Depuis 2023, la France occupe le haut du podium avec plus de 45 millions d’hectolitres de vin produit. C’est aussi un acteur incontournable de la filière des spiritueux dans le monde. Ces records à l’exportation pour la filière en font le deuxième secteur contributeur à notre excédent commercial, après l’aéronautique et devant les cosmétiques.
Production, habitudes de consommation et d’achat, intérêt des Français pour ce secteur, influence du digital… découvrez dans cet article les chiffres clés et tendances de l’univers du vin et des spiritueux en 2025.
20 chiffres clés sur le secteur du vin et des spiritueux
La France, 1er producteur de vin dans le monde
En 2022, la France se plaçait en deuxième position dans le classement des producteurs de vin à l’échelle mondiale avec 45,6 millions d’hectolitres. En 2023, elle détrône l’Italie et occupe la première place avec une production de 48 millions d’hectolitres. L’Italie, ancien numéro 1, se retrouve en deuxième position avec une production de 38,3 millions d’hectolitres. Le podium est clôturé par l’Espagne qui enregistre 28,3 millions d’hectolitres produits en 2023.
La France représente 11% du vignoble mondial
La France compte près de 800 000 hectares de vignes sur l’ensemble du territoire ! Cette surface représente 11 % du vignoble mondial.
Notons que le vignoble français est célèbre pour sa diversité : il profite de plus de 200 cépages différents. Dans le pays, ce ne sont pas moins de 59 000 exploitations qui se partagent le marché.
Le vin est une identité culturelle pour 96 % des Français
Les Français sont très attachés au vin, à ses métiers et ses savoir-faire. Ainsi, 96 % des habitants de l’hexagone pensent que la filière viticole fait partie de l’identité culturelle de la France. Notons que plus d’1 français sur 2 a participé, au cours de l’année 2024, à un évènement autour du vin.
Aussi, 88 % des Français consommateurs de vin affirment que selon eux, les plus grandes valeurs du vin sont celles du partage et de la convivialité. D’ailleurs, c’est ce qui explique que le moment propice à la consommation de vin est le soir en weekend.
Le marché du vin génère 23,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires
Après une chute significative durant la crise du COVID-19, passant d’environ 25 à 19 milliards d’euros entre 2019 et 2020, le chiffre d’affaires du marché du vin en France progresse ! Après s’être rétabli à 22,82 milliards d’euros en 2022, il atteint 23,9 milliards d’euros en 2023. Selon Statista, il devrait atteindre plus de 30 milliards d’euros en 2028.
22 % des vignes sont cultivées en agriculture biologique
En 2023, 22 % du vignoble français est cultivé en agriculture biologique. Cela représente 10 739 producteurs sur l’ensemble du territoire.
La filière viticole soutient 440 000 équivalents temps plein
En 2023, les emplois générés par la filière viticole spécialisée et par effets d’entraînement représentent 440 000 ETP. La filière spécialisée compte environ 125 000 équivalents temps plein, les autres postes sont principalement occupés par des fonctions de négoce et commerce.
Le vin est la boisson préférée de 60 % des Français
En 2024, le vin décroche la première place des boissons alcoolisées préférées des Français ! Ils sont 60 % à le dire, soit 5 % de plus que l’année passée. En cela, le vin détrône la bière et retrouve la tête du podium, qu’il avait laissé depuis 2021. Cette année-là, ils étaient 50 % à le préférer. Le classement est complété par la bière (58 %), le champagne (39 %) et les cocktails (31 %). Le cidre et les spiritueux purs arrivent respectivement en 5ème et 6ème positions.
Notons que la part des consommateurs de vin qui progresse le plus est celle des 26 – 35 ans (+14 points depuis 2023).
En tête des cépages préférés, le Chardonnay est sélectionné par 39 % des Français
Le Chardonnay est suivi par le Pinot Noir (28 %) et le Merlot (27 %), le Cabernet Sauvignon (23 %), le Riesling (19 %) puis le Sauvignon Blanc (17 %). Ce classement reste sensiblement le même que l’année 2023. Parmi les régions viticoles préférées des Français, le Bordelais arrive en tête aussi bien chez les amateurs éclairés (52 %), que chez les néophytes (44 %). Pour les néophytes, la Champagne se place en deuxième position (25 %) suivie par la Bourgogne (22 %). Pour les connaisseurs/experts, c’est l’inverse : ils favorisent la Bourgogne (31 %) et ensuite la Champagne (28 %).
