Mai 2023 marque un recul des créations d’entreprises

En mai 2023, 85 544 nouvelles entreprises ont vu le jour en France, marquant ainsi une diminution de 2,8% par rapport au mois d’avril 2023. Ce recul s’explique notamment par la décroissance des créations de micro-entreprises et d’entreprises individuelles classiques (EI). Retrouvez notre analyse chiffrée des créations d’entreprises en mai 2023 dans cet article.

L’évolution de la création d’entreprises en mai 2023

Cet article contient les chiffres communiqués par l’INSEE lors de sa date de publication. Ces données ont pu faire l’objet de corrections par l’INSEE depuis.

Le mois de mai 2023 affiche un premier repli depuis février

Après trois mois consécutifs de croissance, le mois de mai 2023 accuse une baisse du nombre des créations d’entreprises de 2,8%. Alors que 83 443 entreprises avaient été créées en février, 84 315 en mars et 87 982 en avril, le mois de mai vient ralentir le dynamisme entrepreneurial français de ce début d’année 2023 avec 85 544 nouvelles créations.

Une croissance sur 12 mois toujours supérieure à l’année passée

Le nombre des créations en mai 2023 reste supérieur à celui de mai 2022 (+3,08%). Toutefois, il régresse les cinq premiers mois 2023 comparé à 2022. En effet, 442 445 nouvelles entreprises ont été créées entre janvier et mai cette année contre 451 917 en 2022, traduisant ainsi une diminution de 2,1% sur la période. Cet écart s’explique par le recul des formes sociétales et des entreprises individuelles classiques.

Malgré cela, au cours des 12 derniers mois, le nombre total d’entreprises créées affiche une hausse de 1,3% par rapport aux 12 mois précédents.

Quelles sont les immatriculations les plus importantes de mai 2023 ?

Les micro-entreprises toujours prépondérantes

Les créations de micro-entreprises se replient de 4,1% en mai 2023 par rapport à avril. Cet essoufflement affecte quelque peu la dynamique positive du trimestre mars-mai (+3,3%) et de l’année (+3,5%). Les micro-entreprises restent malgré tout prépondérantes dans l’ensemble des créations avec près des deux tiers du total en avril (63,2%). Cette part, stable sur les cinq premiers mois (63%), confirme l’ascendance des micro-entrepreneurs dans la création.

La micro-entreprise présente de nombreux avantages. Ce type d’immatriculation est rapide et simple à mettre en place, mais permet aussi de bénéficier d’un taux de prélèvement fiscal et social faible. Enfin, la gestion courante d’une micro-entreprise est simplifiée avec une comptabilité de l’auto-entrepreneur allégée.

Les entreprises individuelles classiques diminuent en mai, moins vite que par le passé

Avec 32 037 nouvelles entreprises individuelles classiques (EI) en mai, le nombre de créations recule de 0,5% par rapport à avril. Durant les trois derniers mois, de mars à mai, il a diminué plus fortement (-2,8%). Constatée sur 12 mois, cette baisse est encore plus significative (-4,9%). Si elle demeure la plus marquée, comparée aux autres formes de statuts juridiques, cette chute semble ainsi afficher une tendance au ralentissement.

Plus de 37% des créations d’entreprises en mai concernent encore ce statut juridique.

Cette forme n’est pas sans inconvénients pour les entrepreneurs. Si elle présente des avantages comme la création simplifiée, l’absence de plafond de chiffre d’affaires, ou encore une fiscalité plus souple, elle ôte une certaine sécurité financière, en privant généralement l’entrepreneur de ses allocations de chômage, tout en l’exposant fortement en cas de faillite. Un entrepreneur individuel ne pourra pas non plus s’associer avec d’autres personnes.

La chute des formes sociales s’accentue

Les formes sociales sont composées des EURL, SARL, SASU, SAS, SA, SNC, SCS et SCA. Elles représentent 25,5% des créations d’entreprises en mai 2023 contre 26,5% en avril et 27,1% en mars 2023.

Durant la période mars-mai 2023, les formes sociales ont fortement décru (-8,7% par rapport à 2022). Sur les 12 derniers mois, elles ont certes diminué mais dans de moindres proportions (-0,8%). Cela semble confirmer l’accélération du déclin de ce statut juridique dans la création d’entreprises.

Baisse dans la majorité des secteurs, notamment dans l’enseignement, la santé et l’action sociale

Au cours du mois de mai 2023, les créations d’entreprises baissent dans la majorité des secteurs, à l’exception de l’industrie, de la construction et de l’information et la communication.

De nombreux secteurs marquent un fléchissement par rapport au mois d’avril :

• l’enseignement, la santé et l’action sociale : -8,6% contre +8% en avril ;
• les services aux ménages : -5,8% contre +3,4% en avril ;
• les activités financières et d’assurance : -3,6% contre +0,8% en avril ;
• les activités immobilières : -2,9% contre +0% en avril ;
• le soutien aux entreprises : -2,7% contre +2,6% en avril ;
• le commerce, les transports et la restauration : -1,9% contre +6,3% en avril.

Peu de secteurs tirent leur épingle du jeu en mai, confirmant de surcroît la tendance favorable observée en avril. Il s’agit de :

• l’information et la communication : +2,4%, après +4,4% en avril ;
• l’industrie : +0,4%, après +0,7% en avril ;
• la construction : +0,1%, après +0,4% en avril.

Sur la période mars-mai, les secteurs de l’enseignement, la santé et l’action sociale (-9,2%), les activités immobilières (-10,7%) financières et d’assurance (-8,7%) et la construction (­8,1%) accentuent les tendances défavorables constatées à 12 mois.

Sur le dernier trimestre, le secteur de l’enseignement, la santé et l’action sociale est celui qui contribue le plus à la baisse (-2 100 créations par rapport aux mêmes mois un an auparavant).

Sur 12 mois, le sous-secteur le plus en retrait est toujours celui des transports et entreposage (­17,3%). Il semble toutefois que cette tendance défavorable s’infléchisse (-2,4% sur 3 mois et +1,6% en mai).

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