Le monde évolue et les formations professionnelles avec. La crise sanitaire a chamboulé le monde du travail. Avec les différents confinements et restrictions, les entreprises ont pris conscience de l’importance de former leurs employés à de nouveaux outils rapidement. La formation professionnelle prend une nouvelle direction. Nous allons essayer de vous l’expliquer avec 15 chiffres clés et 6 tendances à prévoir dans les prochaines années.
15 chiffres clés et statistiques
984 000 formations du CPF (Compte Personnel de Formation) ont été suivies en 2020
En 2020, le CPF comptait plus de 984 000 formations suivies. C’est une hausse de 90,32 % comparée à 2019 où 517 000 formations ont été suivies. Le graphique ci-dessous montre les entrées en formation par mois entre 2019 et 2020. Cela s’explique par l’ouverture fin 2019 du PAD (Parcours Achat Direct).
La durée moyenne des formations en France en 2020 est de 67 heures
En 2020, les formations professionnelles durent en moyenne 67 heures contre 296 heures en 2016. Les formations les plus demandées sont les “Transports, manutention et magasinage” (25,9 % d’entrée en 2020), “Langues vivantes et civilisations étrangères et régionales” (17 %) et “Développement des capacités d’orientation, d’insertion ou de réinsertion sociales et professionnelles » (15,2 %).
36 % des utilisateurs du Compte Professionnel de Formation sont des demandeurs d’emploi
Le CPF permet d’accéder à des formations financées par l’Etat. C’est un moyen économe pour se former dans divers sujets. Ainsi 36 % des utilisateurs de la plate-forme sont en recherche d’emploi.
France Compétences souhaite investir plus de 13 milliards d’euros en 2022 dans les formations professionnelles
France Compétence a fait part de ses intentions d’investir plus de 13 milliards d’euros en 2022 dans les formations en alternance (7,8 milliards), le CPF (2,6 milliards) et la formations des demandeurs d’emploi (1,6 milliard).
28 % des Français n’avaient jamais suivi de formation professionnelle en 2019
En 2019, 28 % des Français n’avaient jamais suivi de formation professionnelle et 40 % pensaient être peu informés sur les formations professionnelles.
En un an, le nombre de moins de 30 ans ayant recours à une formation du CPF a doublé
Depuis la mise en place du PAD (Parcours d’Achat Direct) fin 2019, les nouveaux utilisateurs de moins de 30 ans du CPF ont doublé et ceux de plus de 60 ans ont triplé. Le PAD a permis la simplification d’accès aux formations du CPF en supprimant les intermédiaires.
42 % des entreprises vont ou souhaitent renforcer leur dispositif de formation
La crise sanitaire a permis à beaucoup d’entreprises de se rendre compte de l’importance des formations professionnelles. 42 % d’entre elles souhaitent renforcer les formations de leurs employés.
Un actif sur cinq souhaite ou s’est engagé dans un projet de reconversion professionnelle.
La Covid-19 a bousculé la vie professionnelle des Français et les a amené à se questionner sur leurs réelles envies. Ainsi un actif sur cinq entreprend les démarches pour se reconvertir. Chez les 18-34 ans, c’est 35 % qui se lancent dans une reconversion professionnelle.
56 % des RH pensent que le digital est idéal pour la formation
Le digital devient un must have pour la formation professionnelle, 56 % des RH pensent même que c’est l’idéal. Le digital permet de s’adapter aux emplois du temps, de suivre une formation partout et même dans les transports sur son téléphone.
32 % des Français estiment qu’avec la Covid-19 qu’il faut disposer de plus de compétences qu’autrefois
La crise sanitaire a chamboulé le monde professionnel. Les confinements ont par exemple obligé les entreprises à former leurs employés aux outils digitaux. 32 % des Français pensent qu’il est nécessaire de disposer de plus de compétences avec la Covid-19.
83 % des actifs souhaitent demander une formation auprès de leur entreprise
Les employées ont une volonté de se former et de devenir acteur de leur formation. 83 % des actifs souhaitent demander de suivre une formation auprès de leur entreprise.
62 % trouvent que la formation professionnelle est contraignante
La formation professionnelle intéresse de plus en plus, pourtant 62 % trouvent qu’elle est contraignante. Les freins les plus importants sont le manque de temps et le manque d’adaptabilité à l’emploi du temps.
Le manque de temps freine 34 % des Français à suivre une formation
La formation professionnelle s’assimile souvent à de longues heures passées dans une salle de classe. Elle peut paraître peu adaptée à l’emploi du temps d’un actif. 34 % sont réticents à en suivre une à cause de ce manque de temps.
