La Banque de France vient de publier ses données estimées sur le nombre de défaillances d’entreprises en France pour l’année 2023, révélant une situation préoccupante. Les chiffres indiquent que 55 492 entreprises sont actuellement confrontées à des procédures de défaillance, qu’il s’agisse de sauvegardes, de redressements ou de liquidations judiciaires. Cette année se démarque même comme la plus impactée depuis les six dernières années.
Cependant, bien que ces résultats atteignent les niveaux d’avant la pandémie de COVID-19, il est essentiel de souligner qu’ils demeurent en deçà de la moyenne enregistrée pendant la période 2010-2019, elle-même marquée par les conséquences de la crise financière de 2008 et de la crise des dettes souveraines de la zone euro. La situation la plus préoccupante actuellement réside dans la comparaison entre 2023 et 2022, avec une augmentation significative de 34,4 % à noter. Nous sommes donc en mesure de nous questionner sur les raisons de cette reprise des défaillances, mais également sur les actions à entreprendre afin d’éviter de se retrouver dans cette situation critique en tant qu’indépendant.
Un rebond de faillites largement expliqué par des dettes écrasantes
La Banque de France estime que nous assistons actuellement à un « un mouvement de rattrapage« , particulièrement observé dans les secteurs de l’hébergement-restauration, de l’information-commmunication mais aussi dans l’immobilier, en comparaison à 2022, même s’ils sont à une ou deux exceptions tous touchés.
De plus, en volume, les petites et moyennes entreprises et les entreprises de taille intermédiaires sont particulièrement concernées, avec les micro-entreprises en tête de la course (50 938 observées en 2023). Si l’on compare les chiffres à 2022, les ETI et les moyennes entreprises enregistrent la plus forte hausse, respectivement +111,1% et 64,8%.
À cela se rajoute une inflation persistante, réduisant le pouvoir d’achat des ménages, les marges des sociétés et alimentant davantage les préoccupations économiques actuelles. L’ensemble de ces phénomènes fait craindre à un impact plus que considérable sur l’emploi.
Mais alors, comment, en période de crise, une entreprise peut-elle se prémunir contre les risques et limiter au maximum l’impact sur sa structure ?
Indépendants : les 5 façons d’éviter une défaillance
Au regard de la situation économique actuelle et des impacts concrets sur de très nombreuses sociétés, les indépendants doivent impérativement prendre des mesures proactives pour prévenir les risques de défaillance de leur entreprise. Voici cinq stratégies clés pour minimiser l’impact sur votre structure et assurer une meilleure résilience en période de crise.
1. Gestion rigoureuse des finances
Une gestion financière éclairée est cruciale. Les indépendants doivent élaborer des budgets réalistes, surveiller attentivement leurs flux de trésorerie et réduire les dépenses non essentielles en ces temps complexes. Au-delà d’une vision court terme, il faut impérativement penser aux prochaines années et adapter sa stratégie en conséquence. En effet, la transparence et la rigueur dans la gestion des finances permettent d’anticiper les difficultés potentielles et d’ajuster les actions en conséquence. Par ailleurs, même si faire appel à un professionnel implique un coût financier, celui-ci peut être plus que nécessaire pour avancer sereinement et prendre les bonnes décisions. Il vaut mieux dépenser quelques milliers d’euros pour un expert-comptable plutôt que de devoir mettre la clé sous la porte par manque d’anticipation !
Enfin, établir un fonds d’urgence constitue une précaution essentielle, qui peut servir de filet de sécurité en cas de retournement imprévu du marché ou de situations d’urgence.
2. Pilotage optimisé de la stratégie
Une gestion stratégique rigoureuse, combinée à une allocation judicieuse des ressources et à la définition claire d’axes prioritaires, est essentielle pour prévenir au maximum la défaillance d’entreprise. Un plan d’actions bien défini offre une feuille de route flexible, adaptée aux changements du marché.
De plus, une gestion proactive des risques, intégrant évaluation et prévention, renforce la résilience en anticipant les obstacles potentiels. En combinant ces éléments, vous mettez toutes les chances de votre côté de pérenniser votre business.
3. Diversification des sources de revenus
La dépendance à une seule source de revenus peut rendre une entreprise vulnérable lorsque la situation économique se complexifie. Les indépendants devraient songer à explorer la diversification de leurs activités, en proposant de nouveaux services, en développant leur champ de compétences ou en étendant leur clientèle. Cette approche offre une protection supérieure en cas de difficultés dans un secteur particulier et vous permet de rebondir plus rapidement.
4. Suivi régulier des indicateurs de performance
Tout comme la gestion de leurs comptes et de leurs budgets, la surveillance constante des indicateurs de performance permet aux indépendants de détecter rapidement tout signe de détérioration de leur situation financière. Des tableaux de bord bien élaborés, incluant des métriques clés, facilitent la prise de décisions et la mise en place de mesures correctives à temps. De très nombreux outils financiers en ligne peuvent vous aider à assurer votre gestion de la meilleure manière qu’il soit.
5. Adaptabilité et innovation
La capacité à s’adapter aux changements rapides est un atout majeur. En ces périodes tendues, le changement peut venir d’une conjoncture externe, de vos clients, de vos prestataires, etc. Il faut donc se tenir prêt à faire face à des évolutions et l’adaptabilité est donc essentielle pour rester compétitif et résilient face aux défis imprévus.
