L’entrepreneuriat connaît une croissance fulgurante sur le territoire national, avec plus de 90 000 nouvelles entreprises créées chaque mois depuis cet été, témoignant ainsi d’un engouement sans précédent. Même si l’attrait pour l’indépendance est désormais indéniable, nous pouvons toujours nous interroger sur le profil de ces entrepreneurs en herbe qui, chaque jour, osent se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle. Parmi leurs spécificités, revient celle du genre : les hommes continuent-ils d’être prédominants dans le secteur entrepreneurial ? Les femmes osent-elles se lancer plus aisément ? Comment perçoivent-elles l’entrepreneuriat ?
Autant de questions auxquelles BPI France tente de répondre avec son volet spécial sur l’entrepreneuriat féminin en 2023. L’objectif de cette étude, directement dérivée de son enquête nationale bisannuelle mesurant l’Indice Entrepreneurial Français (IEF), est de démontrer, notamment à l’occasion de la journée des droits de la femme, que l’entrepreneuriat s’exprime de plus en plus au féminin.
De plus en plus de femmes engagées dans l’entrepreneuriat
La France semble de plus en plus devenir un pays d’entrepreneures, comme le démontre le volet dédié BPI France. En effet, les données révèlent qu’en 2023, 28% des Françaises, ce qui équivaut à environ 7,7 millions de femmes, sont impliquées dans une démarche entrepreneuriale.
Cette proportion est en constante progression, affichant une augmentation notable de 5 points entre 2018 et 2023. Cette évolution reflète un changement significatif dans le paysage entrepreneurial français, mettant en avant la participation croissante des femmes, qu’elles envisagent de créer leur entreprise, qu’elles soient en cours de création ou qu’elles soient déjà des chefs d’entreprise ou d’anciennes chefs d’entreprise. Un constat d’autant plus positif que l’écart entre les indices entrepreneuriaux féminin et masculin réduit, tendant progressivement mais sûrement vers une parité. Effectivement, il n’est plus que de 8 points en 2023 alors qu’il était de 14 points cinq ans en 2018.
Même si les entrepreneurs des deux genres sont confrontés à des réalités différentes et que des inégalités persistent, cette tendance démontre un progrès significatif vers une plus grande représentativité des femmes dans le monde de l’entrepreneuriat en France.
Les femmes passent à l’acte
Ces dernières années, un nombre croissant de femmes exprimaient leur désir et leur intention de se lancer dans l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, cette tendance se concrétise davantage, avec un nombre accru de femmes franchissant le pas et se lançant activement dans des projets de création d’entreprise. Ainsi en 2023, on observe une augmentation de la proportion de femmes dirigeantes ou anciennes dirigeantes d’entreprise, tandis que celle des femmes ayant simplement l’intention de créer une entreprise diminue. Ce constat fait écho à l’étude réalisée par la BGE et le Crédit Mutuel Alliance Fédérale dont nous avons présenté les principaux résultats il y a quelques semaines. Parmi ceux-ci, nous avons révélé, par exemple, que les femmes concrétisent davantage leurs projets entrepreneuriaux que les hommes : 33 % vont jusqu’à l’immatriculation contre 25 % pour leurs homologues masculins.
Enfin, il est intéressant de noter que les jeunes femmes sont davantage engagées dans l’entrepreneuriat que leurs homologues masculins : une femme sur trois impliquée dans la chaîne entrepreneuriale a moins de 30 ans, tandis qu’un homme sur quatre se trouve dans cette tranche d’âge.
Une sous-représentation de l’entrepreneuriat féminin
Bien que les indicateurs soient positifs pour l’entrepreneuriat féminin, il est important de souligner qu’un écart de 8 points persiste encore entre les hommes et les femmes. L’étude de BPI France vise à éclairer cette disparité. Tout d’abord, il est constaté que les femmes envisagent moins fréquemment une carrière entrepreneuriale que les hommes. En effet, 21 % des femmes envisagent l’entrepreneuriat comme une option pour leur carrière idéale, contre 27 % chez les hommes. De plus, une femme sur trois n’a jamais envisagé de créer ou de reprendre une entreprise, tandis que ce chiffre tombe à un sur quatre chez les hommes.
Ces résultats sont largement influencés par les représentations existantes dans le domaine de l’entrepreneuriat féminin. En effet, les femmes sont moins exposées à l’entrepreneuriat que les hommes, en particulier lorsqu’elles ne sont pas engagées dans une démarche entrepreneuriale (c’est-à-dire qu’elles n’ont ni l’intention de créer une entreprise ni un projet entrepreneurial en cours) : seulement 2 femmes sur 10 ont une exposition significative, contre près de 3 hommes sur 10.
Enfin, il est révélé que les femmes sont moins enclines à être des serials entrepreneurs que les hommes, avec seulement 1 femme sur 10 ayant plusieurs projets entrepreneuriaux, contre un homme sur six.
