En bref
- Pour ouvrir une pizzeria, vous devez préalablement vous renseigner sur la réglementation encadrant cette activité.
- L’ouverture d’une pizzeria nécessite de choisir un statut juridique (entreprise individuelle ou société commerciale).
- Ouvrir une pizzeria implique bien souvent la recherche de financements. Il est donc important de faire un prévisionnel financier.
Margherita, Marinara, Regina… Les pizzas sont le plat de la convivialité par excellence. Tout droit venues d’Italie, elles mettent souvent tout le monde d’accord ! Amateur de pizzas, vous désirez vous lancer et ouvrir votre propre pizzeria ? Format restaurant ou camionnette, on fait le tour des points les plus importants à prendre en compte !
Faut-il un diplôme pour ouvrir une pizzeria ?
Il n’est pas obligatoire d’avoir suivi une formation de pizzaïolo ou de cuisinier avant d’ouvrir votre propre pizzeria. Cependant, avoir une première expérience professionnelle dans ce domaine est un plus (ou a minima une formation dans la restauration).
Les seules formations obligatoires concernent la manipulation de denrées alimentaires et le respect des règles d’hygiène. Vous pouvez les passer alors même que votre activité est déjà créée.
Nous ne pouvons que vous conseiller de suivre des formations complémentaires afin de vous accompagner dans l’ouverture et la gestion quotidienne de votre pizzeria. Facultatives, elles vous permettent cependant de vous aider en comptabilité, en management d’entreprise, administration financière ou encore gestion des ressources humaines.
Quelles formalités juridiques pour ouvrir une pizzeria ?
Choisir votre statut juridique
Ouvrir une pizzeria implique de choisir un statut juridique pour votre activité.
Si vous lancez votre activité en solo, vous pouvez ouvrir une entreprise individuelle, au régime réel ou au régime de la micro-entreprise. Vous pouvez également choisir de créer une société commerciale, comme une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) ou une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU).
Si vous souhaitez vous associer, vous devez forcément créer une société : une Société à Responsabilité Limitée (SARL) ou une Société par Actions Simplifiée (SAS) par exemple.
Chacune de ces formes juridiques comporte des avantages et des inconvénients. Pour faire le choix le plus adapté à votre projet, nous vous recommandons de vous poser les questions suivantes :
- le temps que vous êtes prêt à accorder à la gestion de votre entreprise : l’EI sous le régime de la micro-entreprise est plus simple à gérer qu’une SASU ou une EURL ;
- vos perspectives d’évolution : le chiffre d’affaires annuel d’un micro-entrepreneur est limité (177 700 € pour un commerçant) alors que ce n’est pas le cas d’une EI au réel ou d’une société commerciale ;
- votre futur statut social de dirigeant : l’entrepreneur individuel et le gérant d’EURL relèvent du régime des TNS (travailleurs non salariés). Le président de SASU, lui, est assimilé salarié. Il bénéficie donc d’une meilleure couverture sociale mais ses cotisations sont plus élevées ;
- votre souhait de vous associer : ce n’est pas possible en EI, en revanche en société, il vous suffit de transformer votre SASU en SA ou votre EURL en SARL.
Choisir le statut juridique de votre futur entreprise est une étape importante. Pour ne pas vous tromper et prendre la bonne décision, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel du droit ou une legaltech.
Contract Factory
Immatriculer votre activité
Une fois votre choix fait, vous pourrez créer officiellement votre activité. Pour cela, vous devez la déclarer sur le guichet unique de l’INPI, qui transmettra votre dossier à la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI).
Vous recevrez votre Siret sous 2 à 4 semaines, ainsi qu’un extrait d’immatriculation au RCS et au RNE.
Notez que si vous créez une société, vous devez préalablement :
- rédiger les statuts constitutifs de votre société ;
- déposer son capital social (1 € minimum pour une SASU ou une EURL) ;
- publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales.
Vous recevrez alors différentes attestations. Celles-ci sont obligatoires pour valider votre dossier sur le guichet unique.
Ces étapes peuvent être assez complexes et chronophages. Il est possible de les confier à une plateforme juridique (comme celles citées ci-dessus), à un expert-comptable ou encore à un avocat.
Quelle réglementation pour ouvrir une pizzeria ?
La formation en hygiène alimentaire
Nous vous le disions, puisque vous manipulez des denrées alimentaires, vous devez suivre les formations suivantes :
- la formation aux règles d’hygiène alimentaire : elle coûte entre 200 € et 500 € et est délivrée par un organisme agréé par le Ministère chargé de l’agriculture. Vous l’avez probablement déjà passée si vous êtes titulaire d’un diplôme dans la restauration. Vous êtes également dispensé si vous justifiez d’au moins 3 ans d’activité dans le secteur alimentaire (en tant que gestionnaire ou exploitant) ;
- la formation HACCP : elle est dispensée par un organisme de formation ou via un prestataire qui peut se déplacer au sein de votre pizzeria.
