Le secteur du bâtiment est l’un des secteurs d’activité les plus fructueux. La hausse de la population mondiale ainsi que le désir des collectivités de construire des bâtiments plus respectueux de l’environnement, permettent aux travailleurs du BTP d’avoir un flux d’activité important. Depuis quelques années déjà, des méthodes se développent afin de permettre au secteur du BTP de profiter des technologies les plus pointues. Entre transition écologique, nouvelles technologies, taux d’emploi et hausse des prix, nous vous invitons à découvrir dans cet article, 20 chiffres clés et 5 tendances dans le bâtiment en 2025.
20 chiffres clés sur le marché du BTP
215 milliards d’euros de chantiers ont été réalisés en France
Le secteur des travaux et du bâtiment a enregistré 215 milliards d’euros de chantier en 2023 : 115 milliards d’euros dans l’entretien et la restauration, soit 53,5 % des chantiers et 100 milliards d’euros dans la construction neuve, soit 46, 5 % des chantiers.
Le savoir-faire français s’exporte aussi à l’étranger puisque les entreprises du BTP ont enregistré 3,9 milliards d’euros de chantier sur le marché extérieur. Ce chiffre prend en compte tous les types de travaux, qu’il s’agisse de gros ou de second œuvre.
Le secteur de la construction génère 5 % du PIB français
Au cours de l’année 2024, le chiffre d’affaires du BTP représente 5 % du PIB en France, et 6 % de la valeur ajoutée.
Les investissements dans la construction s’élèvent à 296,2 milliards d’euros
En 2023, les investissements connaissent un nouveau record ! Le secteur de la construction a investi plus de 296,2 milliards d’euros. En 2022, l’ensemble des investissements en construction s’élevaient à 281,1 milliards d’euros en France, soit 11% de plus qu’en 2021. Après un ralentissement de l’activité lié à la crise sanitaire et économique de la COVID, l’investissement français dans le secteur du bâtiment et de la construction repart largement à la hausse.
2 sociétés françaises de la construction sont parmi les 10 plus grandes au monde
La construction française brille à l’international ! En effet, 2 entreprises du BTP françaises se classent parmi les 10 plus grandes au monde. Il s’agit de Vinci et Bouygues, qui comptent à elles deux plus de 130 milliards d’euros de CA.
Le BTP regroupe plus de 381 000 entreprises
Le BTP regroupe plus de 381 000 entreprises en 2023. 365 000 entreprises sont catégorisées de taille artisanale (par la Fédération Française du Bâtiment) et 56 300 sont des micro-entreprises.
95 % des sociétés du BTP sont des TPE
Sur les 381 000 entreprises du bâtiment en France en 2024, 95,8 % sont des TPE. C’est-à-dire que 365 000 sociétés BTP ont moins de 9 salariés. 14 100 entreprises de ce secteur comptent entre 10 et 49 salariés, 1 700 enregistrent entre 50 et 249 salariés et seulement 200 des sociétés du BTP déclarent plus de 250 salariés.
87 306 entreprises du secteur de la construction ont été créées
En 2024, 87 306 entreprises ont été créées dans le secteur de la construction. La création d’entreprise dans le secteur BTP représentait 84 321 entreprises en 2023.
En moyenne, le carnet de commandes est rempli sur 8 mois
En 2024, les entreprises du bâtiment de plus de 10 salariés ont un carnet de commandes prêt pour 8 mois de chiffre d’affaires en moyenne. Ce chiffre est sensiblement le même qu’à la même période en 2023, puisqu’il était de 8,4 mois.
Le nombre de marchés conclus dans les travaux publics est en baisse de -6,4 %
Le secteur des travaux publics, après avoir affiché une amélioration de l’activité en 2023 avec une progression de +4,8% par rapport à la même période l’année précédente, chute. En effet, d’après le bulletin mensuel publié par la FNTP début 2025, le nombre de marchés conclus est en baisse de – 6,4 % en 2024.
