Chaque trimestre, l’IFOP et FIDUCIAL font état de la conjoncture des TPE en France, à travers un baromètre fondé sur les témoignages de plus de 1 000 dirigeants de petites structures de 0 à 19 salariés, auto-entrepreneurs inclus. Pour ce deuxième trimestre 2023, la priorité a été donnée sur le regard que portent les dirigeants et entrepreneurs sur leur environnement et leur avenir, qui sont très largement influencés par les gouvernements, les syndicats mais également leurs salariés.
Une confiance certes retrouvée, mais qui n’est partagée par tous
À l’occasion de ce baromètre trimestriel, un des axes principaux d’interrogations reposait sur le niveau de confiance accordé envers les politiques gouvernementales. Après un début d’année mouvementé en raison des nombreuses problématiques autour de la retraite, l’enquête révèle une amélioration de la confiance des dirigeants de TPE envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par le gouvernement d’Elizabeth Borne. En effet, au cours du deuxième trimestre 2023, le niveau de confiance a progressé, passant de 34 % à 41 %.
De même, l’optimisme quant au climat général des affaires en France affiche une hausse de 11 points sur trois mois, atteignant ainsi 35 %. Les dirigeants se montrent plus optimistes quant à leur propre activité, avec 56 % d’entre eux exprimant un sentiment positif, contre 48 % au premier trimestre. Un optimisme engendré en partie par la sérénité vécue par les TPE. En effet, 61 % d’entre elles déclarent ne pas rencontrer de difficultés financières.
Malgré une confiance retrouvée, l’enquête révèle qu’en ce qui concerne l’emploi, une baisse de deux points des prévisions d’embauche a été observée par rapport au trimestre précédent et que 7 % des TPE ont supprimé un ou plusieurs postes au cours des trois derniers mois. Une tendance qui n’est pas partagée par le secteur de l’hôtellerie, qui se distingue avec 29 % d’intentions d’embauche, enregistrant une hausse de 7 points. Enfin, 18 % des petites sociétés et entrepreneurs rencontrent encore des difficultés importantes, notamment celles appartenant aux secteurs des services aux entreprises (23 %) et de l’industrie (19 %).
Des dirigeants qui veulent un changement au travail, tant que ça ne leur coûte pas trop
En avril dernier, un rapport remis au ministre du travail, Olivier Dussopt, formulait dix-sept propositions pour « reconsidérer le travail ». Plus communément appelé le “Pacte de la vie au travail”, ce projet, porté par Emmanuel Macron, doit étudier un grand nombre d’aspects liés au travail dont les rémunérations, les carrières, l’usure professionnelle, les conditions de travail et le Compte épargne temps universel. Le baromètre met en exergue le soutien des dirigeants de TPE envers cette proposition. En effet, une majorité (62 %) des dirigeants estime que ce pacte serait utile, bien que seulement 46 % d’entre eux considèrent qu’il arrive au bon moment.
Parmi les mesures proposées dans ce pacte, la réforme du RSA, conditionnant l’aide à un minimum d’heures d’activité par semaine, et la réforme du lycée professionnel via le développement de l’alternance, sont citées comme les plus prioritaires par les dirigeants de TPE. Il s’agit des deux propositions les moins coûteuses pour les dirigeants et nous pouvons voir que l’engouement est moindre lorsqu’elles sont plus contraignantes ou exigeantes financièrement. Ainsi, par exemple, le concept d’un meilleur partage de la valeur en entreprise, qui a été voté par l’Assemblée Nationale il y a peu, est cité par seulement 16 % des répondants. De même, la mise en place d’un CDI Senior recueille 15 % d’approbation et l’aide à la reconversion que 9 %.
À peine plus d’un chef d’entreprise sur deux déclare avoir une bonne image de son syndicat
Le baromètre souligne également une perception mitigée des chefs d’entreprise envers les syndicats patronaux. Seule une petite majorité (56 %) estime que leur propre syndicat de branche ainsi que ceux en général comprennent bien les enjeux et contraintes auxquels ils sont confrontés. En revanche, 57 % des chefs d’entreprise estiment que leurs contraintes et enjeux ne sont pas compris par les syndicats nationaux. Cette perception se traduit par une image dépréciée des organisations syndicales auprès des dirigeants de TPE. En effet, 54 % ont une mauvaise image du Medef et 68 % estiment qu’il remplit mal son rôle.
Patrons & salariés : main dans la main
L’enquête révèle une satisfaction élevée tant du côté des dirigeants que des salariés en ce qui concerne le dialogue social au sein des TPE. La quasi-totalité des dirigeants (99 %) souligne la qualité de celui-ci dans leur entreprise et 63 % d’entre eux estiment que celle-ci s’est plutôt améliorée dans leur entreprise ces dernières années. Une nouvelle marque d’optimiste constatée dans les petites structures, qui est également perçue lorsque l’on demande aux chefs d’entreprise s’ils sont satisfaits de leurs employés puisque 97 % d’entre eux le sont. De plus, 51 % des dirigeants estiment que leurs salariés sont « très impliqués et motivés ». Enfin, les TPE continuent d’attirer les salariés et sur les interrogés, la majorité (57 %) préfère travailler dans ce type de structure plutôt que dans une autre.