Le terme « freelance » n’a pas de définition officielle en France, et ne représente pas non plus un statut juridique précis.
Un freelance désigne une personne qui exerce une activité professionnelle en tant que travailleur indépendant, qui n’a pas de contrat de travail à long terme et réalise son métier sous la forme de missions qu’il facture à ses clients. Ce statut présente de nombreux avantages comme la liberté du temps de travail ou l’absence d’intermédiaires vis-à-vis de commanditaires, mais aussi des inconvénients comme la variation des revenus, l’incertitude du travail ou encore l’absence de structure.
Depuis un peu plus d’une décennie, le freelancing s’est imposé dans le monde du travail en France et connaît aujourd’hui un véritable boom ! Retrouvez dans cet article 24 chiffres clés et 3 tendances pour décrypter ce phénomène.
24 chiffres clés sur les freelances
Près de 1 028 000 freelances ont été enregistrés
Le travail en freelance est en plein essor en France depuis un peu plus d’une décennie, et notamment dans tous les métiers de prestations intellectuelles. Le nombre de freelances dans l’hexagone a augmenté de 92 % entre 2009 et 2020. Ce phénomène est principalement causé par la création en 2008 du régime de micro-entreprise et la digitalisation de l’économie qui a profondément transformé l’organisation du travail.
Cette tendance devrait continuer d’évoluer à la hausse au cours des prochaines années puisque d’ici 2030, le nombre de freelances devrait atteindre 1 540 000 en France.
En France, en 2024, 57 % des freelances sont des hommes et 40 % des femmes
Ce ratio homme / femme a légèrement augmenté au profit des hommes, qui étaient 55 % en 2020. En France, la proportion de femmes qui exercent en freelance est légèrement en deçà de la moyenne européenne, où elles représentent 43 % des freelances.
NB : 3 % des interrogés ont coché la case “autre”.
49 % des freelances ont entre 25 et 35 ans
Cette tranche d’âge a augmenté puisqu’elle représentait 44 % un an auparavant, au détriment notamment des 18-25 ans, qui diminue de 24 % à 20 % et des 45-55 ans qui passe de 10 % à 8 %. Celles des 35-45 ans (20 %) et des plus de 55 ans (3 %) restent relativement stables, et ce depuis 2018.
84 % des freelances français ont un bac+3
Plus de 8 freelances français sur 10 sont diplômés du supérieur. 84% ont fait au moins 3 ans d’études après le Bac ce qui fait des freelances Français les troisièmes plus haut diplômés d’Europe (derrière les Britanniques et les Espagnols, diplômés bac+3 minimum pour 96 % d’entre eux).
86 % des freelances ont moins de 3 ans d’ancienneté
Selon une étude Achil publiée en septembre 2023, 86 % des freelances se sont lancés il y a moins de 3 ans. Ce chiffre s’explique notamment par une quête de liberté professionnelle et par un cadre administratif favorable au lancement de sa société, notamment avec la création de l’ACCRE. Surtout, le nombre d’entrepreneurs a bondi depuis la pandémie de Covid19.
29 % des freelances travaillent dans l’industrie de la technologie
D’après une étude menée par le cabinet de consulting BCG et la plateforme de freelancing Malt, ce sont les métiers de la technologie et de la data, à égalité avec ceux du graphisme, du son et du design qui regroupent la majeure partie des freelances (29 % chacun). 23 % travaillent dans la communication, 7 % en tant que chefs de projet ou dans des fonctions de supports clients, et 5 % sont consultants ou business developers.
Seulement 2 % des professionnels de la santé exercent en freelance
Le freelancing est souvent synonyme de spécialisation. Ainsi, de nombreux secteurs sont sous représentés en France. Le personnel médical n’est que 2 % à pratiquer en freelance. Ce chiffre est le même pour les professionnels du monde juridique. Les secteurs du tourisme et des banques et assurances représentent respectivement 3 % et 4 % des freelance. D’autres secteurs sont privilégiés par le statut : c’est le cas de l’IT et la tech, le commerce et l’industrie.
