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Activité

Devenir travailleur indépendant en 2024 | étapes et conseils

En bref

  • Un travailleur indépendant n’est soumis à aucun contrat de travail. Il profite donc d’une grande liberté pour organiser et développer son activité.
  • Pour devenir indépendant, vous devrez choisir un statut juridique : entreprise individuelle ou société. Le portage salarial peut être une alternative intéressante.
  • Les conditions d’exercice peuvent dépendre de votre statut actuel et de la réglementation propre à votre activité.

Devenir travailleur indépendant attire un nombre croissant de Français chaque année. Synonyme de liberté, ce mode de travail est compatible avec de très nombreuses professions. Vous aussi, vous souhaitez tenter l’aventure de l’indépendance ? Dans cet article, on vous explique tout ce qu’il faut savoir : conditions, choix du statut juridique, formalités de création et conseils pour se lancer.

Qu’est-ce qu’un travailleur indépendant ?

Le travailleur indépendant est un professionnel qui exerce une activité lucrative à son compte. Ceci implique plusieurs choses :

  • il n’existe pas de lien de subordination entre lui et ses clients et aucun contrat de travail ne les lie ;
  • le travailleur indépendant gère librement son organisation et son emploi du temps ;
  • il fixe lui-même les tarifs de ses prestations. Sa rémunération peut donc être fluctuante d’un mois à l’autre.

En tant que travailleur indépendant, vous pouvez exercer une activité commerciale, artisanale, libérale ou encore agricole.

Freelance et travailleur indépendant signifient la même chose.

Le terme freelance s’applique toutefois davantage aux prestations de services (graphiste, développeur web, consultant, etc.).

Pourquoi devenir indépendant ?

Les avantages

Chacun devient indépendant pour des raisons qui lui sont propres. C’est parfois un choix de carrière (professions libérales notamment), parfois une reconversion professionnelle après un passage plus ou moins long dans le salariat.

Les avantages à devenir travailleur indépendant sont en effet nombreux :

  • être son propre patron : vous ne dépendez pas d’un supérieur hiérarchique et pouvez prendre vous-même les décisions stratégiques pour votre activité. Vous choisissez vos clients, vos missions et les orientations de votre business ;
  • gérer librement son temps : vous profitez d’une grande flexibilité pour organiser vos semaines. Vous pouvez choisir de travailler en décalé, aux horaires que vous souhaitez et peut-être même d’où vous voulez ;
  • pouvoir diversifier ses missions : l’activité d’indépendant vous permet de varier vos clients et vos missions. Vous pouvez décider de vous former de votre propre chef pour explorer de nouvelles opportunités.

Les inconvénients

Évidemment, tout cela n’est pas sans contrepartie. Les travailleurs indépendants doivent également faire avec les contraintes suivantes :

  • l’incertitude financière : puisqu’il n’est protégé par aucun contrat de travail, le travailleur indépendant peut difficilement se projeter financièrement sur le long terme. Ses revenus sont bien souvent irréguliers ;
  • le surmenage : parallèlement à ses missions, il doit gérer l’administratif, prospecter régulièrement, faire de la veille, etc. Mises bout à bout, ces tâches peuvent devenir rapidement chronophages :
  • la perte des avantages sociaux : quitter le salariat, c’est aussi tirer un trait sur les avantages du CDI (cotisations chômage, mutuelle d’entreprise, tickets restaurant, etc.). S’il le souhaite, le travailleur indépendant peut les financer lui-même, mais cela représente un coût important.

Qui peut devenir travailleur indépendant ?

Les conditions pour tous

Pour devenir indépendant, vous devez obligatoirement remplir les conditions suivantes :

  • être majeur ou mineur émancipé ;
  • avoir une adresse de domiciliation en France ;
  • être de nationalité française ou ressortissant européen (ressortissant étranger hors Union européenne sous conditions) ;
  • ne pas être sous tutelle, ni curatelle ;
  • ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation vous interdisant de diriger une société ou d’exercer une activité commerciale.

L’exercice de certaines activités est également soumis à l’obtention de diplômes (cas des activités réglementées) ou d’agrément (services à la personne par exemple).

Le cumul de situations

Vous êtes salarié, retraité, étudiant ou chômeur ? Vous aimeriez avoir une activité indépendante pour compléter vos revenus ? C’est possible mais les conditions et les conséquences dépendront de votre situation :

  • un salarié peut en théorie exercer une activité d’indépendant : vérifiez tout de même les clauses de votre contrat, notamment celles concernant l’obligation de non-concurrence et d’information à votre employeur ;
  • un retraité, lui, devra se renseigner sur les conséquences pour sa pension de retraite. Selon les cas, il ne pourra pas cumuler intégralement pension et revenus d’indépendant ;
  • un étudiant doit être conscient que ses revenus seront ensuite à déclarer aux impôts et c’est une donnée importante surtout s’il est rattaché au foyer fiscal de ses parents. De plus, s’il est boursier, ces revenus seront pris en compte pour les bourses versées en N+2 ;
  • il existe de nombreux dispositifs pour inciter les demandeurs d’emploi à créer leur activité de freelance. Toutefois, les revenus perçus peuvent aussi avoir un impact sur le montant de leurs allocations chômage.

