En bref
- Pour ouvrir un bar, vous n’avez pas besoin de diplôme mais vous devez suivre une formation afin d’obtenir un permis d’exploitation et une licence.
- L’exploitation d’un débit de boissons est soumise à une réglementation stricte en matière d’affichage, d’étalage, d’hygiène et de sécurité.
- Il est recommandé de prévoir un budget compris entre 50 000 € à 250 000 € pour se lancer.
Vous souhaitez ouvrir un bar mais ne savez pas exactement comment vous y prendre ? On vous explique toutes les démarches pour lancer votre activité dans les meilleures conditions !
Quelle formation pour ouvrir un bar ?
Vous n’avez pas besoin de diplôme ou de formation particulière pour ouvrir un bar. En tant que gérant de bar, vous êtes cependant soumis à deux obligations :
- obtenir le permis d’exploitation pour vendre de l’alcool. Pour cela, il faut suivre une formation de 20 heures ;
- si vous proposez de la restauration dans votre bar, vous devez suivre une formation aux règles d’hygiène alimentaire.
Libre à vous de vous former davantage. Vous pouvez par exemple suivre une formation en mixologie pour servir des cocktails maison, ou une formation en gestion d’entreprise.
Par ailleurs, si vous souhaitez ouvrir un bureau de tabac, il vous faudra être agréé par la Direction générale du Service d’Exploitation Industrielle des Tabacs et Allumettes.
Les 4 étapes préalables à l’ouverture d’un bar
1. Trouver un concept
Le concept d’un bar constitue son ADN. Il définit l’ambiance générale, le type de clientèle visé et l’offre de boissons et services. Il vous faut donc déterminer :
- la thématique et l’atmosphère de votre bar : bar à cocktails haut de gamme, pub irlandais, bar à bières artisanales, bar à vin, brasserie, etc. ;
- la carte des boissons et animations : une sélection originale (cocktails signatures, bières locales, vins naturels) et pourquoi pas des événements réguliers (concerts, soirées à thème, happy hours).
Définir un concept permet aussi de différencier son bar de la concurrence et de fidéliser sa clientèle.
2. Faire une étude de marché
L’idéal est de réaliser une étude de marché sur le secteur du vin et des spiriteux. Ainsi, vous allez pouvoir :
- identifier les besoins et attentes de votre clientèle cible ;
- étudier la concurrence et son positionnement ;
- déterminer les tendances du secteur ;
- tester le potentiel de votre activité.
Cette étude permet aussi de découvrir la réglementation des bars. Celle-ci impose notamment un quota maximum de débit de boissons dans les communes (1 pour 450 habitants).
3. Faire un business plan
Vous pouvez ensuite vous lancer dans la création de votre business plan. Ce document est indispensable si vous envisagez de faire un emprunt bancaire. Son objectif est de prouver, chiffres à l’appui, que vous êtes capable de développer votre établissement et de générer un chiffre d’affaires suffisant.
Votre business plan doit contenir :
- une synthèse de votre étude de marché ;
- une présentation détaillée de votre concept ;
- un prévisionnel financier incluant chiffre d’affaires, charges et rentabilité ;
- votre stratégie commerciale et marketing ;
- un plan opérationnel sur l’organisation et la gestion quotidienne.
4. Trouver un local
L’emplacement de votre bar doit d’être en accord avec votre concept. De manière générale, il est préférable de choisir un lieu assez exposé, dans une rue passante ou une zone attractive pour bénéficier d’un maximum de visibilité. Attention, les zones stratégiquement exposées sont souvent soumises à un loyer plus élevé.
Un bon compromis est de trouver un local qui peut vous laisser des perspectives d’agrandissement. Vous aurez alors la possibilité d’étendre ou de modifier votre projet.
Quel statut juridique choisir pour ouvrir un bar ?
Entreprise individuelle ou société
Avant d’ouvrir votre bar, vous allez devoir choisir le statut juridique de votre entreprise. C’est une étape importante qui aura des conséquences sur la fiscalité de votre projet, le régime social du dirigeant et votre responsabilité en cas de faillite de votre débit de boissons.
Vous avez deux possibilités :
- créer une société commerciale (SARL ou SAS) pour limiter votre responsabilité financière au montant de vos apports ;
- créer une entreprise individuelle pour profiter de démarches de création simplifiées.
La micro-entreprise n’est pas recommandée. Elle ne permet pas de déduire ses achats professionnels. Elle est aussi soumise à un plafond de chiffre d’affaires (188 700 €/an pour un commerçant).
La SARL est fréquemment choisie pour ouvrir un bar, car elle protège efficacement le patrimoine personnel et permet d’associer plusieurs personnes au projet. L’EURL est idéale pour un entrepreneur seul. Pour les projets plus ambitieux, la SAS offre des avantages, notamment la possibilité de lever des fonds.
Pour vous aider à y voir plus clair, nous vous proposons un tableau comparatif des différents statuts juridiques.
Les formalités de création
Si vous créez une société, comme une SAS ou une SARL, vous devez :
- rédiger les statuts de votre société ;
- constituer et déposer son capital social ;
- publier un avis de création dans un journal d’annonces légales ;
- déposer une demande d’immatriculation au RCS sur le guichet unique.
Si vous optez pour une entreprise individuelle, vous devez simplement déposer un dossier de création sur le guichet unique.
Afin d’éviter des erreurs qui pourraient vous poser problème sur le long terme, nous vous recommandons de faire appel à un expert-comptable ou à un avocat. Créer sa société en ligne est aussi une option efficace et abordable pour être accompagné sans en payer le prix fort.
