En bref
- Pour se mettre à son compte, il faut choisir un statut juridique (entreprise individuelle, société ou portage salarial) et effectuer des formalités d’immatriculation.
- Travailler à son compte ne s’improvise pas. Vous devez définir votre offre, faire une étude de marché, chercher des financements et construire votre stratégie marketing.
- Il est important de bien organiser la gestion de son activité en s’équipant des bons outils. Pensez aussi à souscrire des assurances professionnelles.
Vous avez un projet en tête et l’idée de vous mettre à votre compte vous séduit ? Entre les démarches administratives, le choix du statut juridique et les formalités, il est facile de s’y perdre ! Voici toutes les informations clés à connaître pour travailler à son compte.
Pourquoi se mettre à son compte ?
Travailler à son compte signifie que l’on exerce une activité professionnelle de manière indépendante, sans lien de subordination avec ses clients. Ce mode de travail comporte plusieurs avantages :
- une gestion flexible de votre emploi du temps : vous pouvez choisir vos horaires de travail et adapter vos échéances en fonction de vos priorités et de vos autres engagements. Cela peut aussi favoriser un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ;
- la liberté de choisir votre lieu de travail : selon votre activité, vous pouvez choisir de travailler depuis chez vous, un café, un espace de coworking ou même depuis l’étranger. Quant aux commerçants et artisans, ils peuvent opter pour la ville ou la campagne, selon leurs préférences et les opportunités commerciales.
Bien que l’idée de travailler à son compte soit attrayante pour de nombreuses raisons, elle nécessite une grande rigueur et un sens de l’organisation solide. Vous devrez organiser vos journées, gérer vos clients et missions de manière structurée.
Pour vous aider, vous pouvez utiliser des outils de gestion ou, pourquoi pas, faire appel à un assistant virtuel.
Quel est le meilleur statut pour se mettre à son compte ?
Il n’y a pas de statut idéal pour se lancer à son compte. En tant que futur entrepreneur, vous devez tenir compte de :
- la nature de votre projet ;
- votre secteur d’activité ;
- votre souhait ou non de vous associer ;
- vos attentes concernant votre régime social et votre régime fiscal.
Chaque statut juridique dispose de spécificités qui ne correspondront pas à tous les projets. Certains ne requièrent pas de démarches administratives très lourdes mais ils peuvent vite limiter vos objectifs de croissance.
L’entreprise individuelle
L’entreprise individuelle (EI) est une forme juridique ouverte uniquement aux entrepreneurs qui se lancent seuls. Les démarches de création sont relativement simples car vous exercez en votre nom propre. Côté responsabilité, vous engagez uniquement votre patrimoine professionnel en cas de dettes.
Vous avez le choix entre créer une entreprise individuelle classique (régime réel) ou créer une EI au régime de la micro-entreprise (ou auto-entreprise).
L’auto-entreprise comporte toutefois des inconvénients. contrairement à l’EI classique, votre chiffre d’affaires sera plafonné. Vous ne pourrez pas non plus déduire vos frais professionnels pour le calcul de vos impôts et de vos cotisations sociales.
La société
La société, contrairement à l’entreprise individuelle est une entité morale disposant de la personnalité juridique. Elle ne se confond pas avec la personne de l’associé. Pour cette raison, les formalités de création sont plus complexes.
Si vous lancez un projet seul, vous devez créer une société unipersonnelle :
- une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) ;
- une EURL Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL).
Si vous souhaitez développer votre projet avec un ou plusieurs associés, il faudra opter pour la SAS ou la SARL, leurs versions pluripersonnelles.
En société, votre responsabilité financière est limitée au montant de vos apports au capital social. Vous profitez aussi d’une meilleure image auprès des banques.
Le portage salarial
Le portage salarial comporte plusieurs avantages pour se lancer à son compte. Toutefois, ce statut ne convient pas à tous les métiers.
Il fonctionne avec un contrat tripartite entre vous (le porté), l’entreprise de portage salarial (qui vous emploie officiellement) et votre client (l’entreprise pour laquelle vous effectuez les missions).
Les principaux avantages du portage salarial sont :
- l’indépendance professionnelle avec la sécurité du salariat (retraite, santé, chômage, etc.) ;
- la simplification de la gestion administrative (facturation, comptabilité, déclarations sociales).
