne demande que quelques minutes et se fait intégralement en ligne.
Quelle que soit votre motivation : besoin urgent de ne plus avoir de hiérarchie, envie d’un nouveau challenge, recherche d’indépendance, il est important de ne pas se lancer bille en tête. Bien qu’il apparaisse très facile de créer une auto-entreprise (et c’est le cas), seule 1 sur 3 en moyenne passe le cap des 3 ans. Parce que la vie de micro-entrepreneur n’est pas un long fleuve tranquille et ne s’arrête pas à son immatriculation.
Alors avant de choisir de devenir micro-entrepreneur, n’hésitez pas à interroger d’autres indépendants de votre secteur d’activité pour connaître leur parcours, les difficultés rencontrées, les réussites. Pensez aussi à écouter des podcasts d’entrepreneurs qui sont passés par là avant vous et ainsi profiter de leurs retours d’expériences. Vous pouvez également vous tourner vers Pôle Emploi qui, selon les agences, propose des parcours d’accompagnement dont des séances avec un psychologue du travail pour faire mûrir votre projet.
Le régime fiscal et social du micro-entrepreneur
La micro-entreprise est un régime fiscal et social avantageux applicable à une entreprise individuelle remplissant certaines conditions de recettes et d’activités. Vous agissez en votre nom et ne faites qu’un avec votre entreprise. En effet, contrairement à la société, une micro-entreprise n’a pas la personnalité morale.
Pour bénéficier des avantages de ce régime, il y a lieu de prendre en compte les plafonds auto-entrepreneurs :
- 77 700€ pour les activités de prestations de services et les professions libérales ;
- 188 700€ pour les activités commerciales et de fourniture de logements.
En cas de dépassement de ces plafonds, vous basculez automatiquement dans le régime de l’entreprise individuelle, et perdez les avantages des régimes micro-social et micro-fiscal.
Quelles sont les étapes pour devenir auto-entrepreneur en 2025 ?
Le statut de micro-entrepreneur permet de créer une entreprise de façon simplifiée très rapidement. Depuis le 1er janvier 2023, le Guichet électronique des formalités d’entreprises (Guichet unique) géré par l’INPI remplace les Centres de Formalités des Entreprises (CFE) pour l’accomplissement des formalités de création d’une micro-entreprise. Ce régime fiscal et social impose, en contrepartie, certaines limites de chiffre d’affaires et de champ d’activité.
Création du compte sur le Guichet unique
Pour devenir micro-entrepreneur, vous devez avant tout créer votre compte sur le site du Guichet unique. Vous devez sélectionner “Entrepreneur individuel” pour la forme de l’entreprise à créer et vous n’avez ensuite qu’à suivre les indications du site qui vous indique chaque étape. Il vous faudra fournir les pièces demandées pour valider votre dossier.
Pour ceux qui souhaitent être accompagnés, c’est aussi possible. Nous reviendrons sur les options.
La déclaration de début d’activité en ligne
La première étape consiste à réaliser la déclaration de début d’activité de votre micro-entreprise en ligne. Si vous passez par une Legaltech, vous leur fournirez toutes les informations nécessaires via leur formulaire en ligne. Si vous choisissez de le faire seul, vous devrez donc vous connecter au site du Guichet unique. Les données à renseigner dans les formulaires des différents sites sont relativement similaires mêmes si ces formulaires sont présentés différemment.
Vous devrez indiquer la nature de votre activité. Le choix de l’activité définira votre code APE.
Sur le site officiel, un menu déroulant vous permet de choisir votre activité parmi la liste proposée. Parmi cette liste, assurez vous de choisir l’activité la plus proche de votre activité réelle, tout en privilégiant aussi un domaine le plus large possible. Cela vous évitera de devoir la modifier plus tard si votre activité évolue.
Par exemple, si vous réalisez de la “pose de prothèse d’ongles”, vous pouvez bien sûr choisir cette activité présente dans la liste. Mais vous pouvez aussi sélectionner “soins de beauté des mains et des pieds”, qui couvrent un plus grand domaine.
C’est aussi lors de cette déclaration que vous fournirez l’adresse de domiciliation de votre auto-entreprise.
Enfin, vous devrez indiquer la date de début d’activité. C’est une donnée importante, surtout si vous êtes éligibles à des aides financières. Une fois le formulaire complété en ligne et votre justificatif d’identité scanné, votre déclaration de début d’activité d’auto-entreprise est officiellement enregistrée.