330 400 logements ont été autorisés à la construction
En 2024, ce sont 330 400 logements qui ont été autorisés à la constructIon. Cela représente 46 300 logements en moins que lors des douze mois précédents (- 12,3 %). Mais surtout, c’est 28 % de moins qu’au cours des 12 mois précédant la crise sanitaire, c’est-à-dire entre mars 2019 et février 2020.
19,72 millions de tonnes de béton produites en France
La production de béton en France atteint 19,72 millions de tonnes et représente un chiffre d’affaires de 3,18 milliards d’euros en 2023. Cela représente une diminution de 2,7% par rapport à 2022, année représentant le plus gros chiffre d’affaires depuis 2015.
62% du béton produit est utilisé pour le bâtiment et 38% pour les TP.
Selon la FIB (Fédération de l’Industrie du Béton), le secteur du ciment regroupe 431 entreprises sur 670 sites de production répartis partout en France.
Les coûts de production ont augmenté de 0,9 %
Les coûts de production dans la construction ont très faiblement augmenté de +0,9 % entre la fin de l’année 2023 et la fin de 2024. Ces coûts ralentissent dans le génie civil (passant de +1,2 % à +0,7 %), secteur qui avait connu une nette ascension en 2023 ! À titre de comparaison, au premier trimestre 2023, les coûts de production avaient augmenté de 6,3 %.
Le volume d’activité de la maçonnerie a diminué de 6%
L’année 2024, comme les précédentes depuis 2022, voit l’activité du BTP en net recul en termes de volume d’activité, et ce, dans l’ensemble des secteurs (électricité, menuiserie, aménagement, plomberie, etc). Le plus touché à la fin de l’année 2024 est la maçonnerie, qui enregistre un recul de -6 % de son volume d’activité.
De manière générale, l’ensemble des secteurs a vu son volume d’activité décroître de -5 % en 2024.
25 % des entreprises artisanales cherchent à recruter
Au début de l’année 2024, 1/4 des entreprises artisanales du bâtiment étaient en processus de recrutement. Parmi elles, 13 % ont réussi à embaucher, soit près de la moitié seulement. Ces données sont plutôt stables depuis le premier semestre 2022 après avoir connu une hausse très significative entre 2020 et 2021. En effet, les recherches d’embauche sur cette période sont passées de 5 % à 31 % !
Le BTP emploie 1 559 800 salariés en France
Selon l’étude menée par la CAPEB sur l’emploi dans le bâtiment en 2024, le BTP recense 1 559 800 salariés, soit -1,6 % par rapport à 2023. De plus, le secteur du bâtiment, toutes spécialités confondues, compte 130 989 intérimaires (équivalents temps plein) au deuxième trimestre 2024, soit une baisse de -6,9 % par rapport à l’année précédente.
L’âge moyen d’un salarié du BTP est de 42 ans
Ce chiffre est en augmentation quasiment constante depuis 1959, année au cours de laquelle l’âge moyen d’un employé était de 34,8 ans. Même si les années 2000-2010 marquent un étonnant ralentissement (l’âge moyen d’un salarié chute jusqu’à retrouver celui des années 1980, soit 36,5 ans), cette hausse peut être vue d’un bon œil et interprétée comme la conséquence d’une amélioration des mesures de sécurité, de santé et des conditions de vie des employés.
12 % des employés du secteur du BTP sont des femmes
Selon la FFB (la Fédération Française du Bâtiment), au début de l’année 2024, 12 % des salariés du BTP étaient des femmes. Plus de 9 entreprises sur 10 (94 %) emploient des femmes dans des fonctions administratives et commerciales. La moitié des sociétés, 51 %, positionnent les femmes à des fonctions d’encadrement technique. Enfin, pour 21 %, elles occupent des fonctions de production.
De manière générale, ce sont les entreprises de 50 à 300 salariés qui embauchent le plus de femmes pour la production : 66 %.
71,5 % des entreprises de construction peine à recruter
Le secteur de la construction est le plus affecté par les difficultés de recrutement, depuis le début des années 2000. Les chiffres du 3e trimestre 2024 (71,5 %) retrouvent quasiment ceux d’avril 2000 (73,7 %) et montrent l’importance de la difficulté de recrutement dans le secteur.
