En bref
- Le coût de création d’une holding dépend de la forme juridique choisie. Vous devez obligatoirement régler des frais d’immatriculation et d’annonce légale.
- Vous pouvez réduire le coût du montage d’une holding en optimisant votre fiscalité. Vous pouvez aussi réduire vos frais de création en passant par une Legaltech.
- Créer une holding implique de nombreux frais de fonctionnement annuels. Il est conseillé de prévoir un capital social suffisant.
La création d’une holding représente un montage juridique complexe. La holding est une société ayant pour vocation de détenir des parts ou actions dans d’autres sociétés dont elle garde le contrôle. Le coût d’un tel projet varie selon le type de société. Il vous faudra ainsi compter une fourchette totale entre 200 € et 3 000 € pour créer une holding (formalités et accompagnement, frais de greffe, annonces légales, etc.). Dans la plupart des cas, le coût de création d’une holding s’établira entre 500 et 1 000 € et dépend notamment de la forme juridique.
Tableau récapitulatif du coût total de création d’une holding
Voici un tableau récapitulatif pour les formes juridiques type sociétés de capitaux, SNC et sociétés civiles :
Acte | Coût |
---|---|
Apport au capital | à partir de 1 € (37 000 € pour les SA) |
Dépôt de capital | 0 à 100 € |
Frais d’annonce légale | 123 € à 462 € selon le statut |
Demande d’immatriculation | 46,59 € (RCS) |
Registre bénéficiaire effectif | 20,34 € |
Honoraires d’accompagnement (dont rédaction des statuts) | de 0 € (seul) à 3 000 € (avocat, selon le projet et le niveau d’accompagnement) |
Commissaire aux apports | variable |
Coût de création d’une holding : quels sont les frais incompressibles ?
Vous devez tenir compte des frais d’immatriculation, du capital social, de la publication légale et des coûts liés à la rédaction des statuts, étape indispensable à votre activité. Les statuts définissent le fonctionnement de la société. Le coût varie en fonction du degré de risque et de ce que vous êtes prêts à accepter.
Les frais d’immatriculation
Après la rédaction et la signature des statuts, vous devez procéder à l’immatriculation de la holding. Étape obligatoire notamment pour les sociétés suivantes : SARL, EURL, SASU, SAS, SA. L’objectif étant de faire exister juridiquement votre société.
Trois étapes sont à respecter :
- le dépôt du capital social ;
- procéder à la publication d’une annonce dans un journal d’annonces légales officiel du lieu de situation de votre holding ;
- la constitution du dossier d’immatriculation à transmettre au Guichet électronique des formalités d’entreprises (Guichet unique) de votre siège social.
Le coût total dépend du type de société. S’agissant d’une société à part entière telle qu’une EURL, SARL, SNC, Sociétés civiles, SA, SASU, SAS, l’immatriculation au RCS coûte 46,59 € en 2025, dépôt d’actes y compris.
Si vous exercez une activité artisanale, comptez 15 € de frais supplémentaires. Pour une immatriculation au registre spécial des agents commerciaux (RSAC), vous devez ajouter 23,86 €.
Le prix de la publication de l’annonce légale
La parution d’une annonce légale de constitution au sein d’un journal d’annonces est obligatoire en cas de création de holding. Le prix est désormais fixé forfaitairement selon la forme juridique et le département de création (réforme de la loi PACTE du 22 mai 2019).
En 2025, ils sont compris entre 123 € et 462 €. Les départements de l’annexe VII sont La Réunion et Mayotte.
Forme juridique | Forfait HT annexes I à VI | Forfait HT annexe VII |
---|---|---|
SA | 395 € | 462 € |
SAS | 197 € | 231 € |
SASU | 141 € | 165 € |
SNC | 218 € | 257 € |
SARL | 147 € | 171 € |
EURL | 123 € | 146 € |
Sociétés Civiles | 220 € | 260 € |
SCI | 189 € | 221 € |
Le capital social
Le capital social d’une holding varie aussi selon la forme juridique choisie. Il s’agit de la somme d’argent (ou du bien pour un apport en nature) que vous apportez au capital social de la holding en tant qu’associé. Si vos moyens sont limités, vous pouvez choisir une structure juridique pour laquelle la loi n’impose aucun capital social minimum (SAS/SARL, SASU/SAS, SCI).
Vous devez procéder au dépôt du capital social de votre société auprès d’une banque. Ce service est gratuit (mais plus long) auprès des banques traditionnelles (une fois que le compte est ouvert), à la différence des comptes professionnels en ligne. Les prix varient entre 69 € et 100 € hors taxes (HT).
L’avantage du dépôt de capital en ligne est de pouvoir réaliser les démarches facilement et rapidement. Vous pouvez par ailleurs recourir aux services payants d’un notaire qui peut facturer soit au forfait, soit en fonction du temps passé sur votre dossier. Ce dernier peut en plus vous apporter des conseils en rapport avec vos statuts, le projet à mettre en place. Le passage chez un notaire est obligatoire en cas d’apport en nature d’un bien immobilier à une société.
