Le CIC et le Moovjee, association qui accompagne les jeunes et les étudiants de moins de 30 ans dans la création et la reprise d’une entreprise, ont récemment publié les premières données de la huitième édition de leur baromètre dédié aux jeunes et à l’entrepreneuriat. Avec l’aide d’OpinionWay, institut français de sondages politiques et d’études marketing, les deux entités ont pu une nouvelle fois étudier la perception que la jeunesse a de la création ou de la reprise d’une entreprise. Pour ce fait, 807 lycées professionnels et étudiants français ont été interrogés et il en ressort que les jeunes conservent leur volonté d’entreprendre et ce, malgré le contexte économique actuel. Pour autant, l’image de l’entrepreneuriat change auprès de ce public et les pratiques tendent à évoluer, en raison des enjeux environnementaux actuels.
Pas de temps à perdre
Il est de plus en plus courant de constater chez les jeunes un fort attrait pour l’entrepreneuriat et ce dès le plus jeune âge. Cette génération est marquée par un engagement fort et une sensibilité aux questions environnementales, ce qui se reflète dans leurs projets et la chronologie qu’ils envisagent de suivre. De plus, face aux tensions climatiques actuelles, ils ont le désir d’entreprendre le plus rapidement possible pour mettre en application leurs idées. Ainsi, l’étude a mis en avant que 74% des jeunes qui veulent entreprendre aimeraient se lancer avant 30 ans et un pourcentage identique a été annoncé pour ceux qui envisagent de créer ou reprendre une entreprise pendant ou dans les 5 ans qui suivent la fin de leurs études. De plus, 26% souhaitent franchir le pas même pendant ou juste après leur cursus. Ces résultats, jusqu’ici jamais atteints, démontrent que les jeunes d’aujourd’hui conçoivent l’entrepreneuriat comme une véritable voie professionnelle, bien loin du classique CDI, tant convoité jusqu’à la fin des années 2010. Une jeunesse qui est aussi influencée par les phénomènes observés par leurs pairs légèrement plus âgés. En effet, une enquête de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) a mis en évidence que 52% des jeunes cadres déclaraient en mars 2023 qu’ils pourraient renoncer au salariat sous certaines conditions, voire basculer vers le travail à son compte. Pour autant, les jeunes entrepreneurs ne sont pas naïfs et ils savent que ce type de parcours comporte des embûches. Cependant, malgré les difficultés, la peur d’entreprendre diminue. En effet, ils sont 88% à citer cette crainte en 2023 contre 97% en 2015.
Entreprendre oui, mais surtout pas au détriment de la planète
La quête de sens, c’est ce que beaucoup d’étudiants veulent trouver, lorsqu’ils imaginent un projet professionnel où ils sont indépendants. Parmi les principaux enjeux, l’écologie et la lutte contre le réchauffement climatique arrivent en tête. Ainsi, 33% ont la volonté de s’engager activement contre le dérèglement planétaire, en choisissant un projet en lien avec ces problématiques. Également, ils sont de plus en plus nombreux à comprendre le rôle qu’ils pourraient jouer pour faire changer les choses. Dans une vision de “ slowpreneurs ”, ils souhaitent transformer les contraintes écologiques en opportunités, pour contribuer à un avenir plus durable. En agissant de la sorte, c’est une manière pour eux de ne pas se laisser ronger par « l’éco-anxiété », qui touche les jeunes générations. Pour eux, l’entrepreneuriat doit être avant tout social et environnemental.
Ne pas plonger seul dans le grand bain qu’est l’entrepreneuriat
Bien que la peur de se lancer dans l’entrepreneuriat soit en diminution, les jeunes accordent de plus en plus d’importance au mentorat. La moitié des interviewés ont entendu parler du mentorat et ils apprécient le soutien et les conseils qui peuvent être prodigués par des personnes expérimentées. Ainsi, 75% manifestent l’envie d’être mentorés lors d’un projet entrepreneurial, contre 16% en 2021. Cette évolution fulgurante résulte dans la prise de conscience des moins de 30 ans concernant l’ensemble des bénéfices qu’offre la relation mentor/mentoré. Accompagnement sur-mesure, conseils pertinents, confiance en soi, retours sur expériences… Sont autant d’avantages dont peuvent jouir les jeunes entrepreneurs avec ce type programme.