Un tiers des actifs pensent changer d’emploi d’ici deux ans
Les actifs trouvent que les métiers évoluent rapidement et un tiers d’entre eux pensent changer d’ici deux ans. Il est donc important de continuer la formation même dans la vie professionnelle.
Presque trois quarts des entreprises admettent que la Covid a accéléré leurs processus de formations digitales.
La Covid et les confinements ont obligé les entreprises à accélérer leur transition digitale et à former leurs employés à ces nouveaux outils. Ainsi pour 70 % des entreprises la Covid a accéléré ou déclenché la formation digitale.
6 grandes tendances dans la formation pour l’année 2023
Apprendre avec le digital
Le numérique révolutionne tous les secteurs et celui de la formation ne fait pas exception. Selon le baromètre 2020 européen de Cegos, 88 % des responsables des ressources humaines ont adopté leur formation à un format en ligne. Parmi les formations prévues en présentiel ⅔ ont été dispensées en ligne. Le digital est un tournant à prendre pour les entreprises.
Les formations en présentiel ne correspondent plus aux attentes actuelles et sont en plus de cela très coûteuses. Avec les millénials qui représentent maintenant 80 % des actifs, les entreprises cherchent à diversifier leur offre de formation. Le digital learning correspond mieux aux attentes actuelles. Les formations digitales sont moins chères, plus efficaces et améliorent la productivité des individus. Pour les employés, le digital learning est aussi une source d’avantages. Il permet de répondre aux besoins individuels de chacun, de renforcer l’autonomie et de s’adapter plus facilement à l’emploi du temps.
Le but du digital learning est de proposer une nouvelle expérience d’apprentissage grâce à la technologie. Il n’est pas question de tout faire en ligne mais de diversifier ses outils. La formation peut par exemple se faire en hybride en alternant le présentiel et le digital. Il existe de nombreuses formations avec le digital learning comme le MOOC (Massive Online Open Course), le Microlearning ou encore la réalité virtuelle. La formation professionnelle ouvre un champ de possibilités immense grâce au digital learning.
Diversifier les plateformes d’apprentissage avec le mobile learning
Le développement du digital learning s’accompagne d’une diversification des plateformes. Le mobile learning définit l’apprentissage accessible partout et n’importe quand. Il est dorénavant possible de suivre une formation dans le métro et sans aucune connexion internet.
Le mobile learning peut être accessible sur ordinateur, téléphone ou tablette. Il est possible d’accéder à sa formation peu importe le lieu et l’heure. Le contenu du mobile learning est plus diversifié et plus ludique. On peut associer le mobile learning à la réalité virtuelle par exemple. Ainsi, l’apprenant peut voir la formation comme un jeu vidéo. Il évolue dans un monde virtuel grâce à la 3D pour suivre sa formation.
La moitié des connexions sur Internet se font maintenant depuis un smartphone. Le mobile learning apparaît donc comme une suite logique dans les formations professionnelles. Le storytelling et la gamification sont primordiaux dans le mobile learning. La gamification désigne la transformation en jeu vidéo avec des systèmes de points et de niveaux qui augmentent le challenge. Cela fidélise également les employés à leurs formations.
Le mobile learning outre ses avantages pratiques aide l’apprentissage. Il favorise l’apprentissage en stimulant la mémoire à long terme par des systèmes de répétition. Il est également très simple de pouvoir évaluer les compétences acquises au cours de la formation. Il peut par exemple y avoir un QCM à la fin de chaque niveau atteint. Le mobile learning est utile pour le fast learning. Il est très facile d’allouer 5 minutes de formation sur son smartphone. Pour stimuler les apprenants, il est possible de créer des vidéos ou des podcasts.
L’IA au service de la formation avec l’Adaptive Learning
L’adaptive learning est une tendance majeure dans les formations professionnelles si ce n’est la tendance! En utilisant l’intelligence artificielle, la formation peut être adaptée à l’individu. Ainsi chacun peut bénéficier d’une formation personnalisée et adaptée à ses besoins et attentes.
L’adaptative learning utilise plusieurs technologies: la data (données stockées au cours de la formation), les neurosciences (pour comprendre le fonctionnement du cerveau) et le machine learning. Le machine learning est une intelligence artificielle composée d’algorithmes qui vont automatiquement analyser les données récoltées. Avec ces trois composantes, il est possible de proposer des modules propres à chacun en temps réel. L’intelligence artificielle va analyser les compétences souhaitées, le niveau de l’apprenant et les préférences d’apprentissage.