Contract Factory
Les obligations et démarches administratives pour ouvrir un bar
Le permis d’exploitation
Pour obtenir votre permis d’exploitation, vous devez suivre une formation de 20 heures. Si vous avez déjà obtenu un permis d’exploitation, une formation d’une seule journée suffira. Le prix dépend de la durée de la formation. Elle doit être dispensée par un organisme agréé par le ministère de l’intérieur.
Cette formation porte notamment sur la prévention de l’alcoolisme, la protection des mineurs, la lutte contre le bruit et la législation sur les stupéfiants.
Cette formation est valable 10 ans sur le territoire français et renouvelable en effectuant une nouvelle formation de 6 heures.
La licence débit de boissons
Tout établissement vendant des boissons alcoolisées doit être titulaire d’une licence de débit de boissons.
Il existe 3 types de boissons différentes correspondant à 3 autorisations :
- boissons sans alcool : vente libre, pas de licence ;
- boissons en-dessous de 18° d’alcool (vin, bière, crème de cassis, etc.) : licence III (licence 3) ;
- boissons de plus de 18° d’alcool (alcools distillés tels que liqueur, rhum, whisky, etc.) : licence IV (licence 4).
La licence, contrairement au permis d’exploitation, n’a pas de durée de validité. Elle peut être annulée en cas d’arrêt d’exploitation ou de liquidation judiciaire.
La déclaration d’ouverture du bar
Vous devez déclarer l’ouverture de votre bar à la mairie de la commune où vous souhaitez vous implanter. Pour cela, vous devez remplir en ligne le Cerfa N°11542*05, 15 jours avant le début de l’exploitation de votre établissement.
Vous recevrez un récépissé qui sera la preuve que vous possédez bien une licence.
La diffusion de musique
Pas de bar sans musique. Vous devrez donc verser une redevance à la SACEM, Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, pour respecter les droits d’auteur.
Le respect des normes d’hygiène et de sécurité
Tout établissement proposant de la nourriture doit disposer dans son effectif d’une personne ayant suivi la formation d’hygiène alimentaire. Ainsi, vous devrez suivre cette formation, à moins de recruter un employé ayant été formé.
L’exploitation de la terrasse éventuelle
Afin d’installer une terrasse sur le trottoir ou sur une place publique, vous devez disposer d’une autorisation. Pour cela, vous devez soumettre un dossier à la mairie de la commune où se situe votre bar. Vous devrez sans doute payer cette installation, à des prix très variables. À Paris, le prix fluctue entre 20 et 400 € par m²/an.
L’affichage des prix
Vous devez obligatoirement afficher :
- la liste des boissons et leurs prix à l’intérieur du bar ;
- les prix des boissons les plus courantes à l’extérieur, visibles depuis la terrasse.
Si le service est inclus, vous devez le préciser. Vous n’avez pas le droit d’afficher les prix d’articles indisponibles à la vente.
Enfin, vous devez indiquer que de l’eau potable peut être servie gratuitement.
Souscrire les assurances professionnelles obligatoires
Vous avez l’obligation de souscrire une assurance de responsabilité civile professionnelle (RCP). Cette assurance vous permet de couvrir les dommages causés à un tiers dans le cadre de votre activité. Vous devez aussi assurer votre local professionnel.
Vous pouvez opter pour une assurance multirisque professionnelle. Elle permet de protéger votre local, les équipements de votre bar ou café ainsi que les marchandises qui s’y trouvent. Dans la grande majorité des cas, les assureurs ont tendance à inclure une garantie responsabilité civile professionnelle (RC Pro) dans leurs contrats multirisques.
Ouvrir un compte bancaire pro
Si vous décidez de créer une société, vous devez impérativement ouvrir un compte bancaire dans une banque pro, pour bien séparer vos activités professionnelles et personnelles. Vous pourrez bien souvent le connecter à la caisse enregistreuse, afin d’avoir un outil complet d’encaissement et une vision en temps réel de votre trésorerie.
Quel budget prévoir pour ouvrir un bar ?
Le budget pour ouvrir un bar varie selon plusieurs facteurs :
- coût du local : entre 1 000 € et 10 000 € par mois, selon l’emplacement ;
- travaux d’aménagement : entre 5 000 € et 50 000 €, selon la taille et l’état du local ;
- matériel et mobilier : environ 10 000 € à 30 000 € (caisse enregistreuse, équipements de cuisine, chaises, tables, etc.) ;
- stock initial : entre 3 000 € et 8 000 € pour les boissons et autres produits ;
- permis d’exploitation et formations : environ 500 € à 2 000 € ;
- frais divers : assurance, communication, marketing, entre 2 000 € et 5 000 €.
Pour obtenir ces fonds, vous pouvez utiliser votre épargne personnelle, faire un emprunt bancaire ou solliciter un prêt d’honneur. Il existe aussi des subventions locales, régionales ou nationales pour les entrepreneurs, comme des aides à la création d’entreprise (ACRE), des exonérations fiscales ou des financements spécifiques pour les projets dans des zones prioritaires (zones de revitalisation rurale, quartiers prioritaires de la politique de la ville, etc.).
FAQ
Peut-on ouvrir un bar sans diplôme ?
Tout à fait ! Il vous suffit de suivre une formation pour obtenir votre permis d’exploitation. Si vous proposez de la restauration, vous devez vous former aux règles d’hygiène et de sécurité alimentaire.
Comment ouvrir un bar sans apport ?
Vous pouvez opter pour la location-gérance, qui consiste à verser un loyer pour l’exploitation d’un fonds de commerce dont vous n’êtes pas le propriétaire.
Est-ce rentable d’ouvrir un bar ?
Ouvrir un bar peut être rentable, mais vous devez mettre en place une bonne stratégie commerciale, fidéliser votre clientèle et gérer efficacement vos coûts. Les marges peuvent être serrées au départ, surtout si votre projet nécessite des investissements importants.