Comment réduire le coût de création d’une holding ?
Voici 3 possibilités pour créer une société holding sans vous ruiner, notamment concernant la question de vos apports.
1. Céder des participations à une société holding constituée
Vous devez préalablement créer une société holding dans laquelle vous céderez vos titres de participations détenus en tant qu’associé ou actionnaire d’une société existante à la société mère.
Ce procédé entraîne des droits d’enregistrement variables en fonction de la nature des titres pour la cession des titres à la holding. Cependant, les associés cédants pourront quant à eux avoir à s’acquitter d’une imposition sur la plus-value.
Une contrainte supplémentaire réside dans le fait que cette possibilité vous est offerte à condition d’obtenir l’aval de l’ensemble de vos associés si la société dont les titres sont cédés prévoit une clause d’agrément.
2. Faire des apports de titres des sociétés opérationnelles à la holding
À la différence de la première solution, celle-ci consiste à utiliser les titres de participations des sociétés du groupe. L’imposition des plus-values ne se fera qu’après avoir effectué le montage juridique. Cela signifie que la holding ne fera pas l’objet d’imposition tant qu’elle n’aura pas cédé les titres, c’est-à-dire n’aura pas revendu les parts de la société.
Prenons un exemple : vous créez une société 1 avec un capital social de 20 000 €. L’activité fonctionnant bien, vous décidez de créer une société holding. Vous apportez à la société mère les titres de la société 1. À cet effet, un commissaire aux apports interviendra pour évaluer la société 1, en déterminer la valeur. Dans notre cas, si la société est valorisée à 200 000 €, vous allez donc faire une plus-value d’un montant de 180 000 €. Cette somme sera mise en report d’imposition en attendant la revente des titres. Lorsque la société mère se décidera à revendre la société 1 pour 600 000€ par exemple, elle réalisera une plus-value de 420 000€. C’est à ce moment-là (revente société 1 par la holding) que vous allez vous acquitter de l’impôt sur votre plus-value de 180 000 €.
Vous pouvez bénéficier d’une quasi-exonération des plus-values de cession des titres d’une filiale en bénéficiant du régime mère-fille de l’ordre de 88 % (conformément au Code général des impôts).
3. Procéder à la filialisation de l’activité opérationnelle
La filiale est mise en avant dans ce contexte. Vous créez une société à laquelle vous apportez l’ensemble de vos actifs plutôt que de céder les titres à votre holding. De ce fait, le transfert des actifs engendrera la création d’une société nouvelle constituée pour la circonstance.
En cas de filialisation par le bas (transfert à une autre société créée uniquement pour les besoins de l’opération), des branches d’activités d’une société préexistante, un apport partiel d’actifs est possible. En cas de filialisation par le haut, c’est-à-dire de transfert des titres des associés à la holding à une société créée pour l’opération, celle-ci deviendra la filiale de la précédente société.
Ici, vous pourrez échapper à certains impôts : l’impôt sur les sociétés, la TVA, à condition de privilégier le régime de faveur des fusions, permettant de neutraliser les conséquences fiscales, mais aussi comptables de la fusion.
Autre astuce pour faire des économies : vous pouvez réduire vos frais de création en faisant appel à un site de création d’entreprise en ligne (legaltech).
Contract Factory
Ces prestataires juridiques en ligne ont des tarifs moins élevés que les notaires ou les avocats. Ils ont aussi pour avantage de vous permettre d’effectuer l’ensemble de vos formalités à distance et dans des délais réduits.
Les coûts de fonctionnement annuels d’une holding
Vous devez a minima anticiper :
- le coût de votre expert-comptable ;
- les charges sociales, si vous avez des salariés dans la société ;
- les coûts d’administration ;
- les frais bancaires.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est conseillé d’avoir un capital social minimum suffisant à la création de la holding. L’un des inconvénients de la holding est d’ailleurs d’engendrer des frais de gestion supplémentaires.
Vous devez également vous acquitter des impôts : l’impôt sur les sociétés (IS), les différentes taxes, ainsi que les frais annuels en lien avec la comptabilité de votre entreprise. Chaque année, la holding devra régler la contribution financière des entreprises (CFE). Son prix varie selon les communes ou départements.
D’autres frais peuvent enfin s’appliquer, entre autres ceux liés à l’organisation d’une assemblée générale.
FAQ
La création d’une holding est-elle nécessairement coûteuse ?
Le montage juridique peut s’avérer complexe. De plus, il existe de nombreux frais annuels de fonctionnement d’une holding. Toutefois, réduire le coût du montage d’une holding est tout à fait possible en respectant quelques règles.
Existe-t-il un budget minimum pour la création d’une holding ?
Le budget varie selon la forme juridique choisie. La holding est avant tout une société à part entière dont l’objet social se caractérise par la détention de titres de participation dans d’autres sociétés qu’elle contrôle.
Quels sont les frais de formalités pour créer une holding ?
Les frais de formalités seront de l’ordre de 150 € à 500 € comprenant principalement les frais d’immatriculation et d’annonce légale.