Par ailleurs, le cas des fonctionnaires, et notamment des militaires, est particulier. Ces derniers sont en effet soumis à un cadre très strict limitant les possibilités de devenir travailleur indépendant.

Quel statut juridique choisir ?

Il existe plusieurs statuts juridiques pour se lancer à son compte. Pour faire votre choix, vous pouvez notamment tenir compte de votre budget, de l’évolution envisagée pour votre entreprise et de vos souhaits concernant votre statut fiscal et social.

L’entreprise individuelle (EI)

Si vous voulez de la simplicité, vous pouvez vous tourner vers l’entreprise individuelle. Cette forme juridique entraîne moins d’obligations qu’une société. Les formalités de création sont également plus simples.

Vous aurez le choix entre le l’EI au régime réel et l’EI au régime de la micro-entreprise.

EI au régime réelEI au régime de la micro-entreprise
Démarches de créationSimplesSimples
Cotisations socialesEnviron 45 % du revenu d’activitéEntre 12,3 % et 23,2 % du CA
Régime socialTNSTNS
TVARedevable par défautFranchise par défaut
ComptabilitéComplèteAllégée
Plafonds de CA
Régime d’impositionIR, avec option possible pour l’ISIR
Déduction des frais professionnels
Comparatif de l’EI au régime réel ou au régime micro

En auto-entreprise, vous ne pourrez pas dépasser un certain plafond de chiffre d’affaires annuel : 188 700 € pour les commerçants et 77 700 € pour les prestations de services et les libéraux.

La société unipersonnelle

Si vous souhaitez plus de sécurité et renvoyer une image plus solide, vous pouvez opter pour la création d’une société. La société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) et l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) vous permettent de vous lancer seul.

Ouvrir une société nécessite de créer une personne morale. Les démarches seront donc plus lourdes et plus coûteuses.

Vos obligations fiscales et comptables seront également plus importantes.

La rédaction des statuts est une étape importante et va déterminer le fonctionnement de votre société. Il peut être intéressant de vous faire accompagner par un professionnel du droit (avocat, expert-comptable), une Legaltech ou un expert-comptable en ligne.

Voici les principales différences à connaître entre SASU et EURL.

EURLSASU
Formalités de créationComplexesComplexes
Capital social minimum1 €1 €
Organe de directionGérantPrésident
Rédaction des statutsEncadréeLibre
Régime fiscalIR (option IS)IS (option IR)
Régime socialTNSAssimilé-salarié
Taux de cotisationsMoyenÉlevé si rémunération
Conjoint collaborateur
Comparatif EURL et SARL

Créer une SASU ou une EURL vous permet de vous associer facilement. Ainsi, vous pourrez passer en SAS ou SARL.

Le portage salarial

Le portage salarial est une option moins répandue. Elle comporte pourtant des avantages certains. Elle permet notamment au travailleur indépendant d’avoir le statut de salarié. Il reste néanmoins libre de gérer librement son organisation et sa clientèle, mais il profite d’une couverture sociale solide.

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Il peut également déléguer sa comptabilité à la société de portage.

La contrepartie : il doit lui verser une commission sur ses revenus (jusqu’à 15 %) et ses cotisations sont relativement élevées (environ 40 %).

Comment devenir travailleur indépendant ?

Les démarches administratives ne seront pas les mêmes selon la forme juridique choisie.

Les étapes pour créer une entreprise individuelle

Pour créer votre entreprise individuelle, vous devez accomplir vos démarches sur le site du guichet unique. Vous remplissez un formulaire en ligne et devez renseigner plusieurs informations concernant notamment votre identité, votre activité ou encore votre choix concernant votre imposition. C’est également ici que vous indiquez si vous souhaitez être au régime réel ou au régime de la micro-entreprise.

Vous devez joindre à votre demande différents documents, parmi lesquels :

  • un justificatif d’identité ;
  • une déclaration sur l’honneur de non-condamnation et de filiation ;
  • un justificatif de domicile ;

Si votre dossier est validé, vous recevez ensuite votre numéro Siret, votre extrait d’immatriculation au RNE (et au RCS si votre activité est commerciale), ainsi qu’un memento fiscal. Comptez entre 1 à 4 semaines.

Les étapes pour créer une société

La création d’une société entraîne davantage de démarches. Vous devez en effet :

  • rédiger les statuts de votre société ;
  • déposer son capital social ;
  • ouvrir un compte bancaire professionnel ;
  • publier un avis de création dans un journal d’annonces légales (JAL).

Une fois cela fait, vous pouvez déposer votre dossier de création sur le guichet unique. Une fois votre Kbis reçu, vous pouvez débloquer les fonds de votre société et débuter votre activité.

