Le monde évolue et les formations professionnelles avec. La crise sanitaire a chamboulé le monde du travail. Avec les différents confinements et restrictions, les entreprises ont pris conscience de l’importance de former leurs employés à de nouveaux outils rapidement. La formation professionnelle prend une nouvelle direction. Nous allons essayer de vous l’expliquer avec 22 chiffres clés et 6 tendances à prévoir dans les prochaines années.
22 chiffres clés et statistiques de la formation professionnelle
La formation professionnelle en France
France Compétences souhaite investir plus de 15,1 milliards d’euros dans les formations professionnelles
France Compétence a fait part de ses intentions d’investir plus de 15,1 milliards d’euros en 2025 dans les formations en alternance (9,6 milliards), le CPF (1,9 milliard) et la formation des demandeurs d’emploi (800 millions).
Notons que ces chiffres sont en légère baisse par rapport à 2024, année où France Compétences souhaitait investir plus de 15,1 milliards d’euros dans les formations professionnelles.
Le chiffre d’affaires des organismes de formation représente 28 724 000 d’euros
En 2022, la formation professionnelle générait un chiffre d’affaires annuel d’environ 27,6 milliards d’euros, soit 11% de plus qu’en 2021. En 2023, les organismes de formation ont déclaré un chiffre d’affaires de 28 724 millions d’euros, soit une augmentation de 3%.
Ce montant est partagé, entre autres, entre les entreprises (21 %), les pouvoirs publics (17 %), les particuliers (5 %), les autres organismes de formation (8 %) et les organismes gestionnaires des fonds de la formation (43 % dont 28 % d’OPCO pour l’apprentissage).
98 % des organismes de formation relèvent du secteur privé
En 2023, la quasi-totalité des organismes de formation (98 %) appartiennent au secteur privé. Dans le détail, il s’agit pour 40 % d’organismes individuels, 47 % d’organismes à but lucratif et 11 % d’organisme à but non lucratif.
Les organismes publics, eux, ne représentent que 2 % des centres de formation.
Le nombre d’entrées en formation des demandeurs d’emploi a diminué de 5,7%
Au début de l’année 2024, plus de 279 000 demandeurs d’emploi ont entamé une formation. Ce nombre est en baisse de -5,7 % par rapport à l’année précédente, soit 17 000 formations de moins.
La formation professionnelle et les actifs
56 % des actifs se sentent peu informés sur la formation
Plus de la moitié des actifs s’estiment insuffisamment informés sur la formation. Ils sont 56 % à le déclarer. Si l’on regarde de plus près les différentes catégories, 62 % des cadres se sentent plutôt bien ou très bien informés contre seulement 38 % des demandeurs d’emploi.
90 % des actifs voient la formation professionnelle comme une nécessité
Pour 9 actifs sur 10, la formation professionnelle est essentielle. Ce chiffre montre à quel point les travailleurs français sont attachés à cette opportunité. D’ailleurs, 97 % des salariés considèrent la mise à jour de leurs compétences, à travers la formation, comme un véritable enjeu.
Notons toutefois que l’étude Statista montre aussi que 29 % des actifs français la jugent inutile.
Le bien-être au travail est la 1ère thématique de formation
Parmi les priorités avancées comme les plus importantes pour entamer une formation, le bien-être au travail a la première place ! Il est une priorité pour 44 % des salariés et 38 % des responsables de formation. Vient ensuite le travail d’équipe pour 36 % des salariés et 38 % des organismes de formation.
Plus globalement, les soft skills sont des formations définies comme prioritaires pour 98% des interrogés, salariés comme responsables de formation.
7,1/10 est la note moyenne attribuée à l’offre de formation
Les évaluations post-formation montrent que les salariés sont satisfaits. En effet, la moyenne recensée est de 7,1/10. Ce chiffre monte même à 7,5/10 pour les 25-34 ans. Les actifs français sont de plus en plus satisfaits, puisque la note était de 6,4/10 en 2023.
La vidéo en ligne est le format préféré pour 44 % des apprenants
La modalité de formation préférée des apprenants est la vidéo en ligne (44 %). Ils sont 43 % à se prononcer en faveur des cours en ligne et 38 % à préférer les webinaires et conférences.
