Souvent qualifiés “d’en retard” par rapport à d’autres secteurs, les milieux de la construction et du BTP ont encore de nombreux challenges à relever. En créant le fonds d’investissement ISAI Build Venture, Bouygues et ISAI comptent bien dénicher des pépites de la tech dans les secteurs de la construction et donner un nouveau souffle à ces métiers. La sélection se fera au-delà des frontières nationales, comme a pu l’exprimer Jean David Chamboredon, Entrepreneur et président d’ISAI, au micro de BFM Business : “L’idée est d’investir dans le monde entier puisqu’on ne peut pas regarder un secteur assez émergent du point de vue Capital-risque sans être dans une vision globale”. Avec ISAI, Bouygues mise sur une société de gestion qui est au cœur de l’écosystème capital-risque et qui jouit de plus de 13 ans d’expérience quant au financement et à l’accompagnement des startups du digital, en France et à l’international. “D’un côté, ISAI se présente comme l’investisseur des startups et Bouygues, de l’autre côté, est le sponsor du véhicule d’investissement et également un potentiel Business Partner pour les entreprises qui seront sélectionnées”, rajoute Jean David Chamboredon.
Un enjeu avant tout environnemental
Avec un capital de 80 millions d’euros, le fonds d’investissement a pour objectif d’apporter un soutien financier à des entreprises qui œuvrent pour la transformation digitale de ce secteur ainsi que sa “décarbonisation”. Effectivement, c’est un véritable sujet de société qui se joue ici, puisqu’une grosse partie des émissions de gaz à effet de serre produite dans le monde provient du marché de la construction. Également, c’est toute la chaîne de valeur qui est concernée et qui doit être repensée : de la conception des matériaux jusqu’aux modes de construction. La principale difficulté rencontrée concerne l’hyperspécialisation et l’élaboration de produits dits “uniques” dans ce type de secteurs.
Les startups peuvent dessiner l’avenir du secteur
ISAI Build Venture a pour ambition d’identifier et d’investir dans les jeunes entreprises les plus porteuses de la construction et du BTP. Pour cela, le fonds entend se positionner dans des tours de table allant de 2 millions d’euros à 50 millions d’euros, avec des investissements commençant à 500 000 euros et pouvant grimper jusqu’à 5 millions. L’objectif du portefeuille d’ici à 5 ans s’élève à une moyenne de 15-20 startups, qui seront ensuite soutenues pendant 4 à 5 ans. À date, une cartographie du secteur est en train d’être réalisée pour définir les bases de ce plan ambitieux et sélectionner à terme les candidats les plus prometteurs.
Le projet s’annonce long et complexe, mais avec à la clé, des solutions uniques, qui répondront aux enjeux capitaux de digitalisation et d’industrialisation, tout en réduisant au maximum l’impact environnemental de celles-ci.
Une déclaration qui a fait mouche dans le secteur, puisqu’en l’espace de 24 heures, ce n’est pas moins de 70 candidatures qui ont été déposées.
