Guide : comment ouvrir une entreprise de nettoyage ?

Ouvrir une entreprise de nettoyage requiert une parfaite connaissance de la réglementation. Celle-ci peut en effet varier selon les clients que vous ciblez (particuliers, entreprises ou établissements de santé). Vous devez également choisir le statut juridique le plus adapté à votre budget et vos objectifs économiques. Voici tout ce qu’il faut savoir pour créer son activité de nettoyage en 2025.

Qu’est-ce qu’une entreprise de nettoyage ?

Une entreprise de nettoyage propose plusieurs types de prestations :

• nettoyage des bureaux et entretien des espaces de travail (sols, mobilier, vitres, sanitaires) ;
• entretien des locaux industriels (usines, entrepôts et zones de production) ;
• ménage dans les parties communes des copropriétés (escaliers, couloirs, ascenseurs) ;
• désinfection et hygiène dans les hôpitaux, écoles ou cuisines professionnelles ;
• nettoyage de vitres, dans des lieux difficiles d’accès ;
• nettoyage après un sinistre (dégât des eaux, incendie, etc.).

Si vous décidez d’ouvrir une entreprise de nettoyage, vous pouvez donc vous adresser à plusieurs cibles (particuliers, entreprises, collectivités publiques, etc.) ou bien faire le choix de vous spécialiser.

Si vous envisagez d’intervenir uniquement au domicile de particuliers, vous pouvez vous déclarer en tant que prestataire de services à la personne (SAP).

Quelle réglementation suivre pour ouvrir une entreprise de nettoyage ?

Ouvrir son entreprise de nettoyage ne nécessite pas de diplôme. En revanche, une formation dans le secteur de l’hygiène et de la propreté peut être un atout. Le secteur du nettoyage est en effet régi par diverses réglementations qui viennent garantir la qualité des services fournis, ainsi que la sécurité des intervenants et des clients.

Ainsi, vous devez être particulièrement vigilant si vous travaillez dans les domaines suivants :

• les établissements de santé (hôpitaux, EHPAD, etc.) : désinfection des mains, port d’une tenue spécifique, évaluation des risques par zone, etc ;
• les industries agroalimentaires : utilisation de produits de nettoyage compatibles avec les denrées alimentaires ;
• les salles blanches dans les industries de haute technologie : nettoyage de précision conformément aux obligations en vigueur dans ce secteur.

Notez également que plusieurs normes et certifications existent dans ce secteur. Les obtenir peut vous aider à vous démarquer de la concurrence :

• la qualification Qualipropre ;
• la certification MASE ;
• l’Écolabel européen et NF Environnement ;
• les normes ISO 14001 (performance environnementale ) et ISO 22000 (sécurité alimentaire).

Quel statut juridique pour ouvrir une entreprise de nettoyage ?

Ouvrir une entreprise individuelle

Si vous souhaitez devenir agent d’entretien et donc ouvrir une entreprise de nettoyage en solo, vous pouvez opter pour l’entreprise individuelle. Ce statut juridique ne nécessite pas la création d’une personne morale. Les formalités de création d’une entreprise individielle sont donc relativement simples et rapides.

Notez qu’en entreprise individuelle, vous avez le choix entre 2 régimes d’imposition :

• le régime réel : vous déduisez vos frais professionnels de votre revenu imposable et êtes redevable de la TVA. Vous tenez une vraie comptabilité d’entreprise ;
• le régime de la micro-entreprise (auto-entreprise) : vous profitez de la franchise de TVA et d’un abattement forfaitaire au titre de vos frais professionnels.

Les tarifs d’un service de nettoyage varient selon différents facteurs (nature de la prestation, fréquence, volume de nettoyage, etc.). Ils peuvent être exprimés à l’heure ou au mètre carré. En moyenne, on estime qu’une entreprise de nettoyage facture entre 20 € et 40 € de l’heure.

Ouvrir une société

Si vous souhaitez profiter d’un cadre juridique plus sécurisé ou que vous envisagez de vous associer, vous devez plutôt créer une SASU ou une EURL.