Pour une entreprise, l’adaptive learning est très bénéfique. Ce dernier permet de cibler les manques de compétences des employés dans certains domaines et de leur apporter une formation personnalisée pour combler ces manques. Chaque individu apprend à son rythme et son apprentissage est vérifié tout au long de la formation. L’adaptative learning a été testée par de nombreuses grandes sociétés comme Burger King, Monoprix ou Crédit Agricole.
Se différencier en développant des compétences rares
La Covid-19 a changé nos modes de vie et a impacté le monde professionnel. Avec les différents confinements et les restrictions, les recrutements ont été freinés. De plus en plus de jeunes diplômés ne trouvent pas de travail et ne savent pas comment faire. Une des solutions les plus proposées reste de développer des compétences rares!
Mais qu’est-ce qu’une compétence rare? Les formations amènent à maîtriser des compétences très spécifiques. Par exemple, une formation dans la vente propose des cours sur le sens du relationnel ou le service client. Par contre cette formation de vente n’apportera pas d’éléments pour analyser sa propre performance et devenir fort en proposition d’amélioration. Ce sont les expériences individuelles qui amènent cela et c’est pourquoi on qualifie certaines compétences de rare.
La mise en avant des soft skills
Les soft skills font partie des compétences les plus recherchées dans 45 % des cas. Les soft skills ou compétences douces sont des compétences qui sont le plus souvent acquises en dehors du système éducatif.
Ce sont des compétences qui peuvent s’appliquer dans tous les secteurs. La capacité d’adaptation, la flexibilité ou l’esprit d’équipe sont des softs skills. Les softs skills sont souvent en opposition avec les hard skills comme la technique de vente, parler une langue étrangère, maîtriser WordPress. Les hard skills représentent les connaissances techniques.
L’automatisation des tâches et l’accélération du digital donnent de moins en moins de sens aux hard skills. Maîtriser un logiciel maintenant peut être un atout mais rien ne garantit que d’ici trois ans ce logiciel ne sera pas obsolète. Pouvoir exécuter toutes les missions d’un poste est très bien ! Mais si la personne ne sait pas s’intégrer à une équipe et faire preuve de collectif, elle ne sera pas très utile au sein de l’entreprise. Au contraire, quelqu’un qui ne maîtrise pas toutes les connaissances techniques mais qui a soif d’apprendre pourra être un très bon élément.
C’est pourquoi les formations se positionnent également sur les soft skills. Il est de plus en plus courant de trouver des formations sur la confiance en soi, la prise de parole en public ou l’intelligence collective. Beaucoup d’école supérieure intègre des cours sur les softs skills à leur programme.
Le social learning
La pandémie du Covid-19 a fait croître l’utilisation d’outils collaboratifs. La culture de la formation passe dorénavant par un apprentissage en équipe. En combinant les expériences et les efforts de chacun, il est possible d’obtenir des résultats probants pour toute l’équipe.
Le social learning se base sur les interactions entre les individus. Ils n’évoluent plus tout seul dans leur formation mais en tant que groupe. Le social learning permet de briser l’isolement créé par le digital learning. Grâce à cette méthode d’apprentissage, chacun est à la fois apprenant et formateur. Cela permet de renforcer le travail d’équipe et l’entraide collective. Chaque individu participant va pousser les autres à faire de même. Cela va créer un cercle vertueux d’apprentissage au sein du groupe.
Le monde d’aujourd’hui est dirigé par les réseaux sociaux et le besoin de se connecter avec les autres. L’être humain est un être social qui a besoin d’être entouré pour son bon développement. Le social learning permet donc de répondre à ces besoins au sein même de la formation professionnelle. C’est un apprentissage actif qui nous permet de réaliser des actions au lieu de simplement lire des informations. Le social learning utilise la motivation, la reproduction, la retenue et l’attention.
Le social learning est très bénéfique pour l’entreprise. Cette méthode renforce l’inclusion des employés, leur engagement au sein de l’entreprise et la cohésion d’équipe. C’est également une méthode qui réduit les coûts de formations. Brandon Hall Group a trouvé que le rendement des formations en social learning est 75 fois supérieur aux formations classiques.
FAQ
Qui peut suivre une formation professionnelle ?
Il n’y a pas de profil type pour suivre une formation professionnelle ! Que vous soyez indépendant, employé ou encore étudiant, vous trouverez forcément une formule adaptée à vos besoins.
Quelles sont les grandes tendances de la formation ?
De manière générale, les tendances de la formation gravitent autour de la digitalisation et de la diversification des processus. Nous remarquons également que de plus en plus de formations mettent en avant les soft skills des futurs candidats.