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Entrepreneuriat féminin : entre défis et aspirations

Malgré des points communs au départ, les entrepreneurs féminins et masculins se révèlent être confrontés à des réalités différentes, confirmant les inégalités existantes entre les deux genres.

L’incubateur dédié à l’entrepreneuriat féminin Willa, le cabinet de conseil Roland Berger et l’association France Digitale ont mené une enquête sur l’entrepreneuriat féminin et ont récemment dévoilé les résultats.

Même si l’on s’en doutait étant donné les disparités existantes dans le monde professionnel, l’étude met en évidence des différences certaines entre hommes et femmes en matière d’entrepreneuriat. Basée sur les témoignages de 500 entrepreneurs, celle-ci confirme les intuitions générales, notamment la sous-représentation des femmes dans ce domaine. Des écarts qui se veulent d’autant plus importants dans les secteurs dits “innovants”.

Ainsi, grâce à cette collaboration entre Willa, Roland Berger et France Digitale, nous disposons désormais d’une vision globale des différences entre hommes et femmes dans le milieu de l’entrepreneuriat mais aussi d’explications.

Des profils au départ similaires

Dans l’éco-système entrepreneurial actuel, les entrepreneurs français, qu’ils soient masculins ou féminins, ont des profils similaires concernant leur niveau d’étude et leur cadre familial.

Premièrement, les hommes et les femmes entrepreneurs présentent des niveaux d’éducation équivalents, avec plus de 70 % possédant un niveau Master.

De plus, nous constatons que le modèle parental joue également un rôle déterminant dans la décision de se lancer dans l’entrepreneuriat. En effet, 25 % des individus interrogés proviennent d’une famille où au moins un parent est entrepreneur et 43 % ont eu au moins un parent exerçant des responsabilités de cadre ou une profession intellectuelle supérieure au cours de sa carrière.

Enfin, ils sont plus de la moitié à “être issus de grandes villes, à l’aise avec les codes de l’entrepreneuriat et le networking, maîtrisant les outils numériques et ayant étudié dans une grande école” nous apprend l’étude.

Néanmoins, malgré des points communs évidents, des disparités réelles sont constatées entre les hommes et les femmes. Se pose alors la question : à quel moment ces écarts commencent-ils à se manifester ? Est-ce dès le premier emploi ? Lorsqu’une opportunité entrepreneuriale se présente ? Ou bien au moment où il faut faire des choix entre vie personnelle et professionnelle ?

Les femmes se lancent plus tardivement

Même si les femmes sont majoritaires dans la population active en France, il n’en demeure pas moins que leur place dans l’entrepreneuriat reste minoritaire. Les raisons de cette sous-représentation sont multiples : manque de confiance en elles, syndrome de l’imposteur, défis liés à la maternité, entre autres.

La première différence présentée par l’étude serait que les femmes se lancent plus tardivement dans leurs projets. En effet, 75% des hommes ont mis un pied dans l’entrepreneuriat avant d’avoir 10 ans d’expérience en entreprise, alors que seulement 56% des femmes en ont fait de même.

Enquête Willa, Roland Berger et France Digitale, Novembre 2023

De plus, les femmes attendent souvent le « bon moment » pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, comme une rupture conventionnelle, un licenciement ou une démission, qui est d’ailleurs représente le principal déclencheur pour 28% d’entre elles.

Un autre résultat marquant est qu’aucune femme interrogée ne mentionne la vocation entrepreneuriale comme principale raison de se lancer dans l’entrepreneuriat, tandis qu’un homme sur cinq le fait.

Enfin, les résultats de l’étude révèlent qu’une femme sur trois décide de fonder son entreprise après avoir eu un enfant, alors que seulement un homme sur cinq prend cet élément en considération. Ainsi, un grand nombre de femmes continuent de prioriser leur vie familiale malgré leur ambition entrepreneuriale, ou du moins retardent le lancement de leur entreprise en raison de leurs responsabilités familiales.

Des motivations et des attentes bien différentes

En plus de comprendre les raisons sous-jacentes aux différences observées entre hommes et femmes dans le monde entrepreneurial actuel, il est intéressant de se pencher sur les raisons qui les motivent à se lancer. Nous allons le voir, la conception de l’entrepreneuriat qu’ont les femmes diffère de celle des hommes sur bien des aspects.

En ce qui concerne le choix du secteur, les femmes optent principalement pour des domaines liés à l’environnement, avec le développement durable qui est cité par 22% des répondantes, suivis des secteurs sociétaux tels que le bien-être, la santé, l’éducation et l’alimentation. En revanche, du côté de leurs homologues masculins, ce sont les services financiers qui arrivent en tête. Des secteurs qui influencent aussi les niveaux de revenus espérés et qui justifient entre autre le fait que seulement 6% des femmes déclarent entreprendre dans le but premier de gagner de l’argent, contre 25% chez les hommes.

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Ces résultats font écho à la “quête de sens” recherchée par 19% des femmes qui entreprennent versus 13% chez les hommes.

Aussi, lorsque l’on se penche sur leurs attentes à moyen terme en tant qu’entrepreneur, nous constatons là-aussi des différences entre les hommes et les femmes. Du côté des entrepreneures, les critères de réussite sont dans l’ordre : la rentabilité, l’atteinte du leadership dans son secteur, le recrutement de nombreux collaborateurs, l’obtention d’un label attestant de l’impact positif ou encore l’internationalisation. Chez les hommes, le leadership dans son secteur arrive en tête, suivi par la rentabilité, l’internationalisation, le recrutement de nombreux collaborateurs et enfin un label attestant de l’impact positif.

Des attentes qui coïncident avec les faits :

  • En Europe, les entreprises dirigées par des femmes sont 8% plus rentables que celles dirigées par des hommes ;
  • Les hommes sont plus nombreux à solliciter des levées de fonds pour atteindre un leadership.

Des inégalités financières certaines

Enfin, comme nous avons pu le voir, des différences certaines existent entre les hommes et les femmes, et ce sur bien des niveaux : motivations à se lancer, attentes, freins ou encore défis à reveler. Parmi ces obstacles, nous pouvons citer celui de l’accès aux financements. En effet, actuellement, les hommes réalisent plus de deux fois plus de levées de fonds que les femmes (40% pour les hommes face à 17% pour les femmes) et lorsque celles-ci font des tours de table, seulement 22% des femmes arrivent à franchir la barrière la barrière symbolique du million d’euros, contre 38% des hommes.

C’est donc une réalité certaine à laquelle nous faisons face et l’étude nous apprend que les femmes attendent “une transformation profonde de l’écosystème du financement vers plus d’équité et de diversité”.

Aubrey Sablayrolles
Rédactrice actualités

Aubrée est rédactrice de la section actualités. Diplômée en Business Development et experte en relations publiques, elle a passé 6 ans à gérer la présence d’entreprises des secteurs B2B et B2C dans les médias. Aujourd’hui, elle est passée de l’autre côté et écrit pour independant.io sur les sujets d'actualité.

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