59 % des freelances travaillent depuis leur domicile
Selon la plateforme Fiverr Workspace, les freelances sont 86 % à travailler depuis chez eux au niveau mondial contre seulement 59 % en France. Dans l’hexagone, ils sont 23 % à exercer directement dans les locaux de leurs clients, et 13% depuis un espace de coworking ou une bibliothèque.
93 % des freelances ont été salarié
La très grande majorité des freelances en activité ont occupé un poste salarié à plein temps avant de se lancer à leur compte.
48 % des freelances le sont devenus pour gérer librement leur temps de travail
Parmi les avantages à devenir freelances, les trois principales raisons évoquées par les intéressés sont : la flexibilité dans l’organisation de son temps de travail pour 48 %, la liberté du choix des missions et des clients pour 28 % et ils sont enfin 24 % à avoir choisi ce statut pour la rémunération.
73 % des freelance français refuseraient un projet qui n’est pas en accord avec leurs valeurs
Les 3/4 des freelances favorisent les projets qui répondent à leurs passions et leurs intérêts, les sujets en lesquels ils croient. C’est cette liberté de choix qui fait l’une des principales différences avec le statut d’employé. Cette valeur française est en accord avec les chiffres de nos voisins européens dont les résultats oscillent entre 73 % et 75 %.
Pour 70 % des freelances, le plus important est d’établir des relations solides avec leurs clients
Établir des relations solides et durables avec leurs clients est la priorité pour 70 % des freelances d’après Perrine Ferrault, Chief Community Officer chez Malt. Cette donnée va de pair avec deux autres des raisons qui les poussent à se lancer dans le monde entrepreneurial : la liberté de choisir avec qui travailler mais aussi celle de travailler d’où ils le souhaitent.
56 % des freelances ont la même charge de travail en 2024 qu’en 2023
Plus de la moitié des freelances ne subissent pas de baisse d’activité. Début 2024, ceux travaillant dans les fonctions supports, le conseil aux entreprises et la tech et les data déclarent avoir le même volume de travail voire plus d’activité encore qu’en 2023. D’autres secteurs en revanche ont connu une baisse d’activité, notamment celui du graphisme et de la conception.
75 % des freelances Français sont confiants dans leur avenir en tant que freelance
En fonction des domaines d’activité, ce chiffre varie de 65 % pour le secteur des Arts et Design, à 86 % pour les activités dites “de support” (juriste, gestionnaire de bureau, responsable de la formation, comptable). À l’échelle Européenne, le chiffre moyen est de 69 %. Loin devant nous, les Allemands sont les plus assurés, ils sont 86 % à croire en leur avenir de freelance.
Une autre donnée prouve que les freelance sont, de manière générale, assurés dans leur choix de statut : 90 % d’entre eux ne cherchent pas activement un poste d’employé au sein d’une entreprise en parallèle ou en remplacement de leur activité
50 % des salariés souhaitent devenir freelance dans les trois ans
1 salarié sur 4 estime pouvoir exercer son activité en freelance. Une étude Viavoice & Beager montre d’ailleurs que 50 % des salariés pensent sérieusement se lancer en tant que freelance dans les trois années à venir. Cette donnée n’est pas surprenante et s’inscrit dans l’augmentation constante du nombre d’indépendants depuis la création du statut en 2008.
En 2020, 76 % des freelances en activité ont choisi le statut de la micro-entreprise
Soit une progression d’un point par rapport 2019. L’attrait des freelances pour ce statut s’explique notamment par des démarches administratives simplifiées, des formalités de création rapides voire immédiates, une comptabilité allégée et une fiscalité avantageuse.
Les freelances se forment en moyenne 4h par semaine
Pour continuer de se démarquer de leurs concurrents et rester compétitifs, la plupart des freelances se forment continuellement. Leur raison principale est la curiosité personnelle pour 68 % des freelances européens. En France, ce chiffre grimpe à 71 %, suivi par le désir d’obtention de plus de projets à 50 % et par la recherche de nouveaux clients pour 47 % des interrogés.
