Actuellement, la France compte pas moins de 3,5 millions de travailleurs indépendants (Xerfi) et au cours des dernières décennies, on a observé une montée significative du freelance dans le monde du travail. Les données peuvent être légèrement dépassées étant donné la tendance à la hausse des immatriculations de micro-entreprises ces dernières années mais en 2020, le nombre de freelances était proche de 1 028 000 en France.
Cette évolution reflète non seulement un changement dans les attentes des travailleurs, mais aussi une transformation profonde du paysage professionnel vers une économie plus flexible et agile. De plus, la multitude des ressources en ligne, la montée en puissance des plateformes pour trouver des missions, les programmes d’accompagnement publics et privés dédiés à la création d’entreprises et à son évolution, ainsi que des témoignages d’expérience diffusés sur les médias et les réseaux sociaux ont tous contribué à rendre l’entrepreneuriat plus accessible que jamais.
Aujourd’hui, Malt, plateforme freelance généraliste qui met en relations des travailleurs indépendants et des entreprises, publie les résultats de son étude “Freelancing in Europe 2024”. Cette étude offre un aperçu approfondi des tendances actuelles et du rapport qu’ont les entreprises et les freelances vis-à-vis du travail indépendant.
Freelances, rôle clé dans les entreprises
Les résultats de l’étude dévoilent une tendance croissante du freelancing à l’échelle européenne, confirmant ainsi l’importance grandissante des travailleurs indépendants pour les entreprises. En effet, ces dernières considèrent de plus en plus les freelances comme des acteurs essentiels, voire des catalyseurs du changement. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes :
Cette révolution dans la perception des freelances par les entreprises s’accompagne d’un changement dans les stratégies de recrutement. En effet, l’étude nous apprend que, si auparavant l’embauche de freelances servait principalement à pallier un manque de ressources, elle vise désormais à combler un déficit de compétences. Dans un contexte marqué par l’évolution rapide des métiers et une pénurie de talents, notamment dans le domaine technologique, les entreprises recherchent activement des freelances pour leurs compétences pointues et leur expérience variée, favorisant ainsi le partage de connaissances et la complémentarité avec les équipes internes.
Une relation client-freelance qui évolue
L’étude révèle la préférence croissante des freelances à travailler avec des clients partageant leurs propres valeurs. En effet, 74% des travailleurs indépendants sont plus enclins à accepter des missions avec des clients dont les valeurs correspondent aux leurs. C’est par ailleurs un avantage majeur du statut de freelance : la capacité de choisir ses clients en fonction de ses propres aspirations, ce qui est très rarement le cas en entreprise.
Un autre aspect pertinent à souligner est la pérennité des relations entre les freelances et leurs clients. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle le freelance répond à un besoin ponctuel, la tendance actuelle montre une volonté croissante d’établir des collaborations durables. En effet, plus de la moitié des freelances ont effectué plusieurs missions avec le même client au cours des deux dernières années, et sept freelances sur dix font désormais de l’établissement de relations à long terme avec leurs clients une priorité, indépendamment de la taille ou de la durée d’un projet.
Les freelances sont en phase avec leur choix de carrière
L’étude nous éclaire sur la vision qu’ont les freelances de leur choix de carrière et de leur transition vers l’indépendance. Pour 90% d’entre eux, le freelancing ne constitue pas une passade bien au contraire, puisqu’ils ne recherchent pas d’emploi salarié à temps plein en parallèle.
Cette préférence pour l’indépendance professionnelle s’explique notamment par des considérations financières, avec 72% des personnes interrogées affirmant gagner autant, voire davantage, en tant que freelance que lorsqu’ils étaient salariés. Leur expérience accumulée leur permet de fixer des tarifs journaliers plus élevés, renforçant ici la conviction que le statut d’indépendant ne rime pas nécessairement avec précarité. Au contraire, devenir freelance peut être synonyme de stabilité financière. D’ailleurs, 69% des freelances se déclarent confiants quant à leur avenir en tant qu’indépendants.
En ce qui concerne l’expérience pré-freelance, l’immense majorité des freelances (93%) entament leur parcours après avoir occupé un emploi salarié à temps plein. De plus, parmi eux, 53% possèdent une expérience professionnelle de plus de sept ans en tant qu’employé. Par ailleurs, les freelances partagent des aspirations similaires à celles des employés à temps plein, cherchant également l’épanouissement dans leur travail.
Enfin, les freelances démontrent un engagement constant envers le développement de leurs compétences, consacrant en moyenne quatre à six heures par semaine à la formation. Cela témoigne de leur volonté de rester compétitifs sur le marché ultra-concurrentiel du travail indépendant.