Le secteur du bâtiment est l’un des secteurs d’activité les plus fructueux. La hausse de la population mondiale ainsi que le désir des collectivités de construire des bâtiments plus respectueux de l’environnement, permettent aux travailleurs du BTP d’avoir un flux d’activité important. Depuis quelques années déjà, des méthodes se développent afin de permettre au secteur du BTP de profiter des technologies les plus pointues. Entre transition écologique, nouvelles technologies, taux d’emploi et hausse des prix, nous vous invitons à découvrir dans cet article, 19 chiffres clés et 4 tendances dans le bâtiment en 2024.
19 chiffres clés sur le marché du BTP
Les entreprises de la construction génèrent un chiffre d’affaires historique de 166 milliards d’euros hors taxes en France
En excluant l’influence des variations de prix, l’activité économique a ralenti en 2022 pour atteindre une croissance de 3,2 %, contre 12,7% en 2021. C’est 2% de moins qu’avant la pandémie mondiale. C’est surtout l’augmentation significative de 8,7 % dans les prix du bâtiment, résultant de l’augmentation des coûts, qui a conduit au record de 166 milliards d’euros hors taxes de chiffre d’affaires en 2022.
Le BTP regroupe plus de 427 000 entreprises
Le BTP regroupe plus de 427 000 entreprises en 2022. 403 400 entreprises sont catégorisées de taille artisanale (par la Fédération Française du Bâtiment) et 62 500 sont des auto-entreprises.
Les entreprises organisées en groupe trustent le marché avec 53% de la valeur ajoutée
Largement minoritaires en nombre (3,7%), ces entreprises de la construction organisées en groupe (par opposition aux entreprises mono-unité) ont un poids considérable. Elles emploient 48% des salariés et forment une véritable force de production et de développement pour le BTP, un secteur marqué par une concurrence accrue.
Plus de 93% des sociétés du BTP sont des micro-entreprises
Ce statut juridique est très largement privilégié, les PME ne constituant que les 5% des sociétés restantes. Être micro-entrepreneur est particulièrement avantageux dans ce secteur où de nombreuses entreprises fleurissent chaque année. Une grande flexibilité des horaires, des tarifs, de la gestion administrative et une exonération de la TVA simplifient considérablement le lancement d’une activité de construction.
Les investissements dans la construction s’élèvent à 281,1 milliards d’euros
En 2022, l’ensemble des investissements en construction s’élève à 281,1 milliards d’euros en France. C’est 11% de plus qu’en 2021. Après un ralentissement de l’activité lié à la crise sanitaire et économique de la COVID, l’investissement français dans le secteur du bâtiment et de la construction repart largement à la hausse. L’année 2022 enregistre le montant d’investissement le plus élevé de ces dix dernières années.
Le nombre de marchés conclus dans les travaux publics est en hausse de 13,2%
Le secteur des travaux publics affiche une amélioration de l’activité en 2023 avec une croissance des travaux réalisés et des prises de commandes. Ainsi de janvier à octobre 2023, le rythme des travaux de production a progressé de 4,8% par rapport à la même période l’année précédente. Du côté des nouvelles prises de commande en octobre 2023, le marché des TP a battu le record du nombre de marchés conclus depuis 3 ans.
La France est le deuxième pays producteur de béton prêt à l’emploi en Europe
Juste derrière l’Allemagne, sa production annuelle s’élève à 40,4 millions de m3 en 2019, soit 0,8% de plus que l’année précédente. Le béton prêt à l’emploi génère ainsi 4,387 milliards d’euros en France, soit 45,9% du chiffre d’affaires de l’industrie des matériaux de construction en France.
Les coûts de production ont augmenté de 6,3%
Au premier trimestre 2023, les coûts de production ont augmenté de 6,3%. On constate un ralentissement par rapport au trimestre précédent, avec une progression de 7,7% sur l’année précédente. Le secteur du Génie Civil reprend de la vitesse en 2023, après une forte chute en 2022.
Les travaux spécialisés réalisent 66% de la valeur ajoutée du secteur et emploient 75% des salariés
Le génie civil se place juste après avec 11% de la valeur ajoutée et 12% des salariés, la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels 11% de la valeur ajoutée et des salariés, et enfin la promotion immobilière 7% de la valeur ajoutée et 1% des salariés.