Concrètement, votre chiffre d’affaires est transformé en salaire. L’entreprise de portage prélève alors les cotisations sociales, les charges patronales ainsi que sa commission pour couvrir ses frais de gestion.
Quelles sont les démarches et étapes pour se mettre à son compte ?
1. Choisir une idée et faire une étude de marché
Avant de vous lancer, vous devez définir le concept de votre activité. Il faut ensuite réaliser une étude de marché pour évaluer la faisabilité de votre projet. Cette étape vous permet de comprendre le secteur dans lequel vous souhaitez évoluer, d’identifier les besoins de vos futurs clients et de repérer la concurrence.
2. Immatriculer son entreprise
Pour devenir auto-entrepreneur ou créer une entreprise individuelle classique, vous devez déposer un dossier de création sur le guichet unique de l’Inpi. Plusieurs pièces justificatives vous seront demandées. Toutes les formalités se font en ligne.
Si vous créez une société (SASU ou EURL), les démarches de création sont plus lourdes :
- rédaction des statuts de la société ;
- constitution et dépôt du capital social ;
- publication d’un avis de création dans un journal d’annonces légales ;
- dépôt d’un dossier sur le guichet unique.
Vous recevrez ensuite votre extrait d’immatriculation et votre numéro de Siret.
3. Obtenir des aides pour se mettre à son compte
Il existe plusieurs sortes d’aides et de subventions accordées aux entrepreneurs en phase de lancement :
- l’Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise (ACRE) consiste en une exonération de cotisations sociales pendant les 4 premiers trimestres de l’activité ;
- l’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (ARCE) permet aux demandeurs d’emploi de percevoir une partie de leurs allocations chômage (ARE) sous forme de capital ;
- les prêts d’honneur sont à taux zéro et sans garantie. Ils sont généralement accordés par des réseaux comme Initiative France ;
- le micro-crédit est proposé par l’ADIE. Il est ouvert aux personnes exclues du financement bancaire traditionnel ;
- les subventions régionales et européennes soutiennent les projets innovants.
Si vous souhaitez créer votre startup, vous serez probablement amené à pitcher votre projet face à des investisseurs. Veillez donc à préparer votre dossier de manière à être le plus convaincant possible !
4. Ouvrir un compte bancaire professionnel
Si vous créez une société, vous serez dans l’obligation d’ouvrir un compte bancaire professionnel. En entreprise individuelle ou en micro-entreprise, vous êtes tenu d’ouvrir un compte bancaire dédié seulement si votre chiffre d’affaires annuel dépasse 10 000 € durant 2 années consécutives.
Vous avez le choix. Vous pouvez ouvrir un compte dans une banque traditionnelle ou bien auprès d’une banque en ligne.
5. Souscrire des assurances professionnelles
Vos obligations d’assurance dépendent de la nature de votre activité. Voici les principales assurances à envisager quand on travaille à son compte :
- la responsabilité civile professionnelle (RC Pro) ;
- l’assurance de votre local, de vos biens, de votre stock (garantie perte d’exploitation, multirisque, etc.) ;
- l’assurance de votre personne (mutuelle, contrat de prévoyance).
6. Choisir les bons outils
Le choix de vos outils de travail est indispensable au bon déroulement de votre projet. Par outils, on entend aussi bien votre matériel (ordinateur fixe ou portable, bureaux, véhicules…) que vos outils de gestion.
Vous pouvez par exemple opter pour un outil de gestion de projet. Sur le long terme et selon l’évolution de votre business vous pourriez aussi être amené à choisir des outils plus niches, comme une solution de suivi de trésorerie ou bien un outil CRM.
7. Communiquer sur son projet
Grâce à votre étude de marché, vous serez en mesure de choisir les canaux de communication les plus pertinents selon votre domaine et votre cible.
Si vous n’êtes pas à l’aise avec ces sujets, une formation en communication digitale ou sur les réseaux sociaux peut être un bon investissement.
Selon votre activité, vous devrez peut-être aussi communiquer en physique. Par exemple, si vous ouvrez un magasin ou lancez un événement, des actions de marketing de rue comme des distributions de flyers, des animations ou des installations dans des lieux publics peuvent vous aider à toucher directement votre public.
8. Trouver des clients
Votre projet est au point, votre stratégie est limpide, vous devez maintenant trouver des clients.
Selon votre domaine d’activité, il existe des ressources faciles d’accès pour trouver des clients comme les plateformes pour freelance par exemple.
LinkedIn peut aussi s’avérer être un allié de taille si vous êtes freelance et que vous cherchez à démarcher sur les réseaux. Votre carnet d’adresses contient peut-être des potentiels prospects ? Si ce n’est pas le cas, pas d’inquiétudes ! LinkedIn est le réseau des professionnels, vous y trouverez toutes les ressources nécessaires pour commencer votre démarchage.
Pour les artisans, il n’y a rien de tel que le bouche-à-oreille. Communiquez sur le lancement de votre projet autour de vous, renseignez-vous sur les organisations de quartiers… Sachez qu’il existe également des solutions pour trouver des chantiers autour de vous.
Pour trouver des clients vous pouvez aussi vous inscrire sur des groupes Facebook dédiés aux entrepreneurs ou spécialisés dans le domaine qui vous intéresse.
9. Mettre en place sa comptabilité
Vos obligations comptables dépendent de votre statut juridique.
En auto-entreprise, vous devez simplement tenir un livre de recettes et éventuellement un registre des achats.
En entreprise individuelle classique et en société, votre comptabilité sera plus complexe. Vous devrez :
- gérer des comptes annuels :
- tenir un livre-journal ;
- établir un bilan et un compte de résultat ;
- respecter des obligations fiscales et sociales plus strictes.
De plus, la gestion de la TVA et des amortissements devient obligatoire selon le type de structure choisie.
Pour faciliter votre comptabilité, vous pouvez choisir un logiciel de facturation, une solution de comptabilité ou bien directement passer par un expert-comptable.
Quels sont les secteurs porteurs pour travailler à son compte en 2025 ?
Si vous souhaitez vous lancer à votre propre compte mais que vous n’êtes pas encore fixé sur votre projet, nous avons sélectionné pour vous une liste de secteurs porteurs en 2025.
Le commerce
Ouvrir un commerce vous donne l’avantage de pouvoir explorer beaucoup d’idées ! Lancement d’un magasin, création d’un parc de réalité virtuelle, ouverture d’un café-librairie ou d’un magasin de déstockage… le choix est vaste.
Pour vous aider à trouver l’inspiration, nous vous recommandons d’aller jeter un œil à notre article sur les idées de commerce à ouvrir en 2025 !
L’artisanat
L’artisanat a le vent en poupe ! Bien que la digitalisation soit au cœur de toutes les discussions, il reste un domaine fructueux car il recense des métiers indispensables au bon fonctionnement d’une société.
Vous avez l’esprit manuel et avez suivi les formations pour ? Pourquoi ne pas vous tourner vers des métiers comme maçon, menuisier ou plombier ?
Parmi les activités artisanales, vous pouvez aussi choisir un métier plus créatif comme la création de bijoux artisanaux ou bien l’ouverture d’un bar à bières artisanales !
Les prestations de services
Si ni l’artisanat, ni le commerce ne correspondent à vos compétences, vous pouvez vous tourner vers les prestations de services.
Ce secteur a l’avantage de rassembler des métiers très variés. Si vous disposez d’une expertise et que vous souhaitez vendre votre savoir, vous lancer en tant qu’auto-entrepreneur en prestations de services pourrait être intéressant.
La plupart de ces métiers demandent une expertise ou une expérience significative dans le milieu. Si un diplôme n’est pas toujours nécessaire, des formations qualifiantes seront les bienvenues.
FAQ
Quelles aides pour se mettre à son compte ?
Il existe plusieurs aides pour se mettre à son compte, telles que l’ACRE, l’ARCE et les prêts d’honneur ou micro-crédits. Vous pouvez aussi solliciter des subventions régionales ou européennes.
Combien ça coûte de se mettre à son compte ?
Le coût dépend de votre activité, des investissements nécessaires et de votre forme juridique. Vous devez anticiper vos frais administratifs, les assurances, la communication ainsi que votre trésorerie de départ.
Quel est le meilleur statut pour se mettre à son compte ?
Il n’y a pas de choix idéal. Cela dépend de vos perspectives de développement et de vos attentes concernant votre fiscalité et votre régime social. Vous avez le choix entre l’entreprise individuelle, la société ou le portage salarial.