7 freelances sur 10 font de la durabilité d’une relation leur priorité.
D’ailleurs, 54 % des freelances présents sur la plateforme Malt ont réalisé plusieurs missions avec la même entreprise.
68 % des freelances européens s’estiment plus compétents que leurs clients
En 2024, les freelances sont 68 % à se penser plus compétents que leurs clients. C’est la raison pour laquelle ils continuent de se former au cours de leur carrière. En Europe, ce taux tourne autour de 64 %. D’après le rapport Malt, 53 % des freelances ont ajouté au moins une compétence à leur profil depuis leur inscription.
57 % des entreprises françaises ont eu recours à des professionnels en freelance au cours de l’année
Un chiffre très significatif dont la croissance et l’avenir prometteur s’expliquent notamment par le développement des plateformes en ligne de mise en relation entre freelances et entreprises. Les freelances accèdent facilement à un large choix de missions et les entreprises trouvent rapidement des compétences spécifiques pour répondre à leurs besoins ponctuels.
Le temps de travail des freelances avec les grandes entreprises a augmenté de 73 % en France
Entre 2022 et 2024, le temps de travail annuel des freelances avec les grandes entreprises a augmenté de 73 % en France. Les freelances permettent aux entreprises de bénéficier de compétences difficiles à trouver et / ou qui n’existent pas encore au sein de leur société. Ainsi, les grandes entreprises combinent leurs talents internes et des freelances, externes.
Pour 74 % des freelances, le réseau professionnel et la recommandation constituent les principales sources de travail
La majorité des freelances s’appuient sur leurs réseaux professionnels et personnels pour acquérir des clients. Les réseaux sociaux et les plateformes de freelances gagnent du terrain en tant qu’outils de développement commercial et arrivent en seconde position (42 %). Les freelances reçoivent moins de propositions des agences de recrutement et des chasseurs de têtes (19 %). En France, les plateformes de freelances sont largement utilisées par les entreprises et tendent à remplacer les agences de recrutement traditionnelles, ce qui n’est pas le cas en Allemagne par exemple où ces dernières sont très actives (41 %).
Pour 57 % des freelances, la principale difficulté rencontrée est de devoir négocier avec les clients
Être freelance signifie devoir principalement compter sur soi-même, ses propres compétences et ainsi être seul responsable de son travail et de sa réussite. Connaître sa valeur et être capable de la défendre auprès d’un gros client sont une partie importante du parcours professionnel de tout freelance, qu’il s’agisse de la négociation du prix ou de l’obtention d’un contrat. L’accès au logement arrive en seconde position comme principal obstacle rencontré (55 %), suivi par le fait d’être payé rapidement (53 %), puis par l’accès à l’assurance maladie (46 %) et enfin les tâches administratives (44 %).
55 % des freelances pensent que l’obstacle premier à la réalisation d’un projet sont les attentes irréalistes d’un client
Plus de la moitié des freelances estiment que la première raison qui fait obstacle à la réalisation d’un contrat sont les attentes irréalistes de leur client. Dans 48 % des cas, c’est à cause d’un déficit de communication. La troisième raison avancée est un briefing inadéquat, dans 47 % des situations.
Trois grandes tendances sur les freelances en 2025
Une croissance accrue depuis la crise sanitaire du Covid-19
Comme le prouvent ces statistiques freelance, le freelancing connaît un véritable engouement depuis la crise du Covid-19, notamment du fait de la démocratisation du télétravail dans les entreprises. Cette nouvelle modalité de travail a permis à un nombre important de personnes de profiter d’une forme d’indépendance et de liberté d’organisation.
La croissance du freelancing est notamment portée par de nombreux secteurs d’activité qui ne sont pas contraints par une présence physique au travail : le marketing et la communication, l’art, le design et le graphisme, ou encore l’informatique.