Les documents à fournir pour créer sa micro-entreprise
Au cours de la procédure en ligne, vous devez fournir les pièces justificatives suivantes :
- pour les micro-entrepreneurs de nationalité française et les ressortissants d’un État membre de l’Union Européenne (résidant ou non en France), une copie recto-verso de la carte nationale d’identité ou du passeport, en cours de validité ;
- une déclaration sur l’honneur de non-condamnation et de filiation (si l’activité est commerciale ou artisanale) ;
- une copie d’un justificatif de domicile de moins de 3 mois aux nom et prénom de l’exploitant (facture électricité, avis de taxe foncière, etc.) ou, si l’exploitant est hébergé, une attestation d’hébergement et une copie d’un justificatif de domicile de moins de 3 mois aux nom et prénom de la personne qui héberge ;
- une copie du justificatif éventuel du local professionnel si vous êtes commerçant (bail, convention de sous-location…) ou du contrat de domiciliation éventuellement signé avec une entreprise agréée par la Préfecture ;
- une copie de diplôme ou un justificatif d’au moins 3 ans d’expérience si vous exercez une activité artisanale réglementée comme les boulangers, les carrossiers, les coiffeurs, les électriciens, etc.
Vous pourrez avoir à fournir d’autres documents selon votre situation (non-résidents français…) et selon votre activité (location-gérance, reprise d’un fond de commerce…). Par ailleurs, si votre activité est réglementée, vérifiez que vous remplissez toutes les conditions requises.
La transmission de la déclaration aux organismes concernés
Lorsque vous envoyez votre dossier, que ce soit en ligne ou par courrier, vous recevrez un email de confirmation validant la réception et l’enregistrement de votre déclaration de début d’activité. La déclaration est alors transmise aux organismes intéressés :
- l’INSEE ;
- l’URSSAF ;
- le centre des impôts ;
- la sécurité sociale.
La réception des documents
Sous un délai variable le plus souvent compris entre 4 et 6 semaines, l’INSEE vous adressera un certificat d’inscription au Répertoire des Entreprises et des Établissements comprenant votre numéro de SIREN et le code APE. Vous recevrez aussi :
- une notification d’affiliation au régime fiscal de votre micro-entreprise ;
- une notification d’affiliation à la sécurité sociale.
Ces documents sont à conserver précieusement.
Les spécificités des artisans et commerçants
Vous êtes artisan ou commerçant et êtes en train de créer votre micro-entreprise ? Quelques formalités supplémentaires vous concernent.
L’immatriculation
En plus de la déclaration d’activité, vous êtes aussi tenu de vous inscrire auprès :
- du Répertoire des Métiers (RM) pour les artisans (multiservice dans le bâtiment, créateurs d’art, …) ;
- du Registre des Commerces et des Sociétés (RCS) pour les commerçants (restauration, vente de marchandises,…).
L’immatriculation doit ensuite être réalisée :
- dans le mois précédant la date de début d’activité (ou dans le mois suivant sous certaines conditions) si vous êtes artisan ;
- dans le mois précédant votre date de début d’activité ou au plus tard dans les 2 semaines suivantes si vous êtes commerçant.
La formation
Le Stage de Préparation à l’Installation (SPI), auparavant obligatoire, est aujourd’hui une formation facultative et initiative à la gestion d’entreprise. Payant, il est destiné aux artisans qui souhaitent apprendre les bases dans des domaines tels que la gestion commerciale, le juridique, la comptabilité, …
Quelles activités exercer en tant qu’auto-entrepreneur ?
Les activités autorisées
Les activités commerciales :
- achat de biens meubles ou de marchandises en vue de les revendre dans un but lucratif ;
- vente de services dans les domaines de l’hôtellerie, restauration rapide, transports, spectacles, sécurité, informatique ;
- activités de location de biens meubles, de marchandises et de services.
Les activités artisanales :
- qualification professionnelle et immatriculation au répertoire des métiers ;
- activités de fabrication, de transformation ou de réparation des produits de manière unitaire (pas « en série »).
Les activités libérales :
- activités libérales réglementées : diplôme ou qualification professionnelle nécessaire (avocat, expert-comptable, etc.) ;
- activités libérales non réglementées : consultant, métiers de l’informatique et du numérique, métiers du conseil (hors juridique), enquête privée (détective), coach professionnel, écrivain public, formateur, traducteur, etc.