Le vin blanc est privilégié par 90 % des consommateurs
En 2024, le blanc, couleur de vin favorite des Français perd 3 points par rapport à l’an passé parmi les consommateurs. Le vin rosé arrive en deuxième position (87 %), et le vin rouge suit (82 %).
Le vin blanc est donc toujours devant, et est consommé principalement au moment de l’apéritif. Quant au vin rouge, il est préféré lors des repas.
11 % des consommateurs de vin sont des buveurs réguliers
Plus d’1 consommateur sur 10 admet boire du vin presque tous les jours. Ils sont 19 % à en consommer une à deux fois par semaine et 33 % sont des consommateurs occasionnels rares. Enfin, 37 % disent ne consommer du vin qu’à de très rares occasions.
Seuls 14 % des Français affirment ne pas consommer d’alcool
La part des Français qui ne consomment pas d’alcool reste quasiment stable. Ils étaient 15 % en 2023 et sont 14 % en 2024. Les profils restent les mêmes également. Cette année encore, 23 % des plus jeunes (18-25 ans) font partie des non-consommateurs. Aussi, 18 % de celles et ceux qui ne boivent pas d’alcool sont des personnes à faible revenu. Ici aussi, les données vont de pair avec l’année 2023.
70 % des Français consomment des vins étrangers
Les vins étrangers ont toujours le vent en poupe. Parmi les motifs de consommation, en 2023, 43 % des Français citent la nouveauté (« pour essayer de nouvelles choses »), le goût, puis la nostalgie des vacances (« prolonger l’expérience des vacances »). Une majorité des consommateurs privilégie les vins Européens (71 %), se dirigeant principalement vers les vins italiens (34 %).
Pour 54 % des Français, le prix constitue le premier critère d’achat d’une bouteille de vin
Le critère du prix d’achat d’une bouteille a gagné 5 points par rapport à 2023. Il conserve ainsi sa première place devant celui de la région et du pays d’origine (46 %), suivi du cépage (26 %). Ce dernier critère prend la place de l’appellation, sur la troisième marche du podium en 2023.
33 % des consommateurs achètent du vin en ligne
1/3 des consommateurs de vin réalisent leurs achats de vin en ligne. Le choix du site se porte sur 3 critères : 44 % favorisent les prix attractifs et les promotions, 41 % privilégient la qualité des sélections proposées et enfin, 40 % sont attentifs aux frais de livraison. Ce sont les sites des producteurs (33 %) et des cavistes (32 %) qui sont préférés à l’achat en ligne. Enfin, pour 38 % des cyberacheteurs, le panier moyen est de 31 € à 50 €. 21 % déboursent plus de 71 € pour un achat en ligne.
54 % des Français dépensent entre 11 € et 20 € pour une bouteille de vin
La majorité des Français (54 %) déboursent entre 11 € et 20 € pour l’achat d’une bouteille de vin. Ils ne sont que 22 % à y consacrer un budget supérieur à 20 € et 25 % à dépenser moins de 10 € par achat. Le Baromètre SoWine 2024 montre qu’au contraire, pour le champagne, 59 % des consommateurs dépensent plus de 20 € et seulement 7 % moins de 10 €.
51 % des consommateurs de vin sont sensibles aux labels environnementaux
Plus d’1 consommateur de vin sur 2 montre un intérêt certain pour les labels environnementaux. D’ailleurs, 67 % d’entre eux sont de fins connaisseurs et 59 % sont des jeunes actifs qui ont entre 26 et 35 ans. Ces deux profils sont particulièrement attentifs à la mention d’une certification environnementale sur la bouteille (ou non) lors de l’achat.
Notons que cette tendance se répercute sur les revendeurs. En 2024, l’achat de vin labellisé a progressé de +4 points chez les cavistes et +2 points en grande distribution bio par rapport à 2023.
Le prix reste le premier frein à l’achat d’un vin labellisé
Les Français consommateurs sont particulièrement attentifs au prix du vin qu’ils achètent. Ils sont 48 % à estimer qu’un prix trop élevé est un frein à l’achat. C’est une donnée en progression de 5 points par rapport à 2023. Le deuxième frein principal à l’achat de vin labellisé est la méconnaissance … des labels justement ! Ils sont 39 % à le penser.
Au contraire, plus de la moitié des consommateurs se tournent vers les vins labellisés, car selon eux, ils sont gage de qualité (51 %). 47 % favorisent les labels car ils sont respectueux de l’environnement et 34 % adhèrent pour avoir une connaissance parfaite de l’origine du vin.