58 % des salariés se forment pour progresser
La plupart des salariés, 58 %, engagent un processus de formation pour être plus performants sur leur poste. 46 % se préparent à l’évolution de leur métier et 39 % imaginent prétendre à des postes à plus haute responsabilité.
La place de la formation professionnelle dans l’entreprise
45 % des responsables de formation manquent de temps
Le principal obstacle à la mise en place des formations au sein des entreprises est le manque de temps : c’est ce qu’affirment 45% des responsables de formation. 39 % manquent de ressources financières et 22 % de ressources humaines.
33 % des entreprises jugent une formation réussie si elle améliore les performances individuelles
L’amélioration des performances individuelles est le premier facteur de réussite pour 33 % des responsables de formation. En deuxième place, 32 % des entreprises sont attentives aux retours positifs quant à la qualité pédagogique et 29 % pensent qu’une formation est réussie si elle permet de gagner du temps dans la réalisation des tâches.
6 salariés sur 10 sont au courant de l’offre de formation proposée par leur entreprise
En 2024, seulement 60 % des salariés d’une entreprise sont au courant de l’offre de formation digitale dispensée en interne. Cette donnée est constante depuis 2023, alors que les entreprises déploient des moyens plus importants cette année. En effet, 41 % d’entre elles disent s’être équipés de plus d’outils.
53 % des salariés se sentent encouragés par leur entreprise
Selon l’étude menée par Edlfex, plus de la moitié des salariés (53 %) s’estiment encouragés par leur entreprise à suivre une formation. Ce chiffre est en nette hausse, puisqu’ils étaient 37% en 2023 ! 27 % des salariés sont, quant à eux, obligés de faire des formations, et 14 % sont informés seulement.
46 % des entreprises conservent un budget formation identique à celui de 2023
Le budget alloué à la formation reste inchangé depuis 2023 pour près de la moitié des entreprises (46 %). 23 % des entreprises consacrent un budget plus important, dont 3 % fortement plus important. 31 % des entreprises pensent investir moins en 2024 qu’en 2023.
Focus sur le Compte Personnel de Formation
1 335 900 formations du CPF (Compte Personnel de Formation) ont été suivies
En 2023, le CPF compte plus de 1 335 900 formations suivies. Ce nombre s’élevait à 1 851 200 en 2022. Le graphique ci-dessous montre les entrées en formation par mois entre 2020 et 2023. La tendance à la baisse se poursuit, suite au pic de 2021, expliqué par la mise en place du service France Connect+.
Le CPF compte 198 440 formations différentes et 3 256 certifications
En 2024, le nombre d’organismes présents sur Mon Compte Formation est bien moins élevé qu’à la fin de 2023, totalisant 14 109 entités contre 16 322 fin 2023. On dénombre 198 440 formations différentes, contre 227 844 en 2023 et 3 256 certifications en 2024 contre 3 196 en 2023.
Le nombre total d’utilisateurs du CPF en baisse de – 28 %
Entre 2022 et 2023, le nombre d’utilisateurs du CPF est passé de 1 615 803 à 1 141 540, soit une baisse de -28 % du nombre de formations suivies dans le cadre d’un CPF. Cette diminution concerne l’ensemble des utilisateurs, quel que soit leur niveau de diplômes.
30 % des utilisateurs du Compte Professionnel de Formation sont des demandeurs d’emploi
Le CPF permet d’accéder à des formations financées par l’Etat. C’est un moyen économe pour se former dans divers sujets. Ainsi 30 % des utilisateurs de la plateforme sont en recherche d’emploi, tout comme l’année précédente.
38,6 % des formations CPF sont suivies à distance
Presque 39 % des formations commencées en 2023 se tiennent à distance. Ce chiffre est en nette baisse ces dernières années puisqu’en 2022, la formation à distance représentait 52 % de l’ensemble des formations. De plus en plus d’organismes proposent une formation mixte, avec du présentiel et du distanciel : 24 % en 2023, contre 22 % en 2022.
2 224 € est le coût moyen d’une formation
En 2024, le prix moyen d’une formation du catalogue CPF est de 2 224 €, tous secteurs et domaines d’activité confondus.
8 salariés sur 10 utilisent le CPF pour atteindre un objectif professionnel
80 % des salariés qui entament une formation le font dans un objectif professionnel. Ils sont 13 % à viser un objectif personnel seul. Les 7 % restant n’ont pas d’objectif clairement identifié.