Le BTP emploie 1,273 million de salariés en France
Le secteur totalise 1 730 000 actifs, dont 1 273 000 salariés et 106 000 intérimaires en équivalent temps plein. Cela représente une croissance de 3,8% en 2021, contre 1,1% dans l’ensemble des secteurs.
Le secteur de la construction prévoit la suppression de 150 000 emplois d’ici à 2025 en France
Le secteur de la construction prévoit la suppression de 150 000 emplois d’ici à 2025 en France, avec en cause une réduction de l’activité en 2023. La FFB, qui avait initialement estimé 100 000 suppressions d’emplois d’ici 2025 au printemps dernier, avait révisé ce chiffre à la hausse une première fois, le portant à 135 000 début juillet.
84 % des recrutements concernent des besoins dans le bâtiment
Les chauffagistes, soudeurs et plombiers sont les postes les plus sollicités. 16% des recrutements restants concernent les travaux publics : constructeurs en voirie urbaine, conducteurs d’engins, monteurs de réseaux électriques et de télécommunications sont également des profils prisés.
Un salarié du BTP travaille en moyenne 1 343 heures par an
C’est 10% de moins qu’il y a 20 ans et 21% de moins qu’il y a 50 ans. Cette diminution s’explique par l’amélioration des conditions de travail des professionnels du secteur, et notamment celles des ouvriers. Depuis 2017, et dans le cadre de la réforme du Code du travail, le compte professionnel de prévention permet aux salariés du BTP de bénéficier de formations professionnelles facilitant une reconversion, d’un temps partiel avec maintien de la rémunération ou d’un départ à la retraite anticipé.
L’âge moyen d’un salarié du BTP est de 42 ans
Ce chiffre est en augmentation quasiment constante depuis 1959, année au cours de laquelle l’âge moyen d’un employé était de 34,8 ans. Même si les années 2000-2010 marquent un étonnant ralentissement (l’âge moyen d’un salarié chute jusqu’à retrouver celui des années 1980, soit 36,5 ans), cette hausse peut être vue d’un bon œil et interprétée comme la conséquence d’une amélioration des mesures de sécurité, de santé et des conditions de vie des employés.
Les employés du secteur du BTP sont composés de 86,6% d’hommes
Le secteur du BTP compte 13,4% de femmes parmi ses employés, tandis que les hommes représentent 86,6% de l’effectif. Seul le sous-secteur de la promotion immobilière est plus paritaire avec 50,5% de femmes.
En 2017, seuls 3,5 % des travailleurs indépendants du secteur de la construction sont des femmes, contre 37 % tous secteurs confondus.
Les parts de salariés cadres dans le BTP est de 33%
La part des cadres dans le secteur est en hausse continue : elle était de 29% il y a 20 ans, et de seulement 11% il y a 50 ans. Cette tendance illustre les besoins croissants de personnel qualifié dans le secteur. D’ici à 2030, on estime que les emplois réservés aux diplômés du supérieur devraient atteindre les 58 000, en hausse de 30% par rapport à 2019.
Les personnes non salariées dans le BTP représentent 20% des travailleurs
Ce taux est nettement supérieur à celui rencontré dans les secteurs non agricoles, où les travailleurs non salariés ne dépassent pas 9%. En 2019, le revenu moyen des travailleurs non-salariés dans la construction s’établit à 2 590 euros par mois, soit 28% de moins tout secteur confondu (3 590 euros).
Il y a environ 56 accidents du travail par an pour 1 000 salariés
Contre une moyenne de 34 accidents, tout secteur confondu. En 2018, le BTP représente 14% des accidents du travail, 15% des maladies professionnelles et 5% des accidents de trajet. Au cours de sa carrière, on estime qu’un salarié du BTP sera victime d’environ 2,5 accidents du travail et cumulera près de 220 jours d’arrêt de travail.
6000 € d’aides de l’État pour recruter des apprentis
L’accroissement significatif du nombre d’apprentis au sein de vos entreprises est probablement attribuable aux incitations financières mises en place ces dernières années. En 2023, le gouvernement a décidé de poursuivre son soutien en offrant une aide de 6000 € à toutes les entreprises pour les contrats conclus avec des apprentis, qu’ils soient mineurs ou majeurs, durant leur première année d’exécution du contrat.