Le cognac est le spiritueux le plus produit en France
Avec plus de 83 000 ha de production, soit 11 % de la surface de production de raisin de cuve en France, le cognac représente la plus grosse production de spiritueux en France. Une grande partie de cette production est destinée à l’export. En 2ème position, l’Armagnac représente environ 5 300 ha.
79 % des consommateurs de spiritueux favorisent la consommation de rhum
Que ce soit pur (79%) ou en cocktail (56%), le rhum reste le spiritueux favori des Français. Le whisky maintient sa deuxième position des spiritueux bus purs à 72 %. Il est suivi par la vodka (61 %) et les liqueurs (60 %), puis le gin avec 47 % des adeptes. Concernant les cocktails, c’est la vodka qui arrive en 2ème position (37 %), puis le whisky (29 %).
Notons que 63 % des consommateurs aiment les spiritueux autant en cocktail que purs.
Seuls 24 % des spiritueux sont achetés en cave
En 2024, 67 % des consommateurs ont acheté au moins un spiritueux. C’est 3 points de moins que l’année précédente, en 2023. Ces achats ont lieu majoritairement en grande surface (81 %) et seulement 24 % des amateurs se procurent leur spiritueux chez un caviste.
De plus, 43 % des acheteurs dépensent entre 21 € et 50 € par bouteille achetée. Ils sont 48 % à consacrer un budget moins important : entre 11 € et 20 €.
Les 5 grandes tendances sur le secteur du vin et des spiritueux en 2025
Les Français de plus en plus connaisseurs en matière de vins et de spiritueux
L’intérêt des Français pour le vin n’est plus à démontrer. Près d’un sur deux (49 %) déclarait s’y intéresser en 2023. Si ce chiffre est relativement stable, le niveau de connaissance des Français est quant à lui en constante progression. En 2010, ils étaient 63 % à se considérer comme des néophytes, 35 % comme amateurs éclairés, et seulement 1 % comme des connaisseurs/experts. Près de 15 ans plus tard, ils sont 48 % à se dire néophytes, en baisse de 15 points, tandis qu’ils sont désormais 50 % à se considérer comme des amateurs éclairés, en progression de 15 points, et 3 % comme des connaisseurs/experts, en baisse de 1 point.
Les portes ouvertes dans les domaines, les dégustations chez les cavistes, les foires aux vins dans la grande distribution, les salons et l’œnotourisme ou encore l’ouverture de bars à vin se multiplient depuis une décennie. D’ailleurs, en 2024, 55 % des Français ont participé à l’un de ces évènements !
C’est aussi l’occasion de promouvoir le Made in France, et qui de mieux que le secteur du vin pour mettre en avant un savoir-faire national. En France, une exploitation agricole sur cinq a une activité vitivinicole. Au-delà des chiffres sur le marché viticole cités ci-dessus, il y a aussi un enjeu touristique. Les plus de 10 000 caves touristiques en France sont visitées par plus de 10 millions de personnes par an.
Les Français consomment moins, mais mieux
Les Français boivent de moins en moins de vin et ce phénomène semble s’inscrire dans le temps. Ce constat suit, celui plus marqué, de la chute de la consommation d’alcool en France, réduite de moitié par rapport aux années 1960 (Observatoire français des drogues et des tendances addictives). Les campagnes de prévention nées dans les années 1980, parmi lesquelles le très connu « un verre ça va, trois verres, bonjour les dégâts », ont participé au début de ce déclin. Les Français sont ainsi de plus en plus nombreux à ne pas boire d’alcool : ils étaient 11 % en 2020 et sont à présent 15 % en 2024.
En contrepartie, les Français consacrent un budget alloué au vin moyen en forte hausse. Alors qu’ils étaient 21% à consacrer moins de 2€ à l’achat d’une bouteille en 2023, ils sont seulement 2% en 2023 ! À l’inverse, ils sont désormais 54 % à dépenser de 11 à 20 € (22 % en 2013, +32 points) et 22 % plus de 20 € (6 % en 2013, +16 points).
Une sensibilité accrue aux labels environnementaux
Désormais plus d’un acheteur sur deux (51 %) regarde si la bouteille présente une certification environnementale lors de l’achat. Bien que toujours importante, cette attention portée sur le label de la marque au moment de l’achat diminue (-4 points entre 2023 et 2024).
Les principales raisons qui les incitent à opter pour une bouteille portant cet étiquetage sont :
- garantir la qualité (51 %) ;
- respecter l’environnement (47 %) ;
- s’assurer de l’origine du vin et de son cycle de production (34 %).