6 grandes tendances de la formation en 2025
Les soft skills de plus en plus importants
92 % des entreprises estiment les soft skills aussi importantes dans un processus de recrutement que les hard skills. Les soft skills (ou compétences douces) sont des compétences qui sont le plus souvent acquises en dehors du système éducatif et qui peuvent s’appliquer dans tous les secteurs.
Les softs skills sont souvent en opposition avec les hard skills comme la technique de vente, parler une langue étrangère, maîtriser WordPress. Les hard skills représentent les connaissances techniques.
L’automatisation des tâches et l’accélération du digital donnent de moins en moins de sens aux hard skills. Maîtriser un logiciel maintenant peut être un atout, mais rien ne garantit que d’ici trois ans, ce logiciel ne sera pas obsolète. Pouvoir exécuter toutes les missions d’un poste est très bien. Mais si la personne ne sait pas s’intégrer à une équipe et faire preuve de collectif, elle ne sera pas très utile au sein de l’entreprise. Au contraire, quelqu’un qui ne maîtrise pas toutes les connaissances techniques mais qui a soif d’apprendre pourra être un très bon élément.
C’est pourquoi les formations se positionnent également sur les soft skills. Il est de plus en plus courant de trouver des formations sur la confiance en soi, la prise de parole en public, l’intelligence collective, la gestion du stress ou encore la capacité d’adaptation. Beaucoup d’école supérieure intègre des cours sur les softs skills à leur programme : on parle de la formation à l’intelligence émotionnelle.
L’entrée en fanfare des certifications numériques
Ces certifications numériques, vérifiables en ligne, offrent aux individus la possibilité de valider rapidement des compétences précises et de les mettre en avant auprès des recruteurs. Grâce à l’adoption croissante de standards partagés et de plateformes interopérables, ces formats devraient se généraliser, répondant ainsi à la demande d’un apprentissage ciblé et de courte durée.
Si les micro-certifications attirent autant dernièrement, c’est pour plusieurs raisons.
D’abord, elles sont accessibles très rapidement grâce à des outils en ligne. Ensuite, elles mettent l’accent sur des compétences réelles et concrètes qui s’appliquent facilement. Aussi, elles bénéficient de la reconnaissance des employeurs qui les valorisent comme preuve véritable de savoir-faire. Enfin, elles encouragent le développement des compétences tout au long de sa vie d’actif. En cela, elles sont un véritable atout face à l’évolution constante du marché du travail.
L’IA au service de la formation avec l’adaptive learning
L’adaptive learning est une tendance majeure dans les formations professionnelles. En utilisant l’intelligence artificielle, la formation peut être adaptée à l’individu. Ainsi chacun bénéficie d’une formation personnalisée et adaptée à ses besoins et attentes.
L’adaptative learning utilise plusieurs technologies :
- la data (données stockées au cours de la formation) ;
- les neurosciences (pour comprendre le fonctionnement du cerveau) ;
- le machine learning.
Le machine learning est une intelligence artificielle composée d’algorithmes qui vont automatiquement analyser les données récoltées. Avec ces trois composantes, il est possible de proposer des modules propres à chacun en temps réel. L’intelligence artificielle va analyser les compétences souhaitées, le niveau de l’apprenant et les préférences d’apprentissage.
Pour une entreprise, l’adaptive learning est très bénéfique. Ce dernier permet de cibler les manques de compétences des employés dans certains domaines et de leur apporter une formation personnalisée pour combler ces manques. Chaque individu apprend à son rythme et son apprentissage est vérifié tout au long de la formation.
Et l’IA ne s’arrête pas là en ce qui concerne la formation professionnelle ! Avec les outils d’intelligence artificielle, il est aussi possible de générer des contenus de formation à partir d’un prompt. Textes, images, vidéos, tout est possible pour une formation de plus en plus immersive. Les responsables de formation sont désormais capables de créer des scénarios simulés pour positionner les apprenants dans des mises en situation proches du réel.
L’essor des formations “à la demande”
Les formations suivent elles aussi les tendances générales, à savoir le rythme très soutenu de la vie quotidienne. Les Français sont habitués, avec l’usage qu’ils font des réseaux sociaux, à une grande accessibilité et rapidité de l’information. La formation professionnelle doit donc se plier à ces nouvelles pratiques.