4 tendances du BTP en 2024
L’utilisation de matériaux verts
Responsable de 23% des émissions de gaz à effet de serre en France et de 43% de la consommation énergétique annuelle française, le BTP est incontestablement un des secteurs les plus polluants.
Les matériaux biosourcés et géosourcés gagnent en popularité dans le domaine de la construction en 2024.
Comme dans une majorité des industries, le secteur du BTP a déjà adopté diverses mesures afin de limiter son impact environnemental. Parmi celles-ci :
- la construction de bâtiments à basse consommation d’énergie :
- l’utilisation de logiciels de gestion de chantiers favorisant la dématérialisation des outils de travail ;
- la mise en place de dispositifs d’évacuation et de revalorisation des déchets de chantier ;
- etc.
Le secteur de la construction franchit désormais une nouvelle étape avec l’utilisation croissante d’éco-matériaux. Ces éco-matériaux, ou “matériaux verts”, répondent à des critères bien définis : ils doivent être biodégradables, issus de sources renouvelables et doivent avoir un impact environnemental relativement faible au niveau de leur production, de leur installation et de leur recyclage.
Les matériaux écologiques les plus couramment utilisés sont le bois, le chanvre, la paille, le bambou, la brique, le liège ou encore l’ouate. Ces derniers présentent de nombreux avantages qui dépassent simplement l’objectif d’écoresponsabilité et ils ont souvent des propriétés multiples.
Le liège est par exemple très utilisé pour les revêtements et on constate l’essor du nombre d’entreprises de la construction spécialisées dans son utilisation. C’est en effet un isolant acoustique, anti-vibration et thermique efficace qui revient aujourd’hui particulièrement à la mode. Son caractère design et chaleureux, la simplicité de son entretien et sa préconisation en cas d’allergies respiratoires séduisent d’autant plus les usagers.
Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, l’industrie de la construction doit se concentrer sur la réduction de la consommation d’énergie des bâtiments, la maîtrise des coûts énergétiques et la diminution de l’empreinte carbone des constructions.
Une hausse globale des coûts dans le secteur
Bien que les entreprises artisanales du bâtiment enregistrent une hausse de 3,5 % de leur activité au 1er trimestre 2022 par rapport au même trimestre de l’année précédente, celles-ci ont été particulièrement affectées par les conséquences de la crise sanitaire et la guerre en Ukraine.
Et pour cause, le coût global des matériaux a augmenté de 18% au premier trimestre 2022, avec +19 % sur l’ensemble de l’année pour le prix du ciment, +15,7% pour le bois et +60% pour l’aluminium. Du côté des énergies, le prix du gaz naturel a flambé entre janvier et octobre 2021 avec une hausse de 50%, et le prix du baril de pétrole (Brent) a doublé entre 2021 et 2022.
Fortement touchées par cette envolée du prix de l’énergie et des matières premières, les entreprises du BTP font inévitablement face à des difficultés de production et d’approvisionnements : rallongement des délais, pénuries, hausse des coûts de production, etc.
Au 2ème trimestre 2023, les coûts de production dans le secteur de la construction ont continué de progresser, avec une augmentation de 0,2 %. Cette augmentation est toutefois moins marquée que celle observée au 1er trimestre, qui s’élevait à 1,2 %. Dans la construction de bâtiments, l’augmentation a été plus modérée, passant de 1,9 % en début d’année à 0,3 % au 2ème trimestre. Sur une période de douze mois, on constate également un ralentissement de la croissance.
60% des entreprises déclarent avoir dû répercuter la hausse de leurs coûts sur leurs consommateurs en mai 2022, contre 45% en janvier selon une étude du CAPEB.
La branche du secteur qui semble avoir le plus souffert de ces perturbations est la menuiserie-serrurerie avec une augmentation des coûts de 21,5%. Elle est suivie de près par la maçonnerie dont les coûts ont bondi de 19,4%, et par les activités de couverture-plomberie-chauffage qui ont cru de 17%.
