Le début de l’année a été marqué par de nombreux débats concernant la réforme des retraites proposée par le gouvernement. Des mesures telles que le report de l’âge légal, la durée de cotisation, la pension minimum et les régimes spéciaux ont été abordées, ainsi que différentes propositions visant à améliorer les droits des travailleurs indépendants. Prévues pour entrer en vigueur progressivement dès l’automne 2023, ces mesures suscitent de nombreuses interrogations parmi les travailleurs qui s’inquiètent de l’impact réel sur leur carrière et leur avenir. Parmi eux, les indépendants expriment leurs doutes et appréhendent que les changements annoncés par le gouvernement pour améliorer leur situation ne soient pas concrétisés. En effet, l’État a notamment promis de revoir le calcul des cotisations et contributions sociales des indépendants afin d’instaurer une plus grande équité avec les salariés. Cette réforme doit garantir des droits à la retraite renforcés et mettre fin aux inégalités existantes entre les indépendants et les travailleurs salariés.
Une inégalité réelle
Actuellement, malgré un revenu net équivalent, les indépendants supportent une charge plus élevée de CSG (Contribution Sociale Généralisée) en raison de leurs assiettes de cotisations et contributions spécifiques. En plus des différences dans le paiement des cotisations, les indépendants sont désavantagés en termes de droits à la retraite puisqu’ils en acquièrent moins. En effet, malgré leurs cotisations, ils bénéficient de prestations moins avantageuses que les salariés. Cette disparité souligne l’urgence d’une réforme afin de rétablir l’équité entre les deux catégories professionnelles et d’offrir aux indépendants les perspectives d’une sécurité financière à l’âge de la retraite.
Les indépendants ont donc l’espoir d’une réforme du calcul de leurs contributions et cotisations sociales afin de réduire leur charge de CSG. Toutefois, cela ne modifierait pas leur niveau global de prélèvement, car ils sont prêts à consentir des cotisations retraites supplémentaires en échange, dans le but de renforcer leurs droits à la retraite.
Des promesses qui risquent de ne pas être tenues
En début d’année, le gouvernement avançait l’idée que la modification de l’assiette sociale des indépendants bénéficierait en particulier aux plus modestes. De plus, il promettait une « simplification » du calcul des cotisations et contributions sociales. Cependant, les travailleurs indépendants sont inquiets. En effet, les mesures annoncées pourraient s’avérer être moins avantageuses pour les indépendants qu’elles n’y paraissaient. La raison : le gouvernement redoute qu’en diminuant la CSG, qui finance notamment l’Assurance Maladie, il y ait un véritable impact sur les finances publiques. Ainsi, pour le gouvernement, il faudrait qu’en plus d’augmenter leurs cotisations retraites, les indépendants revoient également à la hausse leurs cotisations maladie. Dans ces cas-là, l’argent qui ne sera pas prélevé au titre de la CSG, sera réaffecté à des cotisations qui ne génèrent pas de droits.
Ces ajustements pourraient coûter très cher aux indépendants ayant les revenus les plus hauts, qui se retrouveraient avec un ensemble de prélèvements sociaux plus élevé qu’avant. L’objectif qui était d’avoir une réforme neutre qui n’augmente pas le niveau de prélèvements, et ce qu’importent la profession et le niveau de revenus, semble donc progressivement tomber à l’eau.