Devenir sophrologue : formation, salaire et démarches

Vous voulez devenir sophrologue ? Cette technique thérapeutique connait un succès grandissant auprès des Français. Perçue comme complémentaire à la médecine traditionnelle, la sophrologie mobilise à la fois le corps et l’esprit pour renforcer le bien-être et l’énergie du patient. Formation, qualités requises et salaire, voici tout ce qu’il faut savoir pour se lancer dans ce métier.

Qu’est-ce que la sophrologie ?

Les missions du sophrologue

La sophrologie est une méthode verbale non tactile destinée à la recherche du bien-être chez un patient. Cette pratique a été inventée par le neuropsychiatre Alfonso Cayedo dans les années 1960. Les objectifs de la sophrologie sont divers et s’adaptent aux besoins du patient. 

Les principaux champs d’action sont notamment : 

• la gestion du stress et de l’anxiété ;
• la préparation à un concours, une épreuve, ou à un accouchement ;
• l’accompagnement lors d’un sevrage d’addiction ;
• la gestion de symptômes post-traumatiques ;
• le soulagement des troubles du sommeil.

Pour guider ses patients vers leur objectif, le sophrologue s’appuie sur des méthodes exclusivement verbales. L’utilisation de la relaxation, d’exercices de respiration, et de visualisation guidée afin d’arriver à un état de détente musculaire est la principale caractéristique de la sophrologie. Le sophrologue aide ses patients à visualiser leurs capacités et à mobiliser leurs ressources.

Le déroulement d’une séance

Le sophrologue peut dispenser ses séances dans le cadre d’un suivi individuel ou de cours collectifs. Dès lors, ses lieux d’exercice peuvent être variés :

• au sein de son cabinet privé ;
• dans les entreprises ;
• dans des structures médicalisées (hôpitaux, maisons de retraite, etc.) ;
• dans des centres de remise en forme et les salles de sport ;
• au domicile du patient.

Dans tous les cas, la majorité des sophrologues segmente leurs séances en 3 temps :

• la phase d’accueil durant laquelle ils échangent avec le patient sur ses besoins et ses problématiques du moment ;
• la phase d’exercices où ils proposent des temps de relaxation et de visualisation ;
• un temps d’échanges final pour faire le point sur le ressenti pendant et après les exercices.

Durant ces séances, le professionnel peut utiliser différentes techniques : exercices de respiration, visualisation guidée, relaxation, etc. Ces outils, tout comme le nombre de séances, sont à adapter en fonction des objectifs du patient.

Le tarif moyen d’une séance de sophrologie est compris entre 40 et 80 euros en individuel et entre 15 et 25 euros par personne pour une séance collective. 

Quelle formation pour devenir sophrologue ?

La sophrologie n’est pas une profession de santé réglementée. C’est une profession libérale, pour laquelle aucun diplôme n’est obligatoire. Cependant, il est fortement recommandé de suivre une formation certifiante. En effet, cela vous aidera à :

• gagner en légitimité : posséder une certification permet de légitimer votre installation et éventuellement de vous distinguer de vos concurrents ;
• inspirer confiance à vos clients : la sophrologie étant une discipline de lâcher-prise dans une démarche de mieux-être, vos clients seront davantage en confiance si vous avez suivi une formation certifiante ;
• renforcer vos compétences : posséder de solides qualités humaines ne suffit pas pour être un bon sophrologue ! Suivre ce type de formation vous permet d’apprendre le métier et de solidifier vos compétences.

Il existe plus d’une centaine de formations à la sophrologie en France. Puisque le métier n’est pas réglementé, chacune propose un programme et des méthodes qui lui sont propres. Il existe par ailleurs plusieurs courants de sophrologie (école caycédienne,  école non-caycédienne ou encore école de pseudo-sophrologie), ce qui vient encore plus diversifier l’offre de formation.

Pour bien choisir, il est conseillé de se tourner vers une formation certifiante enregistrée au Répertoire National de la Certification Professionnelle (RNCP).

Vous pouvez notamment vous former auprès de FormaQuietude ou de l’Académie de sophrologie de Paris. N’hésitez pas également à vous tourner vers les syndicats de sophrologues pour obtenir plus de renseignements.

De nombreuses personnes deviennent sophrologue suite à une reconversion professionnelle.

Quelles sont les qualités nécessaires pour devenir sophrologue ?

La sophrologie est un métier centré sur l’humain et destiné au bien-être. Les qualités suivantes sont donc indispensables pour réussir en tant que sophrologue :

• l’écoute et la bienveillance ;
• l’empathie et l’envie d’aider les autres ;
• le respect et la tolérance ;
• la capacité à gérer ses propres émotions face à des situations parfois difficiles.

De manière générale, vous devez avoir un bon sens du relationnel et être capable de nouer un lien de confiance avec vos patients. Vous vous engagez également à respecter une totale confidentialité et à ne divulguer aucune information qui vous serait confiée.

Comment devenir sophrologue ?

Le choix du statut juridique

Avant de vous lancer en sophrologie, il est important de bien réfléchir au statut juridique que vous allez choisir.

La micro-entreprise est le choix le plus prisé par les sophrologues. Ce régime particulier de l’entreprise individuelle comporte en effet de nombreux avantages. Vous profitez de formalités de création rapides et d’une gestion quotidienne simplifiée. En revanche, votre chiffre d’affaires annuel est plafonné à 77 700 € par an et vous ne pouvez pas déduire vos frais professionnels.

