BGE, spécialiste de l’accompagnement à la création d’entreprises, et le Crédit Mutuel Alliance Fédérale ont souhaité en savoir plus sur les réalités entrepreneuriales d’aujourd’hui, les mutations actuelles et les profils de ceux qui se lancent dans cette voie professionnelle. Pour ce faire, ils se sont associés au cabinet d’étude l’ObSoCo afin d’interroger 6000 entrepreneurs suivis par BGE dans le but de mieux saisir leur parcours, leurs aspirations et leurs besoins.
Au-delà des données quantitatives et des grandes tendances mises en évidence par cette étude, les deux entités ont souhaité mettre en lumière l’aspect sociologique de l’entrepreneuriat : Partons-nous avec les mêmes chances au départ ? Y a-t-il un profil type de l’entrepreneur qui réussit ? Les critères de réussite sont-ils variables ? Voici les résultats de cette étude.
Les motivations des entrepreneurs
Les entrepreneurs interrogés ont pu partager leurs motivations à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Parmi les trois réponses les plus données, nous retrouvons en tête la recherche d’indépendance pour 37% des répondants, suivie du souhait d’être utile pour 21% d’entre eux, et enfin le désir d’augmenter ses revenus et de créer son propre emploi pour 14 % des interrogés. Des résultats qui reflètent les avantages souvent associés à l’entrepreneuriat et qui contribuent à l’engouement indéniable pour cette voie professionnelle. En effet, en 2023, c’est plus de 1 million d’entreprises qui ont vu le jour en France (Insee).
Cela suggère que malgré le rêve partagé par beaucoup de devenir indépendant, de nombreuses barrières persistent dans la réalité, tels que l’angoisse de perdre du revenu, de subir les charges administratives, le sentiment solitude, etc.
Les entrepreneurs sont-ils tous égaux au départ ?
À l’heure actuelle, devenir entrepreneur est à la portée de tous. Une multitude de ressources en ligne, des programmes d’accompagnement publics et privés dédiés à la création d’entreprises, ainsi que des témoignages d’expérience diffusés sur les médias et les réseaux sociaux facilitent la démarche et encouragent de plus en plus de gens à se lancer.
Pour autant, les chances de pouvoir concrétiser son projet et en vivre ne sont pas les mêmes pour tous, comme le présente l’enquête BGE. En effet, le genre, le diplôme, le niveau de vie, le secteur d’activité influent sur le taux d’immatriculation. De plus, même si une autre étude récente sur l’entrepreneuriat féminin (par Willa, Roland Berger, France Digitale) nous révélait que les femmes se lancent en moyenne plus tardivement que les hommes et attendent souvent un élément déclencheur, on apprend ici qu’elles concrétisent davantage leurs projets entrepreneuriaux : 33 % vont jusqu’à l’immatriculation contre 25 % pour leurs homologues masculins.
Au niveau des formations, nous constatons que 41% de ceux qui créent leur entreprise ont un niveau bac + 4, contre 28 % avec un niveau CAP.
Le secteur d’activité joue aussi le passage à l’acte. Par exemple, plus de la moitié des immatriculations sont dans le secteur du BTP (53% des répondants), suivi de la logistique et des transports pour 41% et de la santé pour 40% d’entre eux.
Également, le niveau de revenu pré-entrepreneuriat est déterminant : plus le niveau de vie est relativement aisé et plus les personnes décident de créer leur entreprise. Un constat qui semble logique, car la notion de réserve financière est extrêmement importante lorsqu’il s’agit de se lancer.
Enfin, l’étude nous apprend que l’âge n’a que peu d’influence sur la concrétisation d’un projet entrepreneurial. Cela démontre qu’il n’y a pas d’âge pour oser l’aventure !
Et les revenus dans tout ça ?
Alors qu’une étude de la Confédération des PME nous apprenait qu’un patron sur cinq de petite ou de moyenne entreprise gagne moins qu’un SMIC, on découvre aujourd’hui qu’après 3 ans d’activité, le chiffre d’affaires moyen des entrepreneurs (tous statuts confondus) s’élève à 55 754 € et progresse jusqu’à près de 75 000 € après plus de 4 ans d’exercice. Un résultat à prendre avec des pincettes : si un tel chiffre d’affaires peut sembler élevé au premier abord, on ne parle pas ici de bénéfices nets.
Point positif en revanche, l’étude précise que 42% des entrepreneurs ont vu leur chiffre d’affaires croître de manière régulière depuis l’immatriculation et 60% estiment qu’une progression à la hausse est à venir.
Aussi, ils sont 44% à déclarer que leur chiffre d’affaires est à la hauteur ou supérieur à leurs attentes au moment de la création de leur entreprise. Un résultat qui varie en fonction de l’expérience de l’entrepreneur dans le secteur d’activité : plus le créateur d’entreprise a travaillé dans le domaine dans lequel il a décidé de lancer sa société et plus il estime que son chiffre d’affaires est à la hauteur ou supérieur à ses attentes.
Des entrepreneurs comblés par leur parcours, malgré les difficultés
Même si les chiffres sont parlants, les ressentis sont tout aussi importants pour comprendre l’expérience vécue par les entrepreneurs. Au regard de l’étude, il apparaît que 96 % des répondants estiment que l’entrepreneuriat est une bonne expérience, et ce peu indépendamment du chiffre d’affaires. Ainsi, 83% le referaient !
Pour autant, cela ne signifie pas que des difficultés ne sont pas présentes : pour les entrepreneurs interrogés, faire perdurer son activité est jugé complexe pour 63% d’entre eux, avec comme difficultés majeures principales le fait d’attirer et de fidéliser les clients mais aussi de faire face à la conjoncture.
Enfin, pour tous qui auraient peur de se lancer pour des raisons administratives, rassurez-vous : six entrepreneurs sur dix ont trouvé finalement plutôt simple de créer leur entreprise.