Dans les 2 cas, vous êtes libre de déterminer le montant de votre capital. Votre responsabilité, quant à elle, est limitée au montant de vos apports (sauf faute de gestion). Les formalités de création d’une SASU et d’une EURL sont similaires.

Ces deux formes juridiques comprennent toutefois des différences notables :

• le fonctionnement d’une EURL est strictement encadré, tandis que la SASU dispose d’une grande liberté statutaire ;
• l’imposition sur les bénéfices et la taxation des dividendes ne répondent pas aux mêmes règles ;
• le gérant d’une EURL relève du régime social des TNS, contrairement au président de SASU qui est assimilé-salarié.

Si vous souhaitez vous associer, vous pouvez transformer votre SASU en SAS, ou votre EURL en SARL.

Si cette partie de la création de votre entreprise vous parait complexe ou floue, nous vous recommandons de vous faire accompagner par un professionnel du juridique ou bien de vous rendre sur une plateforme juridique telle que LegalPlace afin de réaliser simplement vos démarches en ligne, seul ou accompagné.

S’installer en franchise

Dernière option : ouvrir une entreprise de nettoyage en franchise. Cette solution vous permettra de commencer avec des fondations plus solides.

Vous profiterez ainsi des avantages suivants :

• la notoriété et l’image de marque de la franchise ;
• des opérations marketing prises en charge par l’enseigne ;
• des dispositifs de formation pour développer vos compétences en gestion d’entreprise.

En revanche, la création d’une franchise présente aussi quelques inconvénients, notamment sur la liberté concernant la gestion ou les méthodes de travail. De plus, des frais d’entrée et le paiement de redevances vous seront imposés, ce qui réduira votre chiffre d’affaires annuel. Notez enfin qu’un contrat de franchise est signé sur une durée limitée. Rien ne vous garantit que le franchiseur souhaite le reconduire.

Créer son entreprise de nettoyage : les 5 étapes clés

1. Faire une étude de marché

La première étape consiste à faire une étude de marché. Cela vous permettra d’analyser le secteur, et d’en savoir plus sur tous vos concurrents.

Vous devrez ensuite étudier la clientèle que vous souhaitez cibler. De nombreuses sociétés de nettoyage se concentrent sur une cible précise (particuliers, entreprises, hôpitaux, etc.) et proposent des prestations pertinentes. Cela vous permettra de cibler plus précisément les attentes de vos clients et donc d’adapter votre projet.

Vous serez alors en mesure de proposer des prestations adaptées à votre cible et des prix attractifs. En somme, vous devriez concentrer vos efforts sur une clientèle précise pour proposer une offre plus intéressante que vos concurrents.

2. Choisir son concept

La concurrence est rude dans le secteur du nettoyage. Associer votre entreprise à un concept différenciant peut vous permettre de vous démarquer.

Vous pouvez par exemple :

• vous spécialiser dans un type de prestations spécifique, comme le nettoyage de vitres ou le lavage de voitures par exemple ;
• offrir un service ouvertement éco-responsable en utilisant des produits plus respectueux de l’environnement.

Quel que soit votre concept, vous devrez surtout vous assurer d’offrir un service d’une qualité irréprochable. Cela reste le moyen le plus efficace pour fidéliser votre clientèle.

3. Trouver des financements

Ouvrir une entreprise de nettoyage nécessite des investissements de départ (achat de matériel, frais d’assurance et de communication, etc.). Si vous souhaitez obtenir des financements extérieurs, nous vous recommandons de rédiger un business plan.

Ce document présente notamment votre modèle économique et détaille votre budget prévisionnel sur 3 ans. Il vous sera demandé par les banques ou tout organisme de crédit.

Notez toutefois que l’emprunt bancaire n’est pas la seule solution pour financer la création de son activité. Vous pouvez en effet solliciter d’autres aides, parmi lesquelles :

• l’Aide à la Création ou à la Reprise d’une Entreprise (ACRE) ;
• les aides de France Travail (ARE et ARCE) ;
• le Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE) ;
• in prêt à taux 0 et/ou un micro-crédit : ces dispositifs sont ouverts aux entrepreneurs qui n’ont pas réussi à obtenir un prêt auprès d’une banque traditionnelle.

