Le troisième trimestre de l’année 2023 en France a été marqué par des défis économiques considérables pour les TPE. En effet, la pandémie de COVID-19 a laissé des séquelles profondes dans le secteur des TPE qui se ressentent actuellement, et les chiffres révèlent une situation qui peut être inquiétante. En effet, le syndicat des TPE et des indépendants vient de révéler les résultats de son enquête “État des lieux des TPE”, et ceux-ci sont inquiétants sur plusieurs aspects.
Dans cet article, nous allons explorer les principaux défis auxquels font face les TPE, y compris la baisse des revenus, les difficultés financières et les conséquences du remboursement des Prêts Garantis par l’État (PGE). Nous présenterons également les préoccupations liées à l’énergie et la relation complexe entre bailleurs et locataires.
Baisse des revenus et difficultés financières
Au troisième trimestre 2023, la situation des TPE en France a été préoccupante. Selon les données disponibles, 47% des indépendants gagnent moins que le SMIC en octobre 2023. Cela signifie que malgré un temps de travail moyen de 48 heures par semaine, près de la moitié des indépendants et dirigeants de TPE ont des revenus inférieurs à un SMIC de 35 heures. Plus inquiétant encore, plus d’1 sur 10 gagne moins de 500 € par mois. Cela n’est donc pas suffisant pour valider 4 trimestres de retraite par an.
En outre, 40% des indépendants et dirigeants de TPE rencontrent des difficultés financières personnelles en raison de la faiblesse de leur activité. De plus, en période de crise, la rémunération du professionnel indépendant est souvent le premier poste ajusté pour maintenir l’entreprise en activité. Ces difficultés financières ont un impact sur l’état d’esprit des dirigeants, avec 8 sur 10 affichant un état d’esprit dégradé.
Activité en baisse et pression sur les marges
En ce qui concerne l’activité des TPE, 49% d’entre elles ont constaté une baisse par rapport à 2022. De plus, 94% ont noté une augmentation des tarifs de leurs fournisseurs. Cependant, 63% ne parviennent pas à répercuter ces coûts sur les prix de vente par crainte de perdre leur clientèle. Cette situation a des conséquences sur les marges et la trésorerie des TPE, d’autant plus préoccupantes dans un contexte d’inflation.
La hausse constante des défaillances d’entreprises depuis 2022 reflète la difficulté des TPE à faire face à ces défis. La situation est particulièrement critique dans des secteurs tels que la restauration, les commerces de proximité et le bâtiment.
Le remboursement des PGE et ses conséquences
Le remboursement des Prêts Garantis par l’État (PGE) constitue un fardeau considérable pour de nombreuses TPE en France. Pour 70% des bénéficiaires de ces prêts, cette obligation de remboursement a des conséquences importantes à moyen terme. Les PGE, distribués de manière sélective, imposent un poids financier significatif aux petites entreprises.
Pour faire face à cette contrainte financière, de nombreux dirigeants d’entreprise sont contraints de réduire leurs investissements, de geler leurs recrutements et de diminuer leur propre rémunération.
Malgré cela, la médiation du crédit pour envisager un allongement de la durée de remboursement des PGE a été largement rejetée par les TPE, en grande partie en raison de la complexité des procédures impliquées et de la montée des taux d’intérêt, rendant cette option moins avantageuse.
Inquiétudes liées à l’énergie
Le secteur de l’énergie demeure une source de préoccupations pour de nombreuses TPE. Bien que le gouvernement ait annoncé une baisse des prix de l’électricité, la réalité est plus complexe que ce que les chiffres officiels laissent paraître. La situation varie en fonction des référentiels utilisés. Pour certaines TPE, qui ont souscrit des contrats de fourniture d’électricité à prix de marché, la situation est délicate. Environ 14% d’entre elles se trouvent dans cette situation.
Parmi ces entreprises, certaines ont signé des contrats à prix fixe lorsque les prix étaient bas, tandis que d’autres ont souscrit des contrats à prix fixe pendant des périodes de tarifs élevés. Ces variations dans les coûts de l’énergie pèsent lourdement sur leurs dépenses, créant une incertitude financière.
Relation entre bailleurs et locataires
La relation entre bailleurs et locataires est un sujet de friction pour de nombreuses TPE. Actuellement, 79% des locataires souhaitent que les bailleurs assument la taxe foncière, une charge qui repose souvent sur les épaules des locataires, ce qui entraîne des déséquilibres dans les négociations contractuelles. Cela peut également se traduire par une augmentation des coûts pour les locataires.
De plus, il est important de noter que le plafonnement des loyers est largement méconnu, compliquant encore la gestion de cette dimension dans les relations entre bailleurs et locataires. La méconnaissance de ce plafonnement peut avoir des implications financières importantes pour les locataires de locaux commerciaux.