Il y a environ 56 accidents du travail par an pour 1 000 salariés
Contre une moyenne de 34 accidents tout secteur confondu. En 2018, le BTP représente 14% des accidents du travail, 15% des maladies professionnelles et 5% des accidents de trajet. Au cours de sa carrière, on estime qu’un salarié du BTP sera victime d’environ 2,5 accidents du travail et cumulera près de 220 jours d’arrêt de travail.
10 % des entreprises artisanales pensent licencier
Ce chiffre n’a jamais été aussi important. Alors qu’entre 2020 et le début de l’année 2023, seulement 1 % à 3 % des entreprises artisanales prévoyaient de licencier ou de ne pas renouveler leurs contrats, en 2024, elles sont 10 % à y penser. Cette part, importante, illustre bien la conjoncture actuelle que l’on peut qualifier de dégradée. Plus notable encore, la part des entreprises qui prévoient un ou des licenciements ou non renouvellements de contrat est supérieur à la part des entreprises prévoyant d’embaucher.
5 tendances du BTP en 2025
Chute historique pour l’activité du bâtiment
Fin 2024, l’activité du bâtiment en France subit toujours un net recul, marqué par une chute des mises en chantier dans le logement neuf résidentiel et dans le secteur de l’amélioration-entretien.
Le logement non résidentiel neuf connaît une situation encore plus critique avec des baisses spectaculaires : -14,9 % de mises en chantier à la fin décembre 2024. Ces chiffres s’expliquent par une forte diminution des locaux industriels et assimilés (-26,8%), puis des bureaux (-18,5 %) ainsi que des bâtiments publics (-15,1 %).
Cette contraction affecte également l’emploi, avec une diminution de 27 500 postes entre les troisièmes trimestres 2023 et 2024, dont 19 200 postes salariés.
Ces chiffres traduisent une crise profonde, avec des conséquences économiques et sociales majeures pour le secteur.
La formation professionnelle toujours très importante dans le secteur
Le secteur du bâtiment en France connaît une dynamique positive en matière de formation professionnelle, avec une augmentation notable du nombre d’apprentis. Lors de l’année scolaire 2022-2023, 203 570 jeunes ont été embauchés en apprentissage dans des entreprises artisanales de moins de 20 salariés. Cette donnée représente une hausse de +5 % par rapport à l’année précédente et de +36 % depuis 2018-2019.
Cependant, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) exprime des préoccupations concernant la stabilité des dispositifs d’accompagnement à l’apprentissage. Elle appelle à maintenir ces procédés pour éviter une possible diminution du nombre d’apprentis dans le secteur du bâtiment. Ce point est essentiel compte tenu de la baisse générale d’activité dans le domaine.
Ces données illustrent l’importance de l’apprentissage dans le secteur du bâtiment en France, tout en soulignant la nécessité de politiques de soutien pour maintenir cette dynamique positive.
De nouvelles réglementations énergétiques
Le secteur de la construction n’est pas épargné par les nouvelles normes et réglementations énergétiques. Et pour atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, l’industrie de la construction doit se concentrer sur la réduction de la consommation d’énergie des bâtiments, la maîtrise des coûts énergétiques et la diminution de l’empreinte carbone des constructions.
Pour respecter au mieux les enjeux écologiques, la réglementation RT 2012 laisse place à la RE 2020. Cette règle mise en place depuis le 1er janvier 2022 vise à renforcer l’optimisation de la performance énergétique pour chacun des bâtiments neufs. Cette législation porte sur 3 objectifs principaux :
- sobriété énergétique et décarbonation de l’énergie ;
- diminution de l’impact carbone ;
- garantie de confort en cas de forte chaleur.
Cette réglementation touche les maisons individuelles et les logements collectifs (immeubles et HLM), mais aussi les bureaux et les écoles, collèges et lycées, et enfin les bâtiments tertiaires (hôtels, restaurants, commerces).
Aussi, depuis janvier 2024, les architectes doivent enregistrer un document qui atteste du respect des normes de construction : c’est l’ordonnance n°2022-1076. Cette nouvelle réglementation a pour objectif d’améliorer la qualité de la construction en termes de règles de sécurité, mais aussi de performance énergétique et environnementale.
