La Banque de France vient de publier une étude qui offre un aperçu de l’état de l’économie française et de ses perspectives d’avenir sur les deux prochaines années. Celle-ci révèle une série de projections économiques qui dessinent un paysage en constante évolution, influencé par des facteurs internes et externes. Les résultats peuvent être très intéressants pour les TPE et les PME, qui jouent un rôle fondamental et sont l’épine dorsale de l’économie française. Représentant 99 % des sociétés françaises, elles constituent le tissu économique et contribuent de manière significative à la croissance, à l’emploi et à l’innovation. Ainsi, la manière dont ces entreprises se développent et prospèrent au cours des prochaines années jouera un rôle clé dans la trajectoire globale de l’économie française. Par conséquent, il est impératif de comprendre comment les perspectives économiques présentées par la Banque de France influenceront ces acteurs. Au sein de cette étude, nous plongerons dans les prévisions économiques spécifiques à ces TPE et PME, en examinant leur résilience face aux défis futurs et en évaluant comment elles peuvent contribuer à la reprise économique projetée.
Une croissance anticipée en dents de scie mais malgré tout positive
L’étude prévoit une croissance économique globale très proche de celle annoncée en juin 2023, mais avec une séquence modifiée. Alors que l’activité a stagné au premier trimestre 2023, les chiffres de la croissance du PIB au second trimestre ont fortement surpris à la hausse. Cependant, cette croissance plus élevée en 2023 sera suivie par une reprise plus graduelle et non dynamique. Pour autant, ce phénomène de croissance permet à l’économie française de sortir progressivement de l’inflation, sans entrer en récession, malgré un contexte international peu favorable.
En effet, la reprise de la demande permettrait également à l’investissement des entreprises de réaccélérer. Dans son ensemble, l’année 2023 s’annonce porteuse et sur l’année, la prévision de croissance du PIB a ainsi été rehaussée à 0,9 %. Cependant, les perspectives à moyen terme sont mitigées en raison de la révision à la hausse des prix de l’énergie et de la baisse de la demande mondiale à l’égard de la France, ce qui conduit à une légère réduction des prévisions pour les années 2024 (0,9 %) et 2025 (1,3 %).
L’inflation, un phénomène temporaire
Après avoir atteint son pic au début de 2023, l’inflation totale devrait reculer pour se stabiliser à 4,5 % au quatrième trimestre. Les augmentations récentes des prix de l’énergie en 2023 sont perçues comme temporaires selon les anticipations actuelles des marchés. À long terme, l’inflation devrait baisser progressivement, touchant d’abord les biens industriels, puis les produits alimentaires, pour finalement s’étendre aux services. À moins d’un nouveau choc sur les matières premières importées, l’inflation totale devrait se stabiliser autour de 2 % en 2025. Une très bonne nouvelle pour les entreprises, aussi bien pour leurs charges que pour leurs revenus car comme nous le savons, l’inflation impacte directement le pouvoir d’achat des consommateurs, qu’ils soient particuliers ou professionnels. Ainsi, le pouvoir d’achat par habitant continuerait à progresser sur un rythme d’environ 0,5 % par an en 2024 et en 2025.
Des marges revues à la hausse
Au cours du deuxième trimestre de l’année 2023, les sociétés non financières ont enregistré une augmentation de leur taux de marge, mais cette tendance cache des disparités marquées entre les différents secteurs, et il est probable que cela soit de courte durée. En revanche, à moyen terme, les marges devraient bénéficier de deux facteurs positifs. D’une part, l’effet positif résultant du rétablissement des gains de productivité, compte tenu du délai d’ajustement du marché du travail au ralentissement économique, compensera l’impact d’une augmentation des salaires réels sur le taux de marge des entreprises. D’autre part, la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) soutiendra légèrement les marges, même si cette mesure était initialement prévue sous la forme d’une seconde réduction concentrée en 2024, mais qui sera finalement étalée sur quatre ans. À la fin de la période de prévision, en 2025, le taux de marge des entreprises devrait ainsi atteindre 32,1 %, dépassant légèrement le niveau qui prévalait avant la crise du Covid-19.
Une résilience certaine de la part des entreprises
Malgré la crise du Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine, l’investissement des entreprises a continué à progresser à un rythme plus rapide que l’activité économique et ce chaque année depuis 2020. Cette performance est en grande partie attribuable des investissements très dynamiques dans les technologies de l’information et des communications. Pour autant, à moyen terme, les investissements orientés vers la transition énergétique et climatique pourraient prendre le relais de ceux liés à la transformation numérique. Par conséquent, on prévoit que l’investissement des entreprises maintiendra sa résilience, même s’il connaîtra une croissance légèrement moins soutenue que l’activité globale. Cependant, le rapport précise que des incertitudes subsistent quant à cette trajectoire d’investissement.