Après un niveau de défaillances en hausse au premier trimestre 2023, la situation ne semble pas s’inverser pour ce deuxième trimestre, à en croire le suivi mensuel publié par la Banque de France il y a quelques jours. Bien qu’il reste en dessous du niveau moyen pré-pandémique, entre juillet 2022 et juin 2023, il y a eu un total de 48 673 défaillances, comparé à 33 570 défaillances à la même période l’année précédente et à une moyenne pré-pandémique de 59 342 défaillances. Cependant, les microentreprises, qui pèsent énormément dans le poids des PME en France, sont les seuls à ne pas avoir atteint le niveau de 2019. Si on les retire du calcul, le nombre de défaillances est bel et bien plus élevé que sur la période d’avant crise.
Aucun secteur ni aucune typologie d’entreprise ne sont épargnés
Selon le rapport, “le mouvement de rattrapage concerne tous les secteurs de l’économie et toutes les tailles d’entreprises”, bien que son ampleur soit moins marquée pour les microentreprises et les entreprises de taille indéterminée, qui font même redescendre la moyenne globale.
En effet, même si le nombre de défaillances des micro-entreprises a augmenté de 42,7 % en un an (juin 2023/juin 2022), il reste inférieur de 7,9 % à celui de 2019. En revanche, pour les autres catégories, les chiffres révélés sont plus élevés qu’en 2019. Les défaillances dépassent ainsi leur niveau de 2019 de 57% pour les très petites entreprises, de 62,8 % pour les petites entreprises, de 50,4% pour les moyennes entreprises et de 103,8 % pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grands groupes.
Lorsque l’on se penche sur les chiffres en fonction des secteurs d’activité, on s’aperçoit que “Commerce et réparation mobile” est celui qui enregistre le plus grand nombre de défaillances d’entreprise avec 10 747 défaillances en juin 2023, ainsi qu’une importante progression des faillites, qui s’élève à près de 50% sur un an. Une situation qui s’explique par les niveaux d’inflation record, le pouvoir d’achat des ménages en berne et un attrait constant de la part des consommateurs pour le e-commerce. D’autres secteurs enregistrent des progressions de faillites alarmantes sur cette dernière année. C’est notamment le cas pour l’activité “Hébergement et restauration” avec une évolution de 75,9 %, suivie de “Industrie” (55,2 %) et de “Activités financières et d’assurance” (49,3 %).
Des résultats qui alertent et qui risquent de conduire à des conséquences dramatiques telles que des liquidations judiciaires et des licenciements en masse.
La Banque de France se veut rassurante
Dans son rapport, La Banque de France précise qu’il est important de noter que “le nombre total de défaillances sur une période d’un an reste inférieur à la moyenne enregistrée entre 2010 et 2019, avant la pandémie de COVID-19”. Les mesures temporaires telles que la modification des dates de caractérisation et de déclaration de l’état de cessation de paiements, ainsi que les mesures publiques de soutien en trésorerie, ont contribué à éviter un plus grand nombre de défaillances d’entreprises pendant la crise sanitaire. C’est d’autant plus le cas pour la restauration et l’hébergement, dont les niveaux des défaillances avaient été particulièrement bas durant la pandémie en raison des aides allouées par l’État.