4. Créer son activité

Une fois ces étapes franchies, vous pourrez créer officiellement votre activité de nettoyage. Pour cela, vous devez vous rendre sur le site du Guichet unique. Il vous sera demandé de renseigner différentes informations sur vous et votre entreprise.

Si vous créez une entreprise individuelle, votre dossier sera ensuite transmis à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA).

Sous 2 à 4 semaines, vous recevrez votre extrait d’immatriculation au Registre national des entreprises (RNE) et votre Siret.

Notez que si vous créez une société (SASU ou EURL), vous devez préalablement à votre inscription sur le Guichet unique :

• rédiger les statuts de votre société ;
• déposer son capital social et ouvrir un compte professionnel ;
• publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales.

Votre société sera ensuite immatriculée au Registre du commerce et des sociétés (RCS).

Encore une fois, toutes ces démarches peuvent être réalisées par une Legaltech, pour gagner du temps et éviter les erreurs.

5. Se déclarer en tant que service à la personne (SAP)

Cette étape vous concerne uniquement si vous envisagez d’intervenir uniquement au domicile de particuliers. Elle n’est pas obligatoire, mais vous permet de proposer des avantages fiscaux (CESU préfinancés et déduction fiscale de 50 %) à vos clients.

Pour ce faire, vous devez vous rendre sur le portail NOVA et déclarer votre activité. Votre SIREN vous sera demandé.

Nos conseils pour ouvrir votre entreprise de nettoyage

S’équiper en matériel

La liste du matériel nécessaire dépend du type de prestations que vous proposez :

• des machines : autolaveuse, monobrosse, balayeuse, aspirateur ;
• des ustensiles : balais, serpillères, seaux ;
• des produits : nettoyants, désodorisants, savon, détergents, virucides ;
• des consommables : sacs poubelles, différents types de papier, lingettes à usage unique, etc.

Vous pouvez trouver ce matériel sur des sites spécialisés dans le nettoyage professionnel, où sont proposés des lots à des prix avantageux.

Vous devrez peut-être également investir dans un véhicule et dans du matériel informatique pour la gestion administrative de votre activité.

Élaborer un plan de communication

Votre stratégie de communication dépend de votre cible et du budget dont vous disposez. En fonction de ces paramètres, vous pouvez :

• être présent en ligne, via la création d’un un site internet professionnel ou a minima une fiche Google My Business : vous y présentez votre offre, vos tarifs et vos références clients ;
• communiquer au niveau local : vous pouvez déposer des flyers et cartes de visite dans les lieux de passage ou encore vous faire connaître via la presse locale ;
• faire fonctionner le bouche-à-oreille : parlez de votre activité autour de vous, à vos proches, mais également à d’autres professionnels ;
• démarcher directement les entreprises, si c’est votre cible : contactez-les pour présenter votre offre et recueillir leurs besoins.

Encadrer et sécuriser votre activité

En tant qu’indépendant, il vous revient de protéger votre activité et votre personne. Pour cette raison, il est donc recommandé de :

• souscrire des assurances pro : bien que facultative pour les entreprises de nettoyage, l’assurance responsabilité civile professionnelle ou RC Pro vous couvre en cas de dommage causé à un tiers dans le cadre de votre activité. Vous n’êtes en effet pas à l’abri d’un litige avec un client. Si vous utilisez un véhicule, n’oubliez pas également de souscrire une assurance véhicule professionnel.
• utiliser un logiciel de facturation : la tenue d’une comptabilité et l’édition de factures répondent à une réglementation très stricte. Si le recours à un expert-comptable vous semble trop coûteux, vous pouvez vous tourner vers un logiciel en ligne. Ce genre d’outils vous fera gagner du temps et sécurisera votre comptabilité.
• renforcer votre couverture sociale : le statut de travailleur non salarié (TNS) offre une protection sociale minimale. Il est donc recommandé de souscrire une mutuelle TNS, un contrat de prévoyance santé ou encore un plan d’épargne retraite (PER).

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