C’est ainsi que le micro-learning voit le jour. Il s’agit de formats courts, généralement disponibles en ligne et qui ciblent précisément un sujet défini.
Associé à cette mode, se développe aussi le “just-in-time-learning”. Cette pratique est composée de tutoriels via applications mobiles et notamment de FAQ enrichies qui permettent un traitement rapide des questions spécifiques. Le “just-in-time-learning”, c’est la promesse de contenus précis au moment où l’employé en a besoin.
Notons que ces nouveaux modèles de formations “à la demande” sont particulièrement adaptés aux secteurs du numérique et de la tech (comme une formation en SEO par exemple) où les compétences nécessitent une actualisation constante.
Diversifier les plateformes d’apprentissage avec le mobile learning
Le développement du digital learning s’accompagne d’une diversification des plateformes. Le mobile learning définit l’apprentissage accessible partout et n’importe quand puisque le mobile learning peut être accessible sur ordinateur, téléphone ou tablette.
Selon l’étude Médiamétrie publiée le 28 janvier 2025 au sujet des habitudes des utilisateurs, “le mobile représente 79 % de leur temps de surf quotidien”. Le mobile learning apparaît donc comme une suite logique dans les formations professionnelles.
Le contenu du mobile learning est plus diversifié et plus ludique.
Le storytelling et la gamification sont ici primordiaux. La gamification désigne la transformation en jeu vidéo avec des systèmes de points et de niveaux qui augmentent le challenge. Cela fidélise également les employés à leurs formations. On peut aussi associer le mobile learning à la réalité virtuelle par exemple. Ainsi, l’apprenant peut voir la formation comme un jeu vidéo. Il évolue dans un monde virtuel grâce à la 3D pour suivre sa formation.
Le mobile learning, outre ses avantages pratiques, aide l’apprentissage. Il favorise la stimulation de la mémoire à long terme par des systèmes de répétition. Il est également très simple de pouvoir évaluer les compétences acquises au cours de la formation. Il peut par exemple y avoir un QCM à la fin de chaque niveau atteint.
Enfin, le mobile learning est utile pour le fast learning. Il est très facile d’allouer 5 minutes de formation sur son smartphone. Pour stimuler les apprenants, il s’appuie aussi sur des vidéos ou des podcasts. D’ailleurs, plus haut dans cet article, nous avons souligné que le support vidéo était le préféré pour 44 % des apprenants.
Des formations responsables et inclusives
Les efforts pour démocratiser l’accès à la formation professionnelle s’intensifient. De plus en plus, les formations s’adaptent aux personnes en situation de handicap. Les modules proposent notamment des interfaces simplifiées, mais aussi des outils qui incluent des fonctionnalités tel que le sous-titrage, la synthèse vocale par exemple. Les organismes de formation tendent aussi à réduire la fracture numérique.
Aussi, les formations prennent en compte les enjeux sociaux et se veulent plus éco-responsables. De plus en plus de contenus abordent les thèmes des pratiques durables, de l’éthique professionnelle ou encore de la gestion responsable. Le but est de sensibiliser les apprenants à leur impact social et environnemental.
Enfin, les organismes spécialistes de la formation s’ancrent au plus près des communautés locales. Souvent, ils intègrent à leurs modules des approches inclusives et respectueuses des réalités spécifiques du territoire dans lequel ils sont dispensés. Les savoir-faire transmis sont alors directement applicables sur le terrain.
FAQ
Qui peut suivre une formation professionnelle ?
Il n’y a pas de profil type pour suivre une formation professionnelle ! Que vous soyez indépendant, employé ou encore étudiant, vous trouverez forcément une formule adaptée à vos besoins.
Quelles sont les grandes tendances de la formation ?
De manière générale, les tendances de la formation gravitent autour de 3 piliers : l’innovation, avec la poussée des outils dirigés par l’IA ; la personnalisation, avec des parcours précis et ciblé autour des soft skills pour chacun ; l’inclusion, avec une attention particulière portée à l’accessibilité et à la responsabilité.
Pourquoi les Français se forment-ils ?
Majoritairement, les Français voient la formation comme une nécessité. Certains parce qu’ils souhaitent changer de métier, d’autres pour évoluer au sein de leur entreprise et d’autres encore pour rester compétitifs et attractifs sur le marché du travail.