Les aides ouvertes aux indépendants

Vous disposez de peu de fonds pour vous lancer et développer votre activité ? Vous avez peut-être le droit à des aides à la création :

  • L’ACRE, également appelée exonération de début d’activité : elle vous permet de profiter d’une réduction de 50 % sur vos cotisations sociales pendant 12 mois maximum. Cette aide est réservée aux créateurs d’entreprise et est attribuée sous conditions ;
  • Si vous êtes demandeur d’emploi indemnisé : vous pouvez cumuler (sous conditions) intégralement ou partiellement vos revenus de travailleur indépendant et vos allocations chômage (ARE). Vous pouvez également demander l’ARCE. Cette aide vous permet de toucher 60 % de vos droits restants à l’ARE sous forme de capital. Attention, ARE et ARCE ne sont pas cumulables.
  • La CAF délivre des aides aux personnes ayant des revenus modestes : sous conditions, vous pouvez percevoir le RSA et la prime d’activité en complément de vos revenus professionnels ;
  • Si votre banque vous refuse un crédit, vous pouvez solliciter un prêt à taux 0 ou un micro-crédit auprès de l’Adie, d’Initiative France ou encore du Réseau Entreprendre.

Enfin, il existe d’autres aides plus spécifiques, comme celles destinées aux femmes, aux jeunes ou encore aux personnes handicapées.

4 conseils pour se lancer

1. Renseignez-vous sur vos obligations

Un fois votre activité créée, vous devrez faire face à diverses obligations déclaratives et comptables. Mieux vaut vous renseigner en amont pour être prêt et vous organiser au quotidien.

Selon votre forme juridique, votre comptabilité sera plus ou moins complète : de la tenue d’un simple livre de recettes en auto-entreprise jusqu’au dépôt des comptes annuels en société.

De plus, vos obligations peuvent être différentes concernant le calcul et le paiement de vos cotisations sociales. Il en est de même pour la déclaration de vos revenus (et de votre éventuelle rémunération) aux impôts.

2. Assurez votre activité

Vous n’êtes peut-être soumis à aucune obligation d’assurance. Pourtant, cela reste vivement recommandé pour vous couvrir en cas de pépin :

  • une assurance responsabilité civile professionnelle vous couvre en cas de dommages (matériels, immatériels ou corporels) causés à un tiers. Elle peut être obligatoire selon votre profession ;
  • une protection juridique peut vous couvrir en cas de litige avec un client ou un fournisseur ;
  • une assurance véhicule professionnel sera exigée si vous transportez des personnes ou des marchandises dans votre véhicule.

Pensez également à vous. Vous pouvez notamment souscrire une complémentaire santé (ou mutuelle), une prévoyance ou encore ouvrir un plan épargne retraite (PER).

3. Soyez visible

À votre compte, vous n’aurez pas d’autre choix que de vous faire connaître. Pour cela, vous devrez communiquer sur votre activité. Vous pouvez avoir un site web professionnel, renforcer votre présence sur les réseaux sociaux ou bien travailler votre communication locale.

Dans tous les cas, il est inutile (voire contreproductif) de vous éparpiller. À vous de déterminer où est votre cible et les leviers pour la convaincre de votre offre.

4. Soyez stratégique

Ce qui fonctionne aujourd’hui ne sera pas forcément efficace demain. Les besoins de votre cible évoluent, le niveau de concurrence aussi et vous pourrez vous-même avoir envie de revoir vos plans.

Pour cette raison, il est conseillé de faire des points réguliers (au moins 2 fois par an) sur votre stratégie. Qui ont été vos clients ? Qu’avez-vous le mieux et le moins bien vendu ? Que pourriez-vous faire pour augmenter votre chiffre d’affaires ? Ne l’oubliez pas, vous êtes votre propre patron. Il vous revient donc d’aiguiller au mieux votre activité pour en assurer la croissance.

FAQ

Comment faire pour devenir travailleur indépendant ?

Vous devrez choisir une forme juridique pour vous lancer à votre compte. Puisque vous vous lancez seul, vous avez le choix entre l’entreprise individuelle au réel ou en micro-entreprise ou la création d’une société (SASU ou EURL).

Quelles sont les conditions pour devenir indépendant ?

Vous devez avoir 18 ans (ou être mineur émancipé), avoir une adresse en France, être de nationalité française ou ressortissant européen et être autorisé à diriger une entreprise.

Comment se déclarer comme travailleur indépendant ?

Vous devez immatriculer votre activité sur le guichet unique. Les démarches de création varient selon votre forme juridique (entreprise individuelle ou société).

Elodie Guyomard
Rédactrice web spécialisée en entrepreneuriat

Élodie est diplômée d’un Master 2 en sociolinguistique et a suivi un cursus à l’IPAG de Rennes. Après plusieurs années en tant que chargée de communication, elle s’est tournée vers la rédaction web en se spécialisant dans les contenus à destination des travailleurs indépendants. Elle est également l’autrice de livres sur la micro-entreprise.

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