La grande majorité des entreprises françaises se trouvent en eaux troubles, en raison d’un contexte économique, politique et social complexe. Alors que l’entrepreneuriat connaît un engouement sans précédent, les défaillances continuent de croître de manière alarmante ce premier semestre. Ce n’est d’ailleurs pas la seule dissonance constatée cette année : les chefs d’entreprise font face à une incertitude sans précédent, les niveaux d’activité varient considérablement d’un secteur à l’autre, mais l’emploi, quant à lui, fait preuve d’une grande résilience. Un phénomène qui est particulièrement visible dans les start-ups françaises.
En effet, selon le récent baromètre du syndicat des entreprises du numérique, Numeum, 85 % des start-up de la French Tech ont augmenté ou maintenu leurs effectifs au premier trimestre. Pour mener à bien cette étude, Numeum s’est appuyé sur l’analyse de 13 500 start-ups françaises actives recensées sur la base de données Motherbase.
Un premier semestre sous le signe de la stabilité pour les start-ups françaises
Alors que les start-ups françaises ont dû faire face à une raréfaction des financements externes ces deux dernières années, freinant leur potentiel de développement et de croissance, 2024 semble suivre la même tendance. En effet, au premier semestre, les levées de fonds ont atteint un niveau similaire à celui du premier semestre 2023. Bien qu’aucune baisse notable n’ait été relevée, ils sont encore jugés insuffisants au regard des niveaux observés il y a quelques années.
À l’instar de ces investissements plutôt stables, l’emploi au sein des start-ups de la French Tech a réussi à lui aussi se maintenir ce semestre, et malgré le contexte actuel.
Depuis le début de l’année, ce sont plus de 8 start-ups françaises sur 10 qui ont créé ou maintenu les emplois : 20% d’entre elles ont lancé au moins un recrutement et 65% ont conservé leurs effectifs. Sur la même période, elles sont 15 % à avoir supprimé des postes. C’est au mois d’avril que l’emploi a été le plus porteur, avec plus de 3 000 postes créés. Enfin, les start-ups faisant partie du programme “FrenchTech120” ont créé plus de 3 400 emplois ce premier semestre 2024 et représentent à elles seules plus de 58 000 emplois.
Une situation commentée par Guillaume Buffet, Administrateur et Président de la Commission start-up de Numeum :
“La résilience de la French Tech et sa capacité à créer des emplois sont des signes extrêmement encourageants pour l’avenir. Cela démontre le dynamisme et la solidité de nos start-up françaises, ainsi que leur rôle crucial comme moteur de l’innovation et de la croissance.”
La GreenTech en tête du podium
Parmi les secteurs les plus porteurs en matière de création d’emplois dans les start-ups françaises, nous retrouvons la GreenTech. Avec près de 2 800 emplois créés ces six derniers mois, soit 21 % du total national, il s’agit d’un moteur essentiel de l’emploi en France ce semestre. Ces chiffres corroborent les conclusions d’autres études récentes. En effet, en janvier 2024, le baromètre des levées de fonds par In Extenso Innovation Croissance, Essec Business School et France Angels, démontrait que les investisseurs ont plus que jamais capitalisé sur les start-ups tricolores de l’énergie et de l’environnement.
Avec 2,6 milliards d’euros levés en 2023, les entreprises de la GreenTech ont ainsi capté plus de 30% de la totalité des financements réalisés dans la French Tech.
Juste derrière la GreenTech, nous retrouvons l’industrie, avec près de 2 700 emplois créés depuis janvier, soit 20 % du total national.
Enfin, la TransportTech occupe la troisième place du podium, avec plus de 1 600 emplois générés en six mois, soit 12% du total.
L’île-de-France, bassin de l’emploi
L’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes se distinguent comme les principaux bassins d’emplois dans la French Tech. En effet, depuis le début de l’année, les start-ups de ces deux régions ont généré à elles seules près de 8 800 créations d’emplois, soit plus de 65 % du total national. Plus précisément, les start-ups franciliennes ont contribué à hauteur de près de 7 300 emplois, représentant 54 % du total des créations d’emplois en 2024.
Bien que cette part soit légèrement inférieure à celle des années précédentes (58 % en 2023 et 66 % en 2022), l’Île-de-France conserve sa position de leader dans l’écosystème entrepreneurial en 2024. Parallèlement, l’Auvergne-Rhône-Alpes bénéficie d’une dynamique croissante, ayant créé plus de 1 500 emplois au cours des six premiers mois de l’année, soit 11 % du total national.