Le label « Agriculture Biologique » est celui qui retient le plus l’attention des consommateurs (86 %), devant celui des « Vignerons Engagés » (36 %), celui de « Haute Valeur Environnementale » (34 %) et enfin celui de « Terra Vitis » (25 %). En 2024, 48 % des Français étaient prêts à payer plus cher si le vin affichait un label environnemental.
Face à cet engouement des consommateurs et pour répondre à la demande, le territoire compte désormais 10 739 producteurs de vin bio en 2023. Leurs vignes, cultivées en agriculture biologique, représentent 22 % de l’ensemble des vignes françaises. À cela s’ajoutent 23 542 exploitations engagées dans la haute valeur environnementale (HVE). Cette mention atteste d’une excellence environnementale respectée dans 4 domaines : la biodiversité, la stratégie phytosanitaire, la fertilisation et l’irrigation. Comme tous les autres, ce label est strictement encadré et contrôlé par des organismes certificateurs.
L’impact des réseaux sociaux renforce la digitalisation des modes de consommation
Si la part des Français qui achètent du vin en ligne poursuit son recul en 2024 (33 %), cette pratique reste bien installée depuis la pandémie de Covid-19. Les sites des producteurs sont le canal en ligne privilégié pour 33 % des acheteurs, au coude-à-coude avec les sites des cavistes (32 %). Chacun connaît une hausse de +6 points par rapport à 2023. La grande distribution, quant à elle, perd 5 points et se retrouve à la 3ème place des sites préférés pour l’achat du vin.
Du côté des tendances des réseaux sociaux, l’usage d’Instagram et de TikTok progresse dans les secteurs vins et spiritueux. En 2023, TikTok était jugée la plateforme la plus engageante : 32 % de ses utilisateurs y suivent des domaines, châteaux, marque ou producteurs de vin, devant Instagram avec 27 % de ses utilisateurs. En 2024, la tendance s’inverse et c’est Instagram et Facebook qui remontent ex aequo à la première place avec 26 % des utilisateurs. TikTok se retrouve à la 3ème place, avec 24 % des internautes.
En 2024, 1/4 des followers ont entre 36 et 65 ans. Ils sont alors plus familiarisés avec Instagram et Facebook, que TikTok, le favori de la génération Z. En effet, d’après Statista, ce sont les moins de 35 ans qui sont les plus présents sur le réseau.
La percée des vins sans alcool
Depuis quelques années, la tendance du sans alcool s’intensifie, et elle n’épargne pas le secteur du vin. Alignée avec le déploiement d’un mode d’alimentation “healthy”, la percée du vin sans alcool illustre de nombreux changements dans nos habitudes de consommation face à l’alcool, mais aussi dans notre façon de produire le vin.
Première information non négligeable, l’appellation “vin sans alcool” est à utiliser avec une grande précaution. La raison est relativement simple : un vin purement sans alcool n’existe pas. Il est la réalisation d’une transformation : la désalcoolisation. Cette pratique permet de lever l’alcool tout en conservant l’ensemble des vitamines, des antioxydants (pour le vin rouge) et les saveurs du vin.
Le processus de vin sans alcool est, tout comme le vin classique, encadré par une réglementation stricte. À titre d’exemple, il est interdit de désalcooliser un vin d’appellation d’origine protégée (AOP), mais autorisé totalement ou en partie pour les vins de France ou un IGP (Indication Géographie Protégée). Aussi, seuls 3 procédés de désalcoolisation sont autorisés : l’évaporation sous vide partielle, les techniques membranaires ou la distillation. Ils peuvent être utilisés seuls ou conjointement.
Côté consommateurs, s’ils sont de plus en plus nombreux à boire du vin sans alcool (et des boissons sans alcool en général), c’est principalement pour consommer moins d’alcool (52 %), mais aussi dans un souci de bonne santé (41 %).
FAQ
Quelles sont les grandes tendances pour le marché du vin et des spiritueux ?
En 2025, les grandes tendances du secteur du vin et des spiritueux sont l’augmentation du niveau de connaissance des Français en la matière, une consommation en diminution mais de meilleure qualité, une sensibilité accrue aux labels environnementaux lors de l’achat et la percée des vins sans alcool.
Quelles sont les boissons alcoolisées les plus consommées par les Français ?
Le vin est la boisson alcoolisée préférée des Français (60 %), suivie de près par la bière (58 %), puis le champagne (39 %), les cocktails (31 %), le cidre (22 %) et enfin les spiritueux purs (21 %).
Quels sont les critères les plus importants avant l’achat de vin ?
Le prix est le critère le plus important pour 54 % des consommateurs, suivi de la région d’origine (46 %), et du cépage pour 26 % des acheteurs.