Le secteur du bâtiment est l’un des secteurs d’activité les plus fructueux. La hausse de la population mondiale ainsi que la désir des collectivités de construire des bâtiments plus respectueux de l’environnement, permettent aux travailleurs du BTP d’avoir un flux d’activité important. Depuis quelques années déjà, des méthodes se développent afin de permettre au secteur du BTP de profiter des technologies les plus pointues. Entre transition écologique, nouvelles technologies, taux d’emploi et hausse des prix, nous vous invitons à découvrir dans cet article, 19 chiffres clés et 4 tendances dans le bâtiment en 2023.
19 chiffres clés sur le marché du BTP
Les entreprises de la construction génèrent un chiffre d’affaires de 332 milliards d’euros en France
En 2019, elles représentent 14,7% des entreprises et contribuent à 8,3% du chiffre d’affaires et 9,4% de la valeur ajoutée (soit 107 milliards d’euros) de l’ensemble des secteurs en France. Ce sont les travaux de construction spécialisés, c’est-à-dire la démolition et la préparation de sites, et les travaux d’installation et de finition qui pèsent le plus : près de 193,3 milliards d’euros, soit 58,3% du total.
Le BTP regroupe plus de 486 900 entreprises
Ce secteur est peu concentré. En 2019, 92,4% des entreprises sont des unités légales indépendantes et seulement 7,6% appartiennent à un groupe. L’activité de travaux de construction spécialisés occupe une place prépondérante avec 89% des sociétés, contre 5% pour la construction de bâtiments, 5,2% pour la promotion immobilière et moins de 1% pour le génie civil.
La France investit au total 252,6 milliards d’euros dans la construction
C’est 19,2 % de plus qu’en 2020. Après un ralentissement de l’activité lié à la crise sanitaire et économique de la COVID, l’investissement français dans le secteur du bâtiment et de la construction repart largement à la hausse. L’année 2021 enregistre le montant d’investissement le plus élevé de ces dix dernières années.
Le BTP emploie 1,486 million de salariés en France
Cela représente une croissance de 3,8% en 2021, contre 1,1% dans l’ensemble des secteurs. Majoritairement masculin, le BTP ne compte pas moins de 87,9% d’hommes. Néanmoins, le taux de féminisation est en augmentation constante : les femmes représentent aujourd’hui 12,1% des emplois, soit 1,7% de plus qu’il y a 10 ans et 3,4% de plus qu’il y a 20 ans.
Le nombre d’heures annuelles travaillées est en hausse de 7,7%
Ce chiffre représente cependant une diminution de 8,3% par rapport à la période précédant la crise sanitaire. La construction des bâtiments est l’activité qui a été la plus durement touchée par la COVID avec un recul de 18,8% depuis 2019. Les chantiers des travaux de construction et ceux du génie civil sont quant à eux en baisse respectivement de 7,6 % et 6,1 %.
Un salarié du BTP travaille en moyenne 1343 heures par an
C’est 10% de moins qu’il y a 20 ans et 21% de moins qu’il y a 50 ans. Cette diminution s’explique par l’amélioration des conditions de travail des professionnels du secteur, et notamment celles des ouvriers. Depuis 2017, et dans le cadre de la réforme du Code du travail, le compte professionnel de prévention permet aux salariés du BTP de bénéficier de formations professionnelles facilitant une reconversion, d’un temps partiel avec maintien de la rémunération ou d’un départ à la retraite anticipé.
L’âge moyen d’un salarié du BTP est de 42 ans
Ce chiffre est en augmentation quasiment constante depuis 1959, année au cours de laquelle l’âge moyen d’un employé était de 34,8 ans. Même si les années 2000-2010 marquent un étonnant ralentissement (l’âge moyen d’un salarié chute jusqu’à retrouver celui des années 1980, soit 36,5 ans), cette hausse peut être vue d’un bon œil et interprétée comme la conséquence d’une amélioration des mesures de sécurité, de santé et des conditions de vie des employés.
