En mars, le nombre de créations d’entreprises enregistre une nouvelle baisse, estimée à -1,3 %, après -0,8 % en février 2025. Il s’agit de la quatrième diminution consécutive. Malgré ce repli, le volume des immatriculations reste élevé, avec 90 694 entreprises créées ce mois-ci. Ainsi, si les résultats des derniers mois n’ont rien d’alarmant, ils traduisent tout de même un léger désintérêt pour l’entrepreneuriat en ce début d’année. Contexte économique français, situation géopolitique internationale, secteurs en difficulté… autant de facteurs qui peuvent expliquer ce retournement de tendance.
Cet article contient les chiffres communiqués par l’INSEE lors de leur date de publication (18/04/2025). Ces données ont pu faire l’objet de corrections par l’INSEE depuis.
Evolution de la création d’entreprises
Une baisse portée par tous les statuts ce mois-ci
En mars 2025, le nombre d’immatriculations s’établit à 90 694, un chiffre en légère baisse par rapport à mars 2024, qui comptait 92 446 nouvelles entités. Jusqu’à présent, le dynamisme entrepreneurial ne semblait pas réellement remis en cause, mais cette quatrième baisse consécutive commence à soulever des interrogations. Signe d’un ralentissement plus généralisé, tous les statuts sont concernés ce mois-ci : les créations d’entreprises classiques reculent de -2,5 %, tandis que les immatriculations de micro-entrepreneurs affichent une baisse de -0,6 %.
Un trimestre mitigé
Au premier trimestre 2025, le nombre cumulé de créations d’entreprises recule de 2,9 % par rapport à la même période l’an dernier. Dans le détail, les entreprises individuelles classiques enregistrent une nette chute (-17,4 %), les immatriculations de micro-entrepreneurs baissent plus modérément (-1,6 %), tandis que les créations de sociétés restent stables. En volume, on compte 295 463 immatriculations sur les trois premiers mois de l’année, avec, sans surprise, la micro-entreprise en tête.
Une domination logique, tant ce format séduit par sa souplesse et sa simplicité. Quelques minutes suffisent pour créer sa micro-entreprise, qui offre un cadre idéal pour tester un projet sans trop de contraintes ni d’obligations.
À la lumière de ces chiffres, nous pouvons nous demander si 2025 parviendra à égaler, voire dépasser, le niveau record atteint en 2024.
Sur un an, les résultats restent encourageants
Si l’on élargit l’analyse aux douze derniers mois (d’avril 2024 à mars 2025), le nombre total de créations d’entreprises affiche une hausse de 1,7 %. Dans le détail, les immatriculations de micro-entrepreneurs progressent de 3,4 %, tout comme les créations de sociétés, en hausse de 2,9 %. Mais cette double dynamique masque une réalité moins encourageante : les créations d’entreprises individuelles classiques chutent de 11,2 % sur la même période. Une baisse marquée, qui illustre la perte d’intérêt progressive pour ce statut juridique.
Des dynamiques sectorielles contrastées
Des niveaux d’attractivité inégalés en fonction des secteurs…
En mars 2025, les créations d’entreprises reculent dans une large majorité de secteurs d’activité.
Le secteur des transports et de l’entreposage enregistre une nouvelle baisse, plus forte encore que le mois précédent (-8,9 % après -3,1 %). L’industrie accuse également un net repli pour le quatrième mois consécutif, avec une chute particulièrement prononcée en mars (-12,1 % après -2,1 %). Ce recul s’observe notamment dans la production d’électricité, en lien probable avec « l’évolution de la réglementation du dispositif de revente d’électricité photovoltaïque, marquée par les baisses du tarif de rachat du surplus et de la prime à l’investissement » nous précise l’Insee. En effet, les particuliers disposant d’une installation d’une puissance supérieure à 3 kW doivent créer une entreprise dès lors qu’ils vendent tout ou partie de l’électricité produite.
Les créations diminuent aussi dans l’industrie manufacturière (-4,8 %) ainsi que dans le commerce, transports, hébergement et restauration (-4,1% après -2,9 %). À l’inverse, certaines activités résistent : les créations continuent d’augmenter, quoique plus modérément, dans les activités de soutien aux entreprises (+1,1 % après +3,6 %), et rebondissent dans l’enseignement, la santé et l’action sociale (+4,8 % après -4,3 %).
En volume, ce sont les secteurs du commerce, des transports, de l’hébergement et de la restauration qui concentrent le plus grand nombre de créations, avec 25 491 immatriculations en mars. Viennent ensuite les activités de soutien aux entreprises avec 23 637 créations, suivies des services aux ménages, qui totalisent 10 257 immatriculations.
… qui impactent les résultats du trimestre
Sur les trois premiers mois de 2025, le secteur qui contribue le plus à la baisse des créations d’entreprises est celui de la construction, avec 3 600 créations de moins par rapport à la même période un an plus tôt, soit une contribution négative de -1,2 point. Au sein de ce secteur, le repli est particulièrement marqué dans les « travaux d’installation électrique dans tous locaux », qui enregistrent à eux seuls 600 créations de moins sur un an.
À l’inverse, et malgré un recul en mars, les créations d’entreprises dans le secteur des transports et de l’entreposage restent en hausse sur l’ensemble du trimestre, avec 4 300 immatriculations supplémentaires par rapport aux trois premiers mois de 2024.