Vous pouvez aussi opter pour l’entreprise individuelle au régime réel. Votre CA ne sera pas plafonné et vous pourrez déduire vos charges. En revanche, vos obligations comptables seront plus lourdes qu’en micro-entreprise.

D’autres statuts existent pour se lancer seul, comme l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL), ou la Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU). Puisqu’il s’agit de sociétés, vous disposerez d’un cadre légal plus sécurisé. En revanche, les démarches de création sont nettement plus complexes et la gestion quotidienne plus lourde.

Les étapes de création

Quel que soit votre choix, vous devrez déposer un dossier de création sur le Guichet électronique des formalités d’entreprises (ou Guichet unique). Vous devrez remplir un dossier en ligne et transmettre l’ensemble de vos documents de manière dématérialisée.

Vous disposez de plusieurs alternatives pour effectuer ces démarches : soit le faire seul, soit vous faire accompagner par un professionnel du droit (un avocat par exemple), une legaltech ou encore un expert-comptable en ligne. Votre choix dépendra notamment de la complexité de votre projet et de votre budget.

Les autres obligations

Puisque vous êtes en contact avec du public, il est vivement recommandé de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro) pour sophrologue. Celle-ci pourra vous couvrir en cas de dommage causé à vos patients (dommages corporels, matériels ou immatériels).

De plus, si vous décidez de vous installer dans un cabinet, celui-ci sera considéré comme un établissement recevant du public (ERP). Il devra donc répondre aux normes d’accessibilité aux personnes handicapées et respecter les normes de sécurité. Vous devrez également penser à l’assurer.

Enfin, vous aurez l’obligation d’ouvrir un compte bancaire professionnel si :

• vous créez une société ;
• votre entreprise individuelle génère un chiffre d’affaires supérieur à 10 000 € durant deux années consécutives.

5 conseils pour réussir en tant que sophrologue

Faire une étude marché

Il est déconseillé de se lancer tête baissée. Pour maximiser vos chances de réussite, vous devriez analyser l’offre existante sur votre périmètre géographique. Y a-t-il des sophrologues près de chez vous ? Quelles sont leurs spécialités et leur cible ? Renseignez-vous également sur les tarifs pratiqués pour estimer quel sera votre futur salaire et le nombre de clients que vous devrez avoir par semaine pour y arriver.

Évaluer votre budget de départ

Le métier de sophrologue requiert peu de matériel. Néanmoins, vous aurez besoin de fonds pour débuter et développer votre activité. Avant de commencer, il est conseillé de lister vos dépenses à venir (coût d’un local, assurance, petit matériel, frais de communication, etc.).

Vous pouvez ainsi obtenir des aides de la part de France Travail, la CAF, votre région ou encore les associations dédiées aux entrepreneurs.

Trouvez votre patientèle

Lorsque vous allez débuter votre activité, votre premier défi sera de vous faire connaître auprès de votre future clientèle. Il existe pour cela différentes méthodes :

• le bouche-à-oreille : n’hésitez pas à parler de votre activité autour de vous, surtout si vous vivez dans une petite commune. Parlez-en à vos amis, déposez des flyers chez les commerçants et faites fonctionner votre réseau ;
• la prospection directe : vous pouvez contacter les établissements médicaux, les salles de sport, les centres de bien-être ou encore les entreprises. Avant de les démarcher, veillez à bien travailler votre argumentaire commercial. Vous pouvez également proposer une séance d’essai ;
• les syndicats de sophrologues : rapprochez-vous de ces organismes, certains d’entre eux pourraient vous fournir des pistes et vous inscrire éventuellement dans leurs annuaires professionnels ;
• votre présence sur le web : vous pouvez avoir un site web pour présenter votre offre, vos tarifs et des témoignages clients. Vous pouvez également être présent sur les réseaux sociaux pour parler de votre activité et de votre quotidien de sophrologue.

Soyez attentif au ton que vous employez dans votre communication : la sophrologie est une pratique douce et complémentaire de la médecine traditionnelle. Cette dimension de bien-être et de relaxation doit se ressentir dans votre communication, aussi bien sur le fond que sur la forme.

Fidéliser sa clientèle est également primordial. Vous pouvez conserver les mails de vos patients (avec leur autorisation) et leur envoyer une newsletter de temps à autre pour conserver le lien.

Équipez-vous des bons outils

Afin d’assurer la gestion quotidienne de votre activité, il est primordial de vous équiper des bons outils ! On pensera notamment à :

• un outil de prise de rendez-vous en ligne : nécessaire afin de faciliter la prise de contact du patient ;
• un logiciel de gestion et/ou d’organisation : cela peut aller de paire avec l’outil de prise de rendez-vous, afin de vous permettre d’organiser vos séances en fonction de vos disponibilités ou un logiciel de to-do list pour vous aider à vous organiser ;
• Un TPE carte bancaire : pour permettre à vos patients de régler leurs séances par carte bancaire.

Continuez à vous former

Même si vous avez suivi une formation de qualité, il est important de continuer à vous former. Cela vous permettra de :

• perfectionner votre pratique et répondre plus efficacement aux attentes de vos clients ;
• renouveler votre offre et faire revenir des personnes qui sont déjà venues chez vous ;
• proposer des prestations supplémentaires (hypnose, méditation, naturopathie, etc.) pour élargir votre cible ;
• faire évoluer votre carrière et pourquoi pas devenir formateur en sophrologie.

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