Les entreprises y voient amplement leur intérêt. Devenues plus réticentes à s’engager sur les moyen et long termes dans un contexte d’incertitudes, elles font appel aux freelances pour assurer leur activité, remplacer des coûts fixes par des coûts variables et faire appel à des viviers de compétences qualifiés rapidement. En conséquence, un grand nombre de groupes référencent désormais des plateformes de freelance pour diversifier leur mode de sourcing.
Un statut d’avenir pour la génération Z
Le monde professionnel, qui connaît depuis la crise sanitaire un bouleversement de ses habitudes, va continuer de se transformer dans les années à venir.
En cause, l’arrivée de la génération Z, née entre 1997 et 2010, sur le marché du travail. Avec son mode de vie, sa vision 2.0 du monde et des aspirations d’autonomie et de changement régulier d’activité, cette population se retrouve pleinement dans le concept de freelancing. Ces jeunes pluri-tâches, qui disent vouloir cumuler plusieurs types d’emploi, être davantage attirés par les missions que les fonctions, ont un rapport au temps qui s’accorde bien avec les sauts de puce professionnels.
Les principaux facteurs qu’elle prend en considération lors de la recherche d’un nouvel emploi sont :
- le fait d’avoir des heures de travail flexibles (42%) ;
- la capacité à être autonome et indépendant (34%) ;
- la possibilité d’avoir un salaire compétitif et une transparence salariale (32%).
Bénéficier d’une culture de travail positive et conviviale, et avoir un emploi aligné avec ses valeurs ou ses intérêts comptent respectivement pour 29% et 28%.
Le « solo-freelancing » touche-t-il à sa fin ?
Si les Français qui rêvent d’indépendance au travail sont de plus en plus nombreux, les freelances tendent à se regrouper. En effet, le freelancing peut être synonyme d’isolement et d’instabilité.
Exercer le freelancing en collectivité rassure et permet de conjuguer à la fois souplesse et liberté, avec la possibilité de travailler en équipe et d’apprendre les uns des autres. Cela permet également de mutualiser des compétences, un réseau et des méthodologies de travail pour décrocher plus de contrats et des projets de plus grande envergure. Le freelancing en groupe offre ainsi de nouvelles perspectives : il combine l’avantage d’être indépendant et la puissance et le professionnalisme d’une entreprise traditionnelle.
Une étude menée en 2023 par Collective.work et Shine sur les collectifs de freelance auprès de 271 freelances et 103 collectifs indique que 9 freelances sur 10 travailleraient déjà en équipe. 50% des interrogés affirment qu’un collectif permet d’être plus compétitif sans frais de structure, et 86% trouvent ce modèle plus intéressant et plus humain.
Cette nouvelle pratique devrait continuer de susciter l’engouement des freelances dans les années à venir, puisqu’ils sont 500 000 à envisager de créer ou de rejoindre un collectif en 2023 et près de la moitié d’entre eux suivrait cette tendance d’ici 2025.
FAQ
Pourquoi se lancer en freelance ?
Plusieurs raisons ou motivations peuvent vous pousser à vous lancer en tant que freelance : reconversion professionnelle, complément de revenu, recherche d’autonomie et d’indépendance, besoin de diversifier votre activité, avoir un meilleur équilibre pro/perso, organiser votre temps et votre lieu de travail, augmenter vos revenus, etc.
Combien de temps faut-il pour recruter un freelance ?
Selon une étude de Gartner, recruter un freelance nécessite en moyenne 6 jours, contre 6 mois pour un salarié via une entreprise externe et 9 mois dans le cas d’un processus de recrutement entièrement internalisé. Le freelancing offre aux entreprises la possibilité de faire appel à des professionnels qualifiés rapidement et sur de brèves périodes de temps.
Quels métiers peuvent-être exercés en freelance ?
Il existe un grand nombre de métiers qui peuvent être exercés en freelance : rédacteur web, coach de vie, graphiste, développeur web, attaché de presse, consultant, commercial, etc. La liste est longue !