Le revenu moyen d’un homme est 33% plus élevé que celui d’une femme
Les femmes du secteur de la construction gagnent en moyenne 1 970 euros par mois contre 2 610 euros pour les hommes. Cet écart salarial est supérieur à celui tout secteur confondu en France, où les femmes gagnent en moyenne 22% de moins que les hommes. Cette différence de salaire est plus faible dans les activités électriques : elle est d’environ 20%, contre 24% pour les activités de peinture, revêtements et autres finitions et de 28% pour le gros œuvre.
Les parts de salariés cadres dans le BTP est de 33%
La part des cadres dans le secteur est en hausse continue : elle était de 29% il y a 20 ans, et de seulement 11% il y a 50 ans. Cette tendance illustre les besoins croissants de personnel qualifié dans le secteur. D’ici à 2030, on estime que les emplois réservés aux diplômés du supérieur devraient atteindre les 58 000, en hausse de 30% par rapport à 2019.
Les personnes non salariées dans le BTP représentent 20% des travailleurs
Ce taux est nettement supérieur à celui rencontré dans les secteurs non agricoles, où les travailleurs non salariés ne dépassent pas 9%. En 2019, le revenu moyen des travailleurs non-salariés dans la construction s’établit à 2 590 euros par mois, soit 28% de moins tout secteur confondu (3 590 euros).
Le nombre d’heures travaillées augmente de 1,7% depuis la crise sanitaire
Une situation contrastée. Par rapport au 2ème trimestre 2019, l’activité reprend au deuxième trimestre 2021, plus particulièrement dans les travaux spécialisés (+2,2%) et le génie civil (+1,5%). Elle recule cependant de 3,3% dans la construction de bâtiments, du fait de la diminution du nombre d’heures travaillées par les ouvriers permanents (-10,8%).
L’activité trimestrielle des travaux publics est en hausse de 5,8%
Cette augmentation au deuxième trimestre 2022 fait suite à une diminution globale de l’activité des travaux publics depuis 2 ans. La COVID a eu un impact conséquent. Après une période de croissance ininterrompue, à deux chiffres entre 2017 et 2020, les travaux publics ont enregistré une baisse d’activité historique de 86,5% au troisième trimestre 2020.
84 % des recrutements du secteur concernent des besoins dans le bâtiment
Les chauffagistes, soudeurs et plombiers sont les postes les plus sollicités. 16% des recrutements restants concernent les travaux publics : constructeurs en voirie urbaine, conducteurs d’engins, monteurs de réseaux électriques et de télécommunications sont également des profils prisés.
Il y a environ 56 accidents du travail par an pour 1 000 salariés
Contre une moyenne de 34 accidents, tout secteur confondu. En 2018, le BTP représente 14% des accidents du travail, 15% des maladies professionnelles et 5% des accidents de trajet. Au cours de sa carrière, on estime qu’un salarié du BTP sera victime d’environ 2,5 accidents du travail et cumulera près de 220 jours d’arrêt de travail.
La France est le deuxième pays producteur de béton prêt à l’emploi en Europe
Juste derrière l’Allemagne, sa production annuelle s’élève à 40,4 millions de m3 en 2019, soit 0,8% de plus que l’année précédente. Le béton prêt à l’emploi génère ainsi 4,387 milliards d’euros en France, soit 45,9% du chiffre d’affaires de l’industrie des matériaux de construction en France.
Les coûts de production de la construction ont augmenté de 7,6%
Le contexte sanitaire instable depuis 3 ans et les tensions géopolitiques actuelles ont contribué à l’augmentation de 27,8% des prix de production de l’industrie française en 2022. Le secteur du bâtiment et des travaux publics n’a pas été épargné par cette hausse : les coûts de production se sont alourdis de 6,5% dans les travaux de construction spécialisés, de 12,2% dans le génie civil et de 7,8% dans la construction de bâtiments.
Les travaux spécialisés réalisent 66% de la valeur ajoutée du secteur et emploient 73% des salariés
Le génie civil se place juste après avec 15% de la valeur ajoutée et 13% des salariés, la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels 11% de la valeur ajoutée et des salariés, et enfin la promotion immobilière 7% de la valeur ajoutée et 3% des salariés.