Les activités exclues en micro-entreprise :
Quelques activités ne peuvent être exercées en auto-entreprise :
- activités agricoles ;
- certaines activités immobilières relevant de la TVA (marchands de biens, lotisseurs, agents immobiliers, etc.) ;
- activités relevant du statut des artistes-auteurs (écrivain, compositeur, scénographes, etc.).
Comment devenir micro-entrepreneur gratuitement ?
Devenir auto-entrepreneur gratuitement, un rêve ? Et non, c’est bel et bien la réalité si vous réalisez les formalités vous-même. Cependant, certaines activités vous obligent à vous inscrire sur des registres professionnels. Nous vous invitons à consulter notre article dédié pour tout connaître sur le coût de création d’une auto-entreprise.
Quelles sont les aides pour devenir micro-entrepreneur ?
Les auto-entrepreneurs peuvent bénéficier de différentes aides financières, pendant la phase de création ou au cours de l’activité de la micro-entreprise. Voici les principales.
Les aides à la création d’entreprise pour une micro-entreprise
Ces aides sont disponibles pour vous aider à financer votre projet. Elles prennent la forme d’accompagnement professionnel ou de prêt aidé.
Parmi celles-ci, la plus connue est l’ACRE. C’est une exonération partielle des cotisations sociales. La demande d’ACRE se fait au même moment que votre demande d’immatriculation, ou au plus tard, dans les 45 jours suivant la création de votre entreprise.
Le NACRE, ou Nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’Entreprise, est une aide nationale déléguée aux régions. Elle permet aux micro-entrepreneurs de bénéficier d’un accompagnement du montage de leur projet à son lancement effectif. Pour être éligible au dispositif NACRE, vous devez respecter certaines conditions. Le NACRE fait partie des aides aux entrepreneurs les plus complètes.
On peut aussi citer l’ADIE, pour obtenir un micro-crédit, ou encore le CAPE, pour profiter d’un accompagnement professionnel sous forme de tutorat par une autre entreprise ou association.
Les aides pour s’assurer un revenu en créant sa micro-entreprise
Plusieurs aides permettent à un micro-entrepreneur de s’assurer un revenu le temps de développer son activité.
Les plus connues, le RSA et la prime d’activité sont versés par la CAF pour vous assurer un revenu minimum.
L’ARE et l’ARCE sont des aides réservées aux demandeurs d’emploi. Les ARE (Allocations d’aide au Retour à l’Emploi) correspondent aux allocations-chômage. L’ARCE est un montant forfaitaire que vous recevez en 2 fois : au moment où votre dossier est validé et 6 mois après, si votre entreprise est toujours en activité.
L’Allocation de Solidarité Spécifique intervient lorsque vous avez épuisé vos droits aux allocations-chômage.
Les autres aides possibles pour une micro-entreprise
Il existe d’autres types d’aides pour les micro-entreprises :
- les aides pour les micro-entrepreneurs handicapés : l’AAH, l’AGEFIPH ;
- les aides dédiées aux femmes créant leur micro-entreprise : la « Garantie Egalité Femme », concours de start-up ;
- les aides régionales pour les micro-entreprises : auprès de l’URSSAF, les CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie), les CMA (Chambre des Métiers et de l’Artisanat), l’Agence France Entrepreneur (anciennement APCE).
Comment se faire accompagner pour devenir auto-entrepreneur ?
Vous ne vous sentez pas à l’aise avec les formalités de création de votre auto-entreprise, vous avez peur de vous tromper, ou vous n’avez tout simplement pas envie d’y passer du temps ? Sachez que les Legaltechs sont là pour vous accompagner.
Moyennant quelques dizaines d’euros, les plateformes juridiques, spécialistes des auto-entrepreneurs comme le Portail Auto-Entrepreneur ou généralsites comme Legalplace ou Legalstart, prennent en charge l’intégralité de votre dossier.
Il est également possible de vous faire accompagner par un expert-comptable qui saura vous guider dans le choix de votre futur statut juridique et sa mise en place. Ses honoraires sont évidemment plus élevés.
Devenir micro-entrepreneur… Et après ?
Devenir auto-entrepreneur ne s’arrête pas à l’immatriculation de son entreprise. Ce serait même plutôt le début. Pour bien démarrer votre activité, il vous faut choisir les bons outils et partenaires pour avancer sereinement.
Choisir les bons outils auto-entrepreneur
Un bon travailleur dispose avant tout des bons outils. Et pour l’auto-entrepreneur qui n’a pas vraiment d’obligations comptables, cela tient surtout en deux choix :
Le logiciel de facturation ou de comptabilité est selon nous indispensable. Pas besoin d’un logiciel extrêmement sophistiqué, mais pouvoir éditer des devis et des factures est le minimum. les logiciels de devis et factures conçus pour les auto-entrepreneurs sont particulièrement complets, à des tarifs très abordables. Ils vous permettent de gérer aussi bien la facturation, que la comptabilité, les déclarations obligatoires, votre base de clients, etc.
Ensuite, selon votre activité, un logiciel de gestion de tâches et projet n’est peut-être pas indispensable au tout début de votre activité, mais il vous permettra rapidement de suivre tous vos projets et vos tâches de manière claire et concise pour ne rien oublier. Des logiciels comme Trello, Notion ou Monday sont tout à fait adaptés.
Choisir sa banque et ses assurances
L’une des obligations des micro-entrepreneur est de posséder un compte dédié à l’activité professionnelle de la micro-entreprise (si vous dépassez certains seuils). Il vous faut donc partir en quête d’une banque qui vous convient, c’est-à-dire généralement qui n’applique de frais de gestion important et qui vous permet de payer vos charges sans problème. Vous pouvez vous adresser à votre banque actuelle ou opter pour l’un des meilleurs comptes bancaires gratuits pour auto-entrepreneur.
De même, si vous encaissez vos clients par CB ou souhaitez proposer une solution d’encaissement moderne, il existe de nombreux terminaux de paiement parfaitement adaptés à la micro-entreprise.
Obligatoire pour les professions réglementées, mais de toute façon, très fortement recommandée, la RC Pro auto-entrepreneur est incontournable. En effet, vous agissez au nom de votre entreprise. Aussi, en cas de litiges, c’est vous, personnellement, qui serez responsable des éventuels dommages et intérêts à verser. L’assurance Responsabilité Civile Professionnelle vous protège face à ces risques en cas de dommages causés dans le cadre de votre activité par vous, votre matériel ou au sein de vos locaux.
Enfin, n’hésitez pas à souscrire à une mutuelle auto-entrepreneur voire une mutuelle TNS. Celle-ci vous permet d’améliorer votre couverture sociale en augmentant notamment vos remboursements santé ou de prendre en charge vos frais d’hospitalisation.
Trouver ses premiers clients
Dernière étape pour devenir auto-entrepreneur : trouver ses premiers clients. Et pour cela, plusieurs moyens sont à votre disposition selon votre activité. Ainsi, vous pouvez participer par exemple à des événements locaux tels que des salons, des foires ou des soirées dédiés aux entrepreneurs. La prospection directe ou indirecte vous permet de vous faire connaître et d’augmenter votre liste de clients potentiels.
Il est ainsi quasiment obligatoire d’avoir un site internet professionnel et de référencer votre entreprise sur Google My Business. En communiquant régulièrement et en collectant des avis positifs auprès de vos clients, vous devriez disposer d’un formidable levier de prospection.
Des formations dédiées aux auto-entrepreneurs vous permettent d’apprendre les fondamentaux de la gestion d’entreprise, du marketing digital, du e-commerce ou encore à la comptabilité. Vous pouvez même monter en compétences et apprendre à concevoir un site internet vous-même ou à gérer vos réseaux sociaux.
En tant qu’auto-entrepreneur, vous bénéficiez de droits à la formation. N’hésitez pas à vous former tout au long de votre carrière pour rester compétitif !
FAQ
Quelles sont les démarches pour devenir micro-entrepreneur ?
Vous devez désormais immatriculer votre entreprise en ligne sur le site du Guichet électronique des formalités d’entreprise (Guichet unique). Pour cela, vous devez choisir la domiciliation de votre entreprise, votre régime social et fiscal, etc. Vous recevez votre numéro SIREN.
Quelles aides pour devenir auto-entrepreneur ?
Pour créer votre micro-entreprise, vous pouvez bénéficier de certaines aides (ACRE, NACRE, diverses aides régionales ou départementales…). Retrouvez les sur notre article dédié sur « Quelles aides pour un auto-entrepreneur ?«
Quelle est la différence entre auto-entrepreneur et micro-entrepreneur ?
Les deux termes désignent la même chose depuis 2016. On parle désormais plutôt de micro-entrepreneur.