Si vous manipulez des produits d’origine animale, vous avez également l’obligation d’en faire la déclaration à la direction départementale en charge de la protection des populations (DDPP).
La licence pour la vente d’alcool
Si vous vendez de l’alcool dans votre pizzeria, vous devez obligatoirement détenir une licence :
- si ces boissons alcoolisées accompagnent les repas, vous devez être titulaire d’une licence de restaurant (pour tous les alcools) ou d’une petite licence restaurant (pour seulement les vins, cidres et bières) ;
- si vous vendez de l’alcool en dehors des repas, vous devez obtenir une licence III ou IV.
Notez que la licence restaurant et la licence III ou IV vous autorisent à vendre de l’alcool avec des pizzas à emporter. En revanche, si cette vente a lieu après 22 h, vous devez aussi obtenir un permis d’exploitation.
Le respect des normes de sécurité et d’accessibilité
Votre pizzeria est considérée comme un établissement recevant du public (ERP). À ce titre, vous êtes tenu de respecter les obligations suivantes :
- les règles de sécurité (évacuation, garantie des appareils de cuisson, présence d’extincteurs, etc.) ;
- les normes d’accessibilité pour les personnes handicapées.
Pour en savoir plus, il est conseillé de s’adresser à la mairie ou à la préfecture de votre département pour connaître précisément vos obligations.
La souscription d’assurances
En tant que professionnel de la restauration, vous avez l’obligation de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle en tant que restaurateur. Celle-ci vous couvre en cas de dommage causé à un tiers dans le cadre de votre activité professionnelle. Elle peut par exemple vous être utile si l’un de vos clients fait une chute dans votre restaurant et se retourne contre vous.
Vous devez également souscrire une assurance local commercial pour votre pizzeria. Vous serez ainsi couvert en cas de sinistre.
Si vous avez des employés, vous devez obligatoirement leur proposer une mutuelle d’entreprise.
Les autres obligations
En tant gérant d’une pizzeria, vous êtes également concerné par les obligations suivantes :
- la demande d’autorisation temporaire du domaine public (AOT) si vous souhaitez installer une terrasse sur l’espace public ;
- une demande d’autorisation à la Sacem si vous souhaitez diffuser de la musique dans votre pizzeria ;
- l’affichage de vos tarifs à l’intérieur et à l’extérieur de votre restaurant (sous conditions) ;
- le respect des horaires d’ouverture, fixés par la mairie et votre préfecture de département.
Si vous choisissez d’ouvrir un camion pizza, également appelé food truck, vous avez d’autres obligations. Vous devez notamment détenir une carte de commerçant ambulant et obtenir des autorisations de stationnement.
Quel budget prévoir pour ouvrir une pizzeria ?
Pour déterminer le budget nécessaire à l’ouverture de votre pizzeria, vous devez chiffrer les frais suivants :
- achat ou location du restaurant, décoration et aménagement ;
- achat des matières premières, du matériel de cuisine et du mobilier ;
- frais de création d’entreprise ;
- frais d’assurance ;
- frais de communication ;
- logiciel de caisse pour pizzeria et outil de facturation ;
- salaire de vos employés (le cas échéant).
Le budget nécessaire varie selon tous ces critères. L’enveloppe globale de départ débute généralement à 80 000 € et peut atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.
Ouvrir une pizzeria : 7 conseils pour réussir
1. Trouvez votre concept
Avant de vous lancer dans votre projet, il est important de définir précisément votre concept :
- La pizzeria sera-t-elle fixe ou ambulante (dans une camionnette) ?
- Proposerez-vous exclusivement des pizzas, ou également d’autres plats (salades, pâtes…) ?
- Choisirez-vous de vous concentrer sur des pizzas traditionnelles ou proposerez-vous des créations personnelles ?
Avec le nombre grandissant de pizzerias ouvertes chaque année, avoir un positionnement net vous permettra de vous différencier et d’attirer de nouveaux clients.
2. Étudiez la concurrence et définissez votre cible
Étudier la concurrence est une étape indispensable pour bien préparer l’ouverture de votre pizzeria. Regardez ce qui se fait autour de vous, en termes de concurrence directe mais aussi indirecte : nombre de restaurants à proximité, plus particulièrement de pizzerias, menus et offres…
Vous pouvez assortir cette étude de la concurrence par une définition plus précise de votre cible. À qui s’adressera votre restaurant de pizzas ? Aux étudiants ou aux salariés pressés entre midi et deux ? Aux familles ou aux groupes d’amis ? À une cible cherchant un restaurant plus haut de gamme ? Il est important d’avoir tous ces éléments en tête avant de vous lancer.