Les entreprises organisées en groupe trustent le marché avec 53% de la valeur ajoutée
Largement minoritaires en nombre (3,7%), ces entreprises de la construction organisées en groupe (par opposition aux entreprises mono-unité) ont un poids considérable. Elles emploient 48% des salariés et forment une véritable force de production et de développement pour le BTP, un secteur marqué par une concurrence accrue.
Plus de 95% des sociétés du BTP sont des micro-entreprises
Ce statut juridique est très largement privilégié, les PME ne constituant que les 5% des sociétés restantes. Être micro-entrepreneur est particulièrement avantageux dans ce secteur où de nombreuses entreprises fleurissent chaque année. Une grande flexibilité des horaires, des tarifs, de la gestion administrative et une exonération de la TVA simplifient considérablement le lancement d’une activité de construction.
4 tendances du BTP en 2023
L’utilisation de matériaux verts
Responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre en France et de 40% de la consommation mondiale d’énergie, le BTP est incontestablement un des secteurs les plus polluants.
Comme dans une majorité des industries, le secteur du BTP a déjà adopté diverses mesures afin de limiter son impact environnemental. Parmi celles-ci : la construction de bâtiments à basse consommation d’énergie, l’utilisation de logiciels de gestion favorisant la dématérialisation des outils de travail, la mise en place de dispositifs d’évacuation et de revalorisation des déchets de chantier …
Le secteur de la construction franchit désormais une nouvelle étape avec l’utilisation croissante d’éco-matériaux. Ces éco-matériaux ou dits “matériaux verts” répondent à des critères bien définis : ils doivent être biodégradables, issus de sources renouvelables et doivent avoir un impact environnemental relativement faible au niveau de leur production, de leur installation et de leur recyclage.
Les matériaux écologiques les plus couramment utilisés sont le bois, le chanvre, la paille, le bambou, la brique, le liège ou encore l’ouate. Ces derniers présentent de nombreux avantages qui dépassent simplement l’objectif d’éco-responsabilité et ils ont souvent des propriétés multiples.
Le liège est par exemple très utilisé pour les revêtements et on constate l’essor du nombre d’entreprises de la construction spécialisées dans son utilisation. C’est en effet un isolant acoustique, anti-vibration et thermique efficace qui revient aujourd’hui particulièrement à la mode. Son caractère design et chaleureux, la simplicité de son entretien et sa préconisation en cas d’allergies respiratoires séduisent d’autant plus les usagers.
Une hausse globale des coûts dans le secteur
Bien que les entreprises artisanales du bâtiment enregistrent une hausse de 3,5 % de leur activité au 1er trimestre 2022 par rapport au même trimestre de l’année précédente, celles-ci ont été particulièrement affectées par les conséquences de la crise sanitaire et la guerre en Ukraine.
Et pour cause, le coût global des matériaux a augmenté de 18% au premier trimestre 2022, avec +19 % sur l’ensemble de l’année pour le prix du ciment, +15,7% pour le bois et +60% pour l’aluminium. Du côté des énergies, le prix du gaz naturel a flambé entre janvier et octobre 2021 avec une hausse de 50%, et le prix du baril de pétrole (Brent) a doublé entre 2021 et 2022.
Fortement touchées par cette envolée du prix de l’énergie et des matières premières, les entreprises du BTP font inévitablement face à des difficultés de production et d’approvisionnements : rallongement des délais, pénuries, hausse des coûts de production …
60% des entreprises déclarent avoir dû répercuter la hausse de leurs coûts sur leurs consommateurs en mai 2022, contre 45% en janvier selon une étude du CAPEB. Cela est en partie dû au fait que l’achat des matériaux représente 30% des charges des entreprises du bâtiment.
La branche du secteur qui semble avoir le plus souffert de ces perturbations est la menuiserie-serrurerie avec une augmentation des coûts de 21,5%. Elle est suivie de près par la maçonnerie dont les coûts ont bondi de 19,4%, et par les activités de couverture-plomberie-chauffage qui ont cru de 17%.