Face aux pénuries de matériaux, certains acteurs du bâtiment ont été contraints de créer des stocks, ce qui a pu engendrer une dégradation du niveau de leur trésorerie : 20 % des entreprises ont déclaré une baisse de trésorerie cette année.
Le smart building ou la construction connectée
Mais qu’est-ce que le smart building ? C’est l’utilisation des technologies du numérique et de l’intelligence artificielle dès la conception d’un bâtiment et durant tout son cycle de vie.
Le smart building souhaite répondre à quatre grands enjeux qui seront au cœur des préoccupations futures de la construction de bâtiments : l’habitabilité, la durabilité, la résilience et l’accessibilité. Il s’inscrit ainsi dans la continuité de la transition écologique et énergétique qui a été engagée par le secteur, tout en ayant pour objectif d’améliorer la qualité de vie et la sécurité des usagers.
En France, la dynamique du smart building est largement enclenchée : en croissance de 5% par rapport à 2019, il pourrait atteindre 390 millions d’euros en 2023.
La demande en solutions intelligentes permettant d’optimiser la consommation d’énergie des bâtiments s’est ainsi envolée depuis deux ans. L’engouement croissant des investisseurs pour l’environnement ainsi que le plan “France Relance”, visant à moderniser les bâtiments anciens et à optimiser leurs dépenses énergétiques, expliquent principalement ce phénomène.
Les spécialistes du smart building s’attendent à voir leur chiffre d’affaires augmenter d’environ 15% en 2023, soit le double de celui atteint en 2017.
La formation professionnelle en hausse dans le secteur
En 2023, on décompte près de 103 000 apprentis en formation à un métier du BTP.
L’effectif des apprentis se préparant aux métiers de la construction et des travaux publics connaît une croissance significative entre 2021-2022 et 2022-2023, avec une augmentation de +4,7 % dans tous les domaines professionnels et dans toutes les régions, ainsi qu’une progression de +5,7 % au niveau 3. En maintenant le même périmètre que l’année précédente, le nombre d’apprentis dans le secteur de la construction dépasse désormais les 100 000 pour l’année 2022-2023.
Ce nombre d’apprentis représente une augmentation de plus de 50 % par rapport à 2016-2017.
L’Hexagone voit ainsi augmenter le nombre d’inscrits en formation CAP de 11%, en BAC professionnel de 13,1% et en études supérieures de 17,5%. Ces chiffres s’expliquent par une mobilisation massive et récente des organismes de formation, la multiplication du nombre de formations proposées et la mise en place de dispositifs incitatifs déployés par le gouvernement.
De nombreuses initiatives d’innovation ont déjà été évoquées concernant la formation et l’apprentissage dans le bâtiment et les travaux publics, comme le développement du numérique éducatif dans les pratiques pédagogiques, la modularisation des formations ou encore l’utilisation de la réalité virtuelle pour des formations immersives.
Ces avancées significatives dans la formation professionnelle du bâtiment et des travaux publics se sont largement répercutées sur les taux d’emploi : la croissance du recrutement pour les étudiants issus d’un Bac pro est de 19%, 13,5% pour ceux issus d’un CAP et de 15,1% pour ceux ayant réalisés des études supérieures.
Un taux d’accès à l’emploi croissant avec le niveau de diplôme et la création attendue de 190 000 emplois entre 2019 et 2030 devraient continuer à alimenter cette dynamique de professionnalisation.
FAQ
Quelles sont les grandes tendances du BTP ?
Les grandes tendances du BTP en 2023 sont l’utilisation de matériaux verts et éco-responsables ainsi que la pratique du smartbuiliding, autrement dit, l’usage de technologies numériques et de l’IA durant la conception et tout le cycle de vie d’un bâtiment.
Qui sont les entreprises du BTP ?
On compte 427 000 entreprises du BTP en 2022. 93% d’entre elles sont des micro-entreprises. Les entreprises de la construction génèrent un chiffre d’affaires de 166 milliards d’euros en France.
Combien y a-t-il de salariés dans le BTP en France ?
Le BTP emploie 1,273 million de salariés en France. Cela représente une croissance de 3,8% en 2021, contre 1,1% dans l’ensemble des secteurs. Majoritairement masculin, le BTP ne compte pas moins de 86,6% d’hommes.