3. Choisissez entre franchise et indépendance
Il existe aujourd’hui de nombreuses franchises de pizzerias. Si vous souhaitez profiter de bases plus solides pour débuter, cette solution est peut-être faite pour vous. En devenant franchisé, vous profitez des avantages suivants :
- vous bénéficiez de la notoriété de l’enseigne ;
- l’enseigne a l’obligation de vous transmettre son savoir-faire et vous disposez d’une assistance continue par le réseau ;
- vous limitez le risque d’échec, puisque vous appliquez un concept qui a déjà fait ses preuves ;
- vous profitez de meilleures conditions d’achat pour vos approvisionnements en matières premières.
La perspective est tentante, mais sachez qu’en franchise, vous ne pourrez pas apporter votre touche personnelle à votre projet. Vous devez obligatoirement vous conformer au modèle du franchiseur.
Devenir franchisé implique également le paiement de droits d’entrée (entre 5 000 € et 20 000 €) puis d’une redevance périodique.
4. Trouvez des financements
Si vous souhaitez faire un emprunt bancaire, vous devez obligatoirement élaborer un business plan. Dans ce document, vous déterminerez notamment vos charges, recettes à venir et besoins en financement. Votre business plan doit contenir un budget prévisionnel à 3 ans.
Notez également que vous pouvez solliciter d’autres financements d’entreprises, comme un prêt d’honneur ou un micro-crédit. Des aides spécifiques existent aussi pour les créateurs et repreneurs d’entreprise.
Pour en savoir plus, il est recommandé de se rapprocher de la CCI et des réseaux d’accompagnement aux entrepreneurs. Ces acteurs économiques peuvent vous fournir des conseils précieux pour débuter votre activité.
5. Choisissez un emplacement stratégique
Deux possibilités s’offrent désormais à vous : installer votre pizzeria sous forme de restaurant (éventuellement avec une offre à emporter), ou dans une camionnette. Peu importe votre décision, l’emplacement choisi doit être stratégique.
Voici quelques conseils pour bien choisir :
- votre pizzeria doit être accessible et dans un lieu de passage ;
- veillez à ce que vos clients puissent se garer facilement ;
- visez les locaux à proximité de collèges, lycées, établissements d’enseignement supérieur, bureaux, rues commerçantes, gares, etc. ;
- regardez également la concurrence à proximité de votre emplacement.
6. Communiquez sur le lancement de votre pizzeria
Si vous choisissez d’ouvrir une pizzeria en indépendant, les besoins en termes de communication seront plus importants que l’ouverture d’une pizzeria franchisée.
Pour communiquer sur l’ouverture de votre pizzeria, parlez-en autour de vous ! Amis, voisins, petits commerces à proximité, etc. : ne négligez pas la force de votre réseau personnel. La communication sur les réseaux sociaux (LinkedIn, groupes Facebook de la ville…) ainsi que la distribution de flyers à proximité de votre nouvel emplacement sont également les bienvenus !
Enfin, pensez à créer un site internet pour assurer une présence sur le web.
7. Fidélisez votre clientèle
Une clientèle fidélisée fait partie des clés du succès d’un restaurant, surtout dans les villes où le bouche-à-oreille est très puissant.
Pour fidéliser votre clientèle, il est important que vos clients apprécient de venir dans votre restaurant. Une équipe de serveurs agréables et dynamiques est un atout important pour plaire à vos clients. Évidemment, la qualité, la fraîcheur, et le goût des plats que vous proposez vous aideront grandement à inciter vos clients à revenir déguster vos pizzas.
Vous pouvez également songer à un programme de fidélité ou des réductions, pour les étudiants, sur les livraisons ou encore le click and collect si c’est un service que vous souhaitez inclure dans votre projet.
FAQ
Quel budget pour ouvrir une pizzeria ?
Votre budget de lancement dépendra notamment du statut d’indépendant ou de franchisé. En moyenne, vous devez prévoir 80 000 € minimum.
Quelles formations pour un pizzaïolo ?
Vous pouvez ouvrir une pizzeria sans diplôme. Néanmoins, une formation dans la restauration est un plus. Notez toutefois que vous avez l’obligation de suivre des formations en hygiène alimentaire.
Comment trouver des moyens de financement pour ouvrir une pizzeria ?
Vous pouvez ouvrir une pizzeria sans diplôme. Néanmoins, une formation dans la restauration est un plus. Notez toutefois que vous avez l’obligation de suivre des formations en hygiène alimentaire.