Enfin, depuis le 1er janvier 2025, avec la réglementation RT 2024, la législation se renforce encore autour de l’indice carbone de la construction et de l’indice carbone énergie. Ces nouvelles normes imposent sur les chantiers l’utilisation de matériaux moins carbonés, comme des matériaux biosourcés, ou issus du réemploi et du recyclage. Concernant la décarbonation énergétique, la RT 2024 invite fortement les constructeurs à privilégier des bâtiments mixtes (bois-acier / bois-béton) et de favoriser les solutions renouvelables.
Ces dernières réglementations sont plus fermes et maintiennent les exigences environnementales à un niveau très élevé pour les constructeurs.
L’IA révolutionne le secteur de la construction
En 2025, l’intelligence artificielle (IA) redéfinit le secteur de la construction en France en apportant des solutions innovantes pour améliorer l’efficacité du suivi de chantier, réduire les coûts et répondre aux enjeux environnementaux.
L’IA optimise la gestion des chantiers grâce à des modèles prédictifs qui anticipent les risques, comme les interruptions liées aux conditions météorologiques, et ajustent les ressources en conséquence.
La transition écologique bénéficie également de l’IA : en optimisant l’utilisation des matériaux et en réduisant les déchets, elle contribue à limiter l’empreinte carbone des projets. Par ailleurs, l’intégration de systèmes intelligents améliore l’efficacité énergétique des bâtiments, rendant leur exploitation plus durable.
Le secteur de la construction s’engage pleinement dans cette transformation. Selon les chiffres, 74 % des entreprises utilisent déjà un outil d’IA, et 55 % la considèrent comme un outil essentiel. De plus, 70 % allouent jusqu’à 25 % de leur budget à ces technologies, et 84 % prévoient d’augmenter leurs investissements dans les années à venir.
Enfin, l’IA joue un rôle clé dans l’optimisation logistique. En anticipant les besoins en matériaux et en gérant les stocks de manière précise, elle améliore les flux d’approvisionnement tout en réduisant les surplus inutiles.
Avec ces innovations, l’intelligence artificielle s’impose comme un levier incontournable pour relever les défis économiques, environnementaux et organisationnels du secteur.
Les entreprises de la construction au cœur de la transition écologique
Les entreprises jouent un rôle clé dans la transition écologique, grâce à des dispositifs de soutien financier et technique.
L’ADEME propose des programmes comme le « Tremplin pour la transition écologique des PME », offrant un accompagnement rapide et des financements adaptés.
Le Prêt Eco-Énergie (PEE) permet aux TPE et PME de plus de trois ans d’obtenir jusqu’à 100 000 € pour améliorer leur efficacité énergétique. Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) financent également des actions pour réduire la consommation énergétique.
Côté fiscalité, un crédit d’impôt pour la rénovation énergétique des bâtiments tertiaires est réintroduit pour 2023 et 2024, et un crédit d’impôt pour l’industrie verte mobilise 2,9 milliards d’euros pour encourager les investissements dans les énergies renouvelables et la décarbonation.
Enfin, des mesures spécifiques, comme les aides des agences de l’eau et le programme PACTE Industrie, accompagnent les entreprises dans leurs démarches de durabilité. Ces outils renforcent leur contribution à la transition énergétique tout en améliorant leur compétitivité.
FAQ
Comment se porte le marché de l’emploi dans le BTP ?
Le secteur de la construction n’est pas très en forme en 2025. Ainsi, cette année, ce sont déjà 25 000 emplois qui n’ont pas été reconduits. 1 entreprise artisanale sur 10 pense même à licencier cette année.
Qui sont les entreprises du BTP ?
On compte 381 000 entreprises du BTP en 2024, dont 365 000 TPE. Les entreprises de la construction génèrent un chiffre d’affaires de 215 milliards d’euros en France, soit 5 % du PIB.
Combien y a-t-il de salariés dans le BTP en France ?
Le BTP emploie 1 559 800 salariés en France, soit une baisse de -1,6 % par rapport à 2023. Le secteur emploie aussi 130 989 intérimaires.