Face aux pénuries de matériaux, certains acteurs du bâtiment ont été contraints de créer des stocks, ce qui a pu engendrer une dégradation du niveau de leur trésorerie : 20 % des entreprises ont déclaré une baisse de trésorerie cette année.
Le smart building ou la construction connectée
Mais qu’est-ce que le smart building ? C’est l’utilisation des technologies du numérique et de l’intelligence artificielle dès la conception d’un bâtiment et durant tout son cycle de vie.
Le smart building souhaite répondre à quatre grands enjeux qui seront au cœur des préoccupations futures de la construction de bâtiments : l’habitabilité, la durabilité, la résilience et l’accessibilité. Il s’inscrit ainsi dans la continuité de la transition écologique et énergétique qui a été engagée par le secteur, tout en ayant pour objectif d’améliorer la qualité de vie et la sécurité des usagers.
En France, la dynamique du smart building est largement enclenchée : en croissance de 5% par rapport à 2019, il pourrait atteindre 390 millions d’euros en 2023.
La demande en solutions intelligentes permettant d’optimiser la consommation d’énergie des bâtiments s’est ainsi envolée depuis deux ans. L’engouement croissant des investisseurs pour l’environnement ainsi que le plan “France Relance”, visant à moderniser les bâtiments anciens et à optimiser leurs dépenses énergétiques, expliquent principalement ce phénomène.
Les spécialistes du smart building s’attendent à voir leur chiffre d’affaires augmenter d’environ 15% en 2023, soit le double de celui atteint en 2017.
La formation professionnelle en hausse dans le secteur
Le nombre d’apprentis dans le secteur du bâtiment est en évolution favorable depuis 4 ans. Avec 83 000 apprentis en formation, le BTP représente 20% de l’apprentissage en France, tous secteurs professionnels confondus.
L’Hexagone voit ainsi augmenter le nombre d’inscrits en formation CAP de 11%, en BAC professionnel de 13,1% et en études supérieures de 17,5%. Ces chiffres s’expliquent par une mobilisation massive et récente des organismes de formation, la multiplication du nombre de formations proposées et la mise en place de dispositifs incitatifs déployés par le gouvernement.
La visite des ateliers du BTP-CFA par Elisabeth Borne en septembre 2021 a permis de renforcer l’importance récente accordée à la formation et à l’apprentissage dans le bâtiment et les travaux publics. De nombreuses initiatives d’innovation ont été évoquées comme le développement du numérique éducatif dans les pratiques pédagogiques, la modularisation des formations ou encore l’utilisation de la réalité virtuelle pour des formations immersives.
Ces avancées significatives dans la formation professionnelle du bâtiment et des travaux publics se sont largement répercutées sur les taux d’emploi : la croissance du recrutement pour les étudiants issus d’un Bac pro est de 19%, 13,5% pour ceux issus d’un CAP et de 15,1% pour ceux ayant réalisés des études supérieures.
Un taux d’accès à l’emploi croissant avec le niveau de diplôme et la création attendue de 190000 emplois entre 2019 et 2030 devraient continuer à alimenter cette dynamique de professionnalisation.
FAQ
Quelles sont les grandes tendances du BTP ?
Les grandes tendances du BTP en 2023 sont l’utilisation de matériaux verts et eco-responsables ainsi que la pratique du smartbuiliding, autrement dit, l’usage de technologies numériques et de l’IA durant la conception et tout le cycle de vie d’un bâtiment.
Quel est le chiffre d’affaires dégagé par les entreprises de construction en France ?
Les entreprises de la construction génèrent un chiffre d’affaires de 332 milliards d’euros en France. En 2019, elles représentent 14,7% des entreprises et contribuent à 8,3% du chiffre d’affaires et 9,4% de la valeur ajoutée (soit 107 milliards d’euros) de l’ensemble des secteurs.
Combien y a-t-il de salariés dans le BTP en France ?
Le BTP emploie 1,486 millions de salariés en France. Cela représente une croissance de 3,8% en 2021, contre 1,1% dans l’ensemble des secteurs. Majoritairement masculin, le BTP ne compte pas moins de 87,9% d’hommes.