Aujourd’hui, la France ne comptabilise pas moins de 3,5 millions de travailleurs indépendants (données Xerfi). Un chiffre en constante augmentation depuis quelques années.
Portés par différentes motivations telles que l’autonomie, la flexibilité ou encore un revenu non plafonné, les travailleurs sont de plus en plus nombreux à oser l’aventure entrepreneuriale et à se lancer à leur compte. Pour la majorité d’entre eux, ce statut d’indépendant leur a permis d’atteindre un équilibre pro/perso et un épanouissement certain, et ce malgré les risques existants (instabilité, insécurité, etc.). De plus, le statut de freelance et le recours à ce type de travailleurs en entreprises sont de plus en plus démocratisés par les plateformes dédiées en ligne.
Aussi, face aux difficultés de recrutement que rencontrent d’une part les employeurs en ce moment même (52% des entreprises déclarent rencontrer des difficultés de recrutement, selon le nouveau bulletin de la Banque de France du 14 avril 2023) et à des actifs en quête de sens d’autre part (2 actifs sur 10 s’interrogent, plus qu’avant la crise sanitaire, sur le sens de leur travail, selon un sondage OpinionWay réalisé pour l’Anact du 13 au 20 mai 2022), les indépendants apparaissent comme la solution toute désignée. Enfin, même si cela demande une grande rigueur et une phase de préparation, devenir freelance n’est pas si complexe, d’autant plus qu’il existe de nombreux guides en ligne pour se lancer sereinement.
Parmi le nombre d’indépendants recensés sur le territoire national, 1 million d’entre eux appartient au secteur du numérique (données XERFI). C’est sur ce type de profils que s’est concentrée Comet, plateforme d’intermédiation spécialisée dans l’IT, en sollicitant XERFI, institut d’études privées, quant à la réalisation d’une enquête pour comprendre et recruter les talents indépendants dans le numérique. L’étude a été menée en ligne à l’échelle nationale, fin 2022, auprès de plus de 1 200 travailleurs indépendants dans les professions intellectuelles du numérique. Grâce à celle-ci, il est dorénavant possible d’établir le portrait-robot du freelance dans ces secteurs. Des informations extrêmement précieuses, surtout lorsque l’on sait qu’en 2023, 10% des postes dans le numérique ne sont pas pourvus par faute de profils salariés qualifiés (données de l’Institut Montaigne). 85 000 jobs sans candidat, qu’il faut bien combler, en faisant notamment appel à des freelances. Cependant, encore faut-il bien les cerner pour pouvoir les séduire !
Freelances dans le numérique : qui êtes-vous ?
Lorsque l’on se penche sur les résultats de l’étude, on s’aperçoit que la grande majorité des freelances dans le numérique sont des hommes (68%), qui exercent des métiers dans l’IT et l’ingénierie pour 52% d’entre eux. Pour ce qui est du design et de la création numérique, la finance, la gestion et les achats, et tous les autres métiers de prestations intellectuelles, ils concernent tous individuellement moins de 20% des indépendants.
Avant de commencer leur carrière en tant qu’indépendant, ils sont plus de 41% à avoir plus de 10 ans d’expérience et être considérés comme “senior”, contre 34% à avoir un profil confirmé, 20% à être encore juniors, et 5% à avoir obtenu leur diplôme récemment. Près de la moitié (51%) réalise des missions pour des PME et 49% travaillent pour des grandes entreprises. Cette donnée indique qu’il est donc courant pour les sociétés de plus de 500 salariés d’avoir dans leurs rangs aussi bien des salariés que des freelances.
En parallèle, 40% des répondants ont affirmé exercer pour des TPE, environ 30% pour le compte de start-up et des ETI. Loin derrière se placent les institutions publiques, puisque 12% des freelances seulement les ont citées parmi leurs clients, ce qui démontre les difficultés rencontrées à atteindre les marchés publics.
Les revenus : le nerf de la guerre ?
En moyenne, le chiffre d’affaires hors taxe d’un freelance s’élève à 7396 €, soit un taux journalier moyen de 580 €. Cependant, Il existe de véritables disparités dans les revenus des indépendants en fonction de leur profession.
En tête du classement, nous trouvons les métiers de l’IT & ingénierie avec un CA HT moyen de 8816 €, suivi des “autres métiers de prestation intellectuelle”, avec 7200 € de revenus en moyenne. Les spécialisations dans le design & la création numérique, le conseil en communication & marketing digital ou encore la finance, la gestion et le rachat, se situent tous autour de 5050 € de CA HT mensuel.
Mais alors, la rémunération est-elle la seule motivation des travailleurs à se lancer en indépendant ?
La réponse est non, puisque l’obtention de meilleurs revenus personnels n’arrive qu’en troisième position des motivations à exercer en freelance, avec 43% des répondants. Devant, nous retrouvons la liberté d’organiser son temps pour 45% des indépendants et celle de pouvoir sélectionner ses clients et missions pour 44% d’entre eux. En queue de peloton, nous pouvons citer la possibilité de choisir son lieu de travail ou de négocier de meilleures conditions de travail.
Pour autant, lorsque les interrogés ont dû déterminer les atouts des entreprises pour les attirer, ils ont été plus de 52% à citer une rémunération plus élevée, suivi de près par la description claire et précise de la mission, pour 46% d’entre eux. Loin derrière, nous découvrons les valeurs et culture de l’entreprise, la possibilité d’évolution au sein de l’organisation ou encore les avantages en termes de conditions de travail.
Au regard de ces données, les chefs d’entreprise ont toutes les billes pour approcher les meilleurs talents, par exemple un TJM bien évalué, une clarté dans les missions proposées, une adaptation des règles et des processus en fonction du freelance.