En 2023, le déficit public s’est élevé à 5,5 % du PIB, soit 154 milliards d’euros, d’après les résultats de l’Insee publiés à la fin du mois de mars dernier. Face à cette réalité, le gouvernement multiplie les serrages de vis pour 2024. En effet, son objectif est de maintenir le déficit public à 4,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, alors que les dernières projections macroéconomiques de la Banque de France prévoient une croissance limitée à 0,8 % pour cette année.
La période actuelle est résolument tournée vers les économies, comme en témoigne le Plan d’économies présenté par le gouvernement courant février. Au total, c’est plus de 10 milliards d’euros que l’État entend “sauver” dans 29 domaines différents via les annulations de crédits. Ces secteurs variés comprennent notamment l’écologie, l’enseignement supérieur, la justice, la défense, la cohésion des territoires, l’aide publique au développement, et bien d’autres encore.
En balayant aussi large, le gouvernement cherche à garantir la viabilité financière de l’État et à atteindre ses objectifs en matière de déficit public pour l’année en cours. Parmi les dernières annonces, nous apprenions le 12 avril dernier que le compte professionnel de formation était concerné et permettrait à l’Etat d’économiser plus de 200 millions d’euros.
Le CPF concerné par les coupes budgétaires
Les mesures tombent au compte-goutte et courant avril, un décret concernant le compte professionnel de formation (CPF) a été partagé, après une série de discussions avec les partenaires sociaux.
Il a ainsi été annoncé qu’à partir du 1er mai, un reste à charge pour les travailleurs allait être introduit, et impliquera une participation financière de 100€ pour tous ceux souhaitant débloquer leurs fonds CPF pour financer une formation, sauf exceptions.
Pour autant, elle soulève des inquiétudes et des interrogations quant à son impact sur l’accès à la formation professionnelle pour de nombreux travailleurs. Pour rappel, tous les actifs ont droit au compte personnel de formation, qu’ils soient salariés, agents publics, professions libérales, micro-entrepreneurs, entrepreneurs, intermittents, jeunes en apprentissage ou encore chômeurs, et pour les formations éligibles à ce dispositif. D’après une enquête publiée le 29 septembre 2023 par France compétences et la Dares (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques du Ministère du Travail), rien qu’en 2022, 1,851 million de personnes ont eu recours au compte personnel de formation. Même si d’autres moyens de financement existent pour ceux qui souhaitent se former, l’impact risque de se faire ressentir rapidement.
Avec ce reste à charge de 100€, le gouvernement prévoit d’économiser plus de 200 millions d’euros en 2024 et jusqu’à 375 millions d’euros en année pleine (Les Echos). Le texte final étant en attente d’une validation par le Conseil d’État, plus de précisions concernant son application